La tradition de six siècles d'élections papales dans ce lieu a été ratifiée par saint Jean-Paul II, qui a souligné que l'espace contribuait à l'expérience de la présence divine.
De la Genèse à l'Apocalypse, la main magistrale de Michel-Ange guidera les cardinaux présents à travers les Saintes Écritures, du début du monde aux dernières pages de l'histoire, dans une catéchèse vibrante à travers l'art qui leur rappellera la menace du péché et de la mort, mais aussi l'espérance de la vie éternelle.
En regardant le plafond, les cardinaux sentiront planer au-dessus de leur tête la puissance de la « Création d'Adam », l'une des fresques les plus célèbres du maître italien de la Renaissance.
Un autre témoin de l'élection historique sera « Le Jugement dernier », qui présidera le conclave depuis le mur de l'autel. On y trouvera l'urne et le lutrin avec l'Évangile, sur lequel les cardinaux prêteront leur serment solennel.
Dans ce chef-d'œuvre, le Christ est le juge universel des vivants et des morts. Autour de lui, des anges réveillent les morts à l'aide de trompettes, des squelettes reprennent chair au fur et à mesure de la résurrection des morts, et de nombreux saints et martyrs peuplent le ciel.
En bas, Charon, avec sa barque, facilite le passage de la mort à l'enfer, montrant aux damnés leur destin. Enfin, tout en haut de la fresque, les symboles de la passion du Christ sont clairement visibles : la colonne où il a été flagellé, les dés avec lesquels ses vêtements ont été partagés, la couronne d'épines et, surtout, la croix, qui souligne le chemin vers le ciel.
Les nouveaux cardinaux sont souvent impressionnés par la grandeur visuelle qui les entoure. Peintes par les plus grands artistes de la Renaissance, les œuvres de la chapelle Sixtine parlent aux consciences, comme l'a souligné le pape Benoît XVI qui, à l'occasion du 500e anniversaire de la voûte de Michel-Ange en 2012, a invité à interpréter les œuvres à l'aide de la prière dans son discours.
Prier dans la chapelle Sixtine, enveloppé dans l'histoire du chemin de Dieu avec l'humanité, admirablement représentée dans les fresques au-dessus et autour de nous, est une invitation à la louange, une invitation à élever vers Dieu, créateur, rédempteur et juge des vivants et des morts, avec tous les saints du ciel, les mots du Cantique de l'Apocalypse : « Amen ! Alleluia », a-t-il affirmé.
En effet, les artistes Michel-Ange, Botticelli, Ghirlandaio et Pérugin n'ont pas travaillé seuls : Les thèmes iconographiques ont été dictés par les théologiens les plus expérimentés des papes Sixte IV et Jules II, qui ont commandé leur décoration.
C'est la seule façon d'expliquer la cohérence entre les fresques de la Genèse, les scènes de la vie de Moïse et du Christ, et le Jugement dernier qui couronne l'abside.