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Un évêque catholique au Kenya invite les gouvernements africains à s'inspirer du conclave papal, de l’élection du pape

Le Conclave de 2025, qui a réuni 133 cardinaux électeurs le 7 mai et abouti à l’élection le lendemain du cardinal Robert Francis Prevost comme 267e Pontife de l’Église catholique, a beaucoup à enseigner aux gouvernements, notamment ceux d’Afrique, a déclaré un évêque catholique kényan.

Dans une interview accordée à ACI Afrique en marge de l’ordination sacerdotale de trois membres kényans de la Congrégation du Saint-Esprit (Spiritains/Pères du Saint-Esprit/CSSp.), Mgr Cleophas Oseso Tuka a souligné que le leadership de service constituait une leçon essentielle du Conclave pontifical de 2025 pour les gouvernements, reprenant ainsi les propos des évêques catholiques du Nigeria.

Dans leur message de félicitations adressé au pape Léon XIV après son élection du 8 mai, les membres de la Conférence épiscopale catholique du Nigeria (CBCN) ont affirmé que la transition pontificale avait mis en lumière l’« engagement de l’Église en faveur de la dignité, de l’honneur et du discernement spirituel », des vertus qui offrent selon eux « un puissant exemple de gestion des affaires avec grâce et respect, en tant qu’enfants de Dieu ».

Dans l’interview du 10 mai, Mgr Oseso a déclaré que les gouvernements africains pouvaient tirer de grandes leçons de l’efficacité du Conclave. Selon lui, contrairement aux dirigeants ecclésiaux, les dirigeants politiques et civils de nombreux pays africains recherchent uniquement le pouvoir, la célébrité et l’auto-glorification lorsqu’ils briguent des postes.

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De telles motivations, a déclaré l’évêque du diocèse catholique de Nakuru au Kenya, conduisent à des instabilités auxquelles certains pays africains sont désormais habitués.

« Nous sommes habitués à des systèmes où les élections ne sont pas équitables. Nous sommes habitués à des systèmes avec de nombreux conflits et luttes de pouvoir. Mais l’Église ne recherche pas le pouvoir. Elle est au service du peuple », a déclaré Mgr Oseso à ACI Afrique lors de l’ordination sacerdotale de trois Spiritains kényans dans son diocèse.

Mgr Cleophas Oseso Tuka du diocèse de Nakuru, au Kenya. Crédit : ACI Afrique

Il a ajouté : « Je crois que la plupart de nos dirigeants, même les responsables civils, peuvent tirer des enseignements de ce Conclave et briguer des mandats dans un esprit de service. Mais je pense qu’un grand nombre d’entre eux recherchent le pouvoir à des fins d’enrichissement personnel. »

« Nos dirigeants devraient assumer leurs fonctions avec un cœur ouvert au service, sans rechercher la gloire personnelle, le pouvoir ou l’enrichissement personnel », a insisté l’évêque de Nakuru, en poste depuis sa consécration épiscopale en mai 2023.

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Il a ensuite salué l’efficacité du Conclave de 2025 dans le choix du cardinal Robert Francis Prevost, soulignant que la décision rapide des 133 cardinaux électeurs témoigne de leur pleine confiance dans ce membre de 69 ans de l’Ordre de Saint-Augustin (OSA), qui devient le premier Pontife originaire des États-Unis.

L’évêque catholique kényan s’est dit optimiste quant au fait que le pape Léon XIV poursuivra non seulement l’héritage du défunt pape François, mais qu’il apportera également « une nouvelle vision et peut-être de nouvelles approches pour aider l’Église à affronter les défis du monde moderne. »

Évoquant la première allocution du pape Léon XIV en tant que Pontife, Mgr Oseso a déclaré : « Il a commencé par un message de paix, et nous espérons qu’il sera le signe de cette paix alors que nous continuons de connaître des tensions dans différentes régions du monde. »

« Nous prions pour que l’Église soit un symbole d’espérance, capable de favoriser le dialogue et de contribuer à la réconciliation entre divers groupes en conflit », a ajouté l’évêque de Nakuru.

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À propos du choix du nom Léon, Mgr Oseso a dit voir en ce Pape un successeur qui cherchera à suivre les traces de Léon XIII dans la promotion de la justice sociale.

« Léon XIII a été un défenseur de la justice sociale, notamment dans son encyclique Rerum Novarum, où il a parlé de la dignité de la personne humaine, de la dignité du travail et de la nécessité de rémunérer les travailleurs de manière équitable », a-t-il rappelé, faisant référence à cette lettre encyclique de mai 1891 sur le capital et le travail.

« N’ayez pas peur ! Ayez confiance dans le Seigneur » : le pape Léon XIV salue une foule immense et joyeuse rassemblée place Saint-Pierre pour le Regina Coeli, le dimanche 11 mai 2025.

Il a poursuivi : « Le choix du nom Léon nous donne une indication de l’orientation que notre nouveau Pape pourrait prendre. Il abordera peut-être les questions sociales, la justice sociale, et cherchera à faire de l’Église un symbole d’espérance dans la société et à promouvoir la dignité de la personne humaine. »

Selon Mgr Oseso, le nouveau Pontife s’efforcera également de dynamiser l’Église dans les régions où la foi semble s’éteindre.

« En Afrique, nous nous réjouissons de la croissance rapide de l’Église, mais nous sommes attristés par la situation en Occident, où la foi décline », a déclaré l’évêque catholique kényan, ajoutant : « Nous espérons que son élection, d’autant plus qu’il est Américain, stimulera la vitalité de la foi dans ces régions du monde. »

Il a également exprimé son espoir que le pape Léon XIV garde l’Afrique proche de son cœur, à l’image du défunt pape François, qui est resté proche du continent à travers ses nombreuses visites pastorales et ses messages de solidarité.

« Beaucoup d’Africains ont été heureux de l’orientation que le pape François donnait à l’Église. Nous croyons aussi que le pape Léon XIV poursuivra l’héritage du défunt Saint-Père et placera l’Église d’Afrique au cœur de son pontificat, car c’est ici que la foi grandit et qu’elle a besoin de soutien, malgré les défis auxquels la région est confrontée », a affirmé Mgr Oseso.

« Nous, en Afrique, sommes une Église d’espérance », a-t-il ajouté, « et nous espérons que nous allons joindre nos efforts aux siens pour promouvoir la foi dans cette région et même aider d’autres régions qui manquent peut-être de ministres pour évangéliser. »

« De la même manière que les premiers missionnaires ont semé la foi en Afrique, qui a grandi et continue de fleurir, c’est désormais à nous d’aller promouvoir la foi dans les régions où elle fait cruellement défaut », a-t-il déclaré lors de l’ordination sacerdotale de trois Spiritains, membres de cette congrégation missionnaire vieille de 322 ans qui a inauguré l’évangélisation catholique au Kenya.

L’évêque catholique kényan a félicité le pape Léon XIV pour son élection, déclarant : « Nous lui souhaitons plein succès, et lui assurons notre soutien et nos prières. »

Agnes Aineah