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L’Église en Afrique du Sud salue l’accord de Tiger Brands en faveur des victimes de l’épidémie de listériose

La Commission Justice et Paix de la Conférence des évêques catholiques d’Afrique australe (SACBC) a salué la « décision tant attendue » de Tiger Brands d’indemniser les victimes de l’épidémie de listériose de 2017-2018.

La plus grande entreprise alimentaire d’Afrique du Sud, Tiger Brands, aurait été responsable de cette grave épidémie de maladie d’origine alimentaire, liée à des produits carnés transformés prêts à consommer provenant de l’une de ses usines. L’épidémie a causé des centaines de décès.

Lundi 12 mai, Tiger Brands a proposé une indemnisation à « certaines catégories de plaignants ayant souffert de la listériose », selon l’agence Reuters.

Dans une déclaration partagée avec ACI Afrique, le président du Département d’action sociale de la SACBC regrette que Tiger Brands ait mis autant de temps à reconnaître effectivement sa responsabilité et à apporter une solution aux familles touchées.

« La Commission Justice et Paix de la Conférence des évêques catholiques d’Afrique australe accueille favorablement la décision tant attendue de Tiger Brands de soumettre son offre de règlement dans le cadre de l’action collective sur la listériose, affaire qui dure depuis sept ans », déclare Mgr Thulani Victor Mbuyisa, évêque du diocèse catholique de Kokstad, dans son communiqué du 12 mai.

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Il poursuit : « Pendant ces sept années, nous avons accompagné les victimes de l’épidémie de listériose, conscients que les viandes transformées contaminées au cœur de cette crise – principalement la polony et les viennoises – sont des aliments de base pour les pauvres et la classe moyenne en difficulté. Cela signifie que la majorité des victimes de la listériose sont des membres sans voix de notre société, facilement oubliés par ceux qui occupent les couloirs du pouvoir économique. »

« La décision prise aujourd’hui par Tiger Brands marque une avancée majeure pour les sans-voix de notre société, et constitue un signe de victoire du Seigneur ressuscité, qui a cheminé avec eux pendant ces sept années sur la route d’Emmaüs », affirme Mgr Mbuyisa.

Il ajoute : « Alors que nous les soutenions pour initier une action en justice contre Tiger Brands et que nous restions fermement à leurs côtés dans leur quête de justice, il a été décevant que Tiger Brands ait mis autant de temps à admettre de fait sa responsabilité et à offrir la clôture tant nécessaire aux familles touchées. »

Cependant, ce membre sud-africain de la Congrégation des missionnaires de Mariannhill (MCM) estime que la décision récente de Tiger Brands « montre qu’une certaine forme de conversion du cœur des entreprises est possible dans le secteur économique, et c’est précisément ce type de conversion qui est désespérément nécessaire en Afrique du Sud. »

Il exprime sa reconnaissance envers ceux qui « ont lutté pour ces victimes et ont contribué à restaurer leur dignité en tant que messagers d’espérance de Dieu, notamment l’Institut national des maladies transmissibles, Richard Spoor Inc. et LHL Attorneys. »

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Mgr Mbuyisa exhorte Tiger Brands et les avocats de l’action collective à « finaliser rapidement le règlement sans retards inutiles ».

« Tiger Brands, les avocats de l’action collective et le ministère de la Santé doivent prendre des mesures efficaces pour garantir que toutes les victimes reçoivent l’indemnisation qu’elles méritent, sans qu’aucune ne soit laissée pour compte ou exclue de ce règlement », souligne-t-il.

Il insiste sur la nécessité d’« une nouvelle vision de l’humanité dans laquelle les grandes entreprises sont interpellées et tenues responsables lorsque leur avidité cause des préjudices massifs à la vie des pauvres ».

« Notre prière est que la décision prise aujourd’hui par Tiger Brands serve d’exemple à d’autres entreprises confrontées à des actions collectives impliquant les plus pauvres, en particulier les compagnies minières de charbon dans les procès concernant des mineurs malades. Ces entreprises devraient chercher des règlements équitables et cesser de faire traîner les affaires pendant des années, ce qui ne fait qu’aggraver la souffrance des pauvres », affirme Mgr Mbuyisa.

Et de conclure : « Au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, nous déclarons à toutes les entreprises impliquées dans des actions collectives touchant les plus pauvres que, lorsque de telles actions s’étendent au-delà de trois ans, nous les considérerons comme un scandale moral qu’il convient de dénoncer. »

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Jude Atemanke

Jude Atemanke est un journaliste camerounais passionné par la communication de l'Église catholique. Il est titulaire d'une licence en journalisme et communication de masse de l'Université de Buea au Cameroun. Actuellement, Jude est journaliste pour ACI Afrique.