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Témoignage d'un cardinal électeur d'Afrique du Sud sur l'élection du pape Léon XIV

Le cardinal Stephen Brislin de l'archidiocèse catholique de Johannesburg, en Afrique du Sud, a partagé son expérience de l’élection, le 8 mai, du cardinal Robert Francis Prevost comme 267e Pontife, qualifiant ce moment d’« extraordinairement intéressant ».

Dans une interview accordée au bureau de communication de la Conférence des évêques catholiques d’Afrique australe (SACBC), le cardinal Brislin, qui vivait pour la première fois une conclave, a indiqué que le moment où chaque cardinal électeur s’est avancé pour prêter obéissance et loyauté au nouveau Saint-Père fut particulièrement serein.

« C’était un moment magnifique. Le Saint-Père a salué chacun de nous personnellement, avec un sourire empreint de sérénité. Je crois que cet esprit calme et humble marquera son pontificat », a déclaré le cardinal sud-africain dans un article publié le mardi 13 mai.

Selon le cardinal Brislin, les électeurs ne se sont pas rendus à Rome pour choisir un successeur au pape François, mais bien un successeur à saint Pierre.

Il a précisé que l’expérience du conclave avait révélé des thèmes communs parmi les cardinaux, notamment le désir de continuité.

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« Nous ne choisissions pas un successeur du pape François en tant que tel, mais un successeur de Pierre », a-t-il expliqué, ajoutant : « Il doit y avoir une continuité dans la fidélité à Jésus-Christ, aux enseignements de l’Église, et aux priorités pastorales que le pape François a si profondément incarnées : la miséricorde, la compassion, la justice et la paix. »

Le cardinal a aussi évoqué la conscience partagée parmi les électeurs de la nécessité d’être prudents quant à ce qui se dit dans les médias et sur les réseaux sociaux.

De telles plateformes, a-t-il rappelé, ne doivent pas influencer les décisions du conclave. « Quelques jours avant le conclave, j’ai complètement cessé de consulter les réseaux sociaux. Cela devenait perturbant — voire diffamatoire », a-t-il confié.

Dans l’interview du 13 mai, le cardinal Brislin s’est souvenu du moment de la première apparition du pape Léon XIV aux fidèles rassemblés sur la place Saint-Pierre.

« J’étais debout sur le balcon lorsqu’il a été présenté au peuple sur la place, pas à la même fenêtre, mais sur un autre balcon, situé à droite », a-t-il raconté.

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Le cardinal a poursuivi : « Je ne sais pas si c’était réaliste, mais j’ai senti que lorsque les gens l’ont vu, avec ce charmant sourire sur son visage, ils se sont tout de suite attachés à lui. »

Pour le cardinal Brislin, le nouveau Pontife incarne l’image du pasteur tant attendue dans l’Église.

« Je pense qu’il sera un pape chaleureux, un pape auquel les gens pourront s’identifier, le pape de tous. Il sera ce pasteur, ce berger que tant de gens espèrent », a-t-il affirmé.

Le cardinal Brislin a exprimé sa confiance dans la capacité du pape Léon XIV à rassembler l’Église universelle, soulignant son parcours varié, son esprit pastoral et son lien à la fois avec le monde développé et les pays en développement comme des atouts majeurs de son pontificat.

« Je pense qu’il sera un pape rassembleur. Il est né et a grandi aux États-Unis, à Chicago, mais il est citoyen du Pérou, avec une vaste expérience de l’Amérique latine et des pays en développement, et pour moi, c’est l’une de ses grandes bénédictions. »

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Il a ajouté : « Nous avons été tellement bénis avec le pape François, qui venait d’un pays en développement et a apporté une perspective différente à l’Église. À présent, avec le pape Léon XIV, qui possède également cette expérience des pays en développement, mais aussi celle d’un pays développé, je pense qu’il sera un pape d’unité. »

Le cardinal Brislin a aussi partagé ses impressions personnelles sur le caractère du nouveau pontife, mettant en avant son humilité et son accessibilité.

« Mon ressenti à son égard est qu’il est une personne très pastorale… Je pense qu’il offrira un visage très compatissant », a-t-il affirmé.

Le soir du 8 mai, de la fumée blanche s’est échappée de la cheminée de la chapelle Sixtine, où les 133 cardinaux électeurs étaient réunis depuis la veille pour le conclave de 2025.

La fumée blanche signifiait que les cardinaux avaient élu le successeur de saint Pierre pour prendre la relève du pape François, décédé le 21 avril et inhumé le 26 avril dans la basilique papale Sainte-Marie-Majeure, selon son testament.

Lorsque le nouveau Pontife, qui a choisi le nom de Léon XIV, est apparu au balcon central de la basilique Saint-Pierre, il s’est adressé au peuple de Dieu présent et à ceux qui suivaient à travers le monde, offrant sa première bénédiction « urbi et orbi » (à la ville et au monde) en tant que nouveau pape de Rome.

Dans sa première allocution en tant que pape, ce religieux de 69 ans, originaire des États-Unis et membre de l’Ordre de Saint-Augustin (OSA), a appelé le peuple de Dieu à aider l’Église à bâtir des ponts par le dialogue et la rencontre, œuvrant pour l’unité et la paix.

Le nouveau Pontife a expliqué son choix de nom papal, soulignant que le pape Léon XIII « a abordé la question sociale dans le contexte de la première grande révolution industrielle » dans son encyclique de mai 1891 sur le capital et le travail, Rerum Novarum.

« De nos jours, l’Église offre à tous le trésor de sa doctrine sociale en réponse à une autre révolution industrielle et aux évolutions dans le domaine de l’intelligence artificielle, qui posent de nouveaux défis à la défense de la dignité humaine, de la justice et du travail », a déclaré le pape Léon XIV.

Revenant sur les premiers mots du pape Léon XIV au monde — « La paix soit avec vous » — il a précisé : « Ce n’est pas un hasard. Nous vivons à une époque de conflits dévastateurs — à Gaza, en Ukraine, au Soudan, en RDC et ailleurs. Notre nouveau Saint-Père est manifestement un homme qui œuvrera sans relâche pour la paix et la justice, dans l’esprit du Christ. »

Concernant le nom choisi, le cardinal Brislin a ajouté : « Le pape Léon XIII était un champion de la doctrine sociale catholique. Cet héritage se poursuit. Le pape Léon XIV est engagé en faveur de la dignité de chaque personne et d’une Église qui marche avec les vulnérables. »

En revenant sur l’expérience du conclave, le cardinal Brislin a répété qu’il s’agissait d’un moment « extraordinairement intéressant », révélant un désir de continuité parmi les cardinaux.

« Il doit y avoir une continuité — dans la fidélité à Jésus-Christ, aux enseignements de l’Église et aux priorités pastorales profondément incarnées par le pape François : la miséricorde, la compassion, la justice et la paix », a-t-il insisté.

« Il y avait une forte conscience de la prudence à avoir vis-à-vis des médias et des réseaux sociaux. Ils ne doivent pas — et ne devraient pas — influencer nos décisions. Quelques jours avant le conclave, j’ai cessé de consulter les réseaux sociaux. C’était devenu perturbant — voire calomnieux », a-t-il poursuivi.

Après l’élection, chaque cardinal s’est avancé pour prêter obéissance et loyauté, a-t-il raconté. « Ce fut un moment magnifique. Le Saint-Père a salué chacun de nous personnellement, avec un sourire serein. Je crois que cet esprit calme et humble marquera son pontificat », a conclu le cardinal Brislin.

Jude Atemanke

Jude Atemanke est un journaliste camerounais passionné par la communication de l'Église catholique. Il est titulaire d'une licence en journalisme et communication de masse de l'Université de Buea au Cameroun. Actuellement, Jude est journaliste pour ACI Afrique.