L’attaque du dimanche matin 11 mai a perturbé les activités de la paroisse catholique Charles de Foucauld du diocèse de Ouahigouya, y compris la messe, qui a dû être reportée à la fin de la matinée, a indiqué la source ecclésiastique à ACI Afrique.
Les attaques ont eu un impact négatif sur les activités de l’Église, « car dans certains secteurs, il n’y a plus de messe, et certaines paroisses ont dû être fermées », a déploré la source.
Elle a donné l’exemple de membres de sa propre famille, qui ont été victimes des attaques. Elle a déclaré à ACI Afrique : « Pendant près de deux ans, mes parents ont été contraints de quitter la maison familiale et de se déplacer constamment à cause de l’insécurité. »
La situation s’est améliorée, a-t-elle ajouté, attribuant ce changement positif au « travail, à l’engagement de l’armée et à l’unité de la population ».
« Mes parents ont pu retourner au village ; ils ont même pu cultiver l’année dernière. Donc, pour moi, la situation est en voie de normalisation ; ce que nous avons vécu il y a quelques années semble avoir été surmonté », a-t-elle affirmé.
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Dans certaines régions, la présence de l’armée rassure la population. Dans ces zones, selon la source, « la situation est normale, et les gens peuvent retourner à l’église et prier ».
Interrogée sur les actions de l’Église dans ce contexte sécuritaire, la source a répondu : « L’Église a toujours été experte dans la communication pour la paix. Depuis le début des attaques terroristes, l’Église a toujours élevé la voix pour dénoncer ces mouvements et ces actes de terreur. »
Les responsables de l’Église catholique, a poursuivi la source, « n’ont pas seulement dénoncé les attaques, ils ont aussi agi en organisant des collectes spéciales pour venir en aide aux victimes : abris, vivres, couvertures… »
« L’Église a toujours été proche des personnes déplacées et a toujours soutenu les efforts de dialogue pour la paix », a-t-elle ajouté le 13 mai à ACI Afrique, précisant que les responsables ecclésiastiques ont lancé des initiatives « porteuses de solutions », et que « la population est vraiment satisfaite de l’action de l’Église ».
Interrogée sur le rapport de HRW, qui accuse les forces spéciales burkinabè et les milices progouvernementales de participer activement aux atrocités, la source a exprimé des doutes, suggérant qu’il pourrait s’agir de « fabrications médiatiques ».
« Je ne pense pas que le gouvernement se retourne contre son propre peuple », a déclaré la source, ajoutant : « Pour moi, le gouvernement fait de son mieux pour instaurer la paix et ne se dressera jamais contre la population du Burkina Faso. »
La source a ensuite mis en garde les médias contre ce qu’elle a qualifié de « propagande » et a confirmé que certains médias internationaux ont été interdits d’accès au Burkina Faso.
Les médias, selon elle, « diffusent parfois une forme de propagande qui n’aide pas. Ces médias-là ont été bannis du pays. »
« Les médias sont censés transmettre une information juste pour éclairer les gens, mais parfois, ils prennent parti et soutiennent un camp du conflit. »
La source ecclésiastique a affirmé à ACI Afrique que l’espérance chrétienne lui donne la certitude que le Burkina Faso surmontera ses défis sécuritaires.
« Nous continuons de prier, de soutenir l’action du gouvernement, des forces de sécurité », a-t-elle affirmé, lançant un appel « à tous les Burkinabè pour qu’ils restent unis, car la division engendre toujours la division. Tant que nous ne sommes pas unis, nous n’aurons pas la paix. »
« Quand nous sommes divisés, nous devenons vulnérables, et l’ennemi peut agir comme il veut », a-t-elle conclu lors de l’entretien du 13 mai avec ACI Afrique, ajoutant : « Mon appel est que nous restions unis en tant que croyants, en tant que peuple d’un même pays, comme frères et sœurs. Unissons-nous contre le mal qui cherche à nous diviser. »