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Les évêques catholiques du Mozambique appellent à un engagement national en faveur de la guérison

Alors que le peuple de Dieu au Mozambique se prépare à célébrer les 50 ans de son indépendance en septembre, les évêques catholiques du pays appellent à un engagement renouvelé en faveur de la réconciliation, de la guérison et de la justice.

Dans une lettre pastorale publiée lundi 19 mai, les membres de la Conférence épiscopale du Mozambique (CEM) avertissent que les blessures de la violence passée et récente sont encore profondes dans ce pays d'Afrique australe et exhortent les Mozambicains à s'engager à les guérir.

« Pour que le Mozambique s'engage sur la voie d'une véritable réconciliation, il doit s'engager à guérir les blessures laissées par des années de violence », affirment les membres de la CEM dans leur lettre pastorale intitulée “Réconciliation et espoir : un chemin vers la paix et l'unité”.

La véritable réconciliation, notent-ils, « ne doit pas être considérée comme un simple acte de pardon, mais comme une pratique permanente de restauration des relations et de construction d'une confiance mutuelle ».

« L'Eglise demande que les blessures du passé soient abordées ouvertement, sans cacher les injustices commises, afin de favoriser un véritable processus de guérison », affirment-ils.

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Pour les membres de la CEM, le peuple de Dieu au Mozambique doit reconnaître que la réconciliation est un engagement permanent, qui doit être vécu au quotidien par des actes de solidarité, de dialogue et de respect.

« La réconciliation n'est pas un acte isolé ; c'est une pratique quotidienne qui doit être vécue par tous. La paix véritable ne sera atteinte que lorsqu'il y aura une justice pour tous, et la réconciliation doit être soutenue par des actions concrètes engagées en faveur de la vérité, du pardon et de la dignité humaine », affirment les dirigeants de l'Église catholique.

Ils ajoutent que la réconciliation exige « d'écouter les victimes de tous les côtés du conflit, afin de restaurer les relations de manière juste et équitable ».

Les évêques catholiques du Mozambique notent que la paix véritable est inséparable de la justice sociale et de la dignité humaine. « Ce n'est que lorsque chaque Mozambicain se sentira valorisé et protégé que la paix pourra s'épanouir », soulignent-ils.

Réfléchissant au rôle des jeunes dans la vision d'un Mozambique réconcilié, les membres de la CEM déclarent : « Les jeunes Mozambicains portent l'héritage des souffrances passées, mais ils possèdent aussi l'énergie et l'espoir nécessaires pour construire un avenir meilleur. »

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Ils appellent les responsables des institutions du pays à offrir aux jeunes des opportunités significatives, notamment par le biais d'une éducation de qualité, de la création d'emplois et de l'engagement civique.

« L'éducation doit aller au-delà de la réussite scolaire. Elle doit promouvoir des valeurs telles que la paix, la justice, la responsabilité et le respect d'autrui, fondements essentiels d'une société réconciliée », affirment les évêques catholiques.

Malgré les efforts déployés pour améliorer l'éducation depuis l'indépendance, les membres de la CEM soulignent la persistance de certains problèmes, notamment la faiblesse des normes d'enseignement et l'insuffisance de l'instruction civique.

Ils soulignent que la formation de citoyens engagés pour le bien commun doit être « une priorité nationale ».

Les membres de la CEM invitent tous les Mozambicains - indépendamment de leur religion, de leur appartenance ethnique ou de leur alignement politique - à devenir des bâtisseurs actifs de la paix.

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« La réconciliation doit passer des mots aux actes, des politiques aux choix personnels et collectifs qui reflètent notre engagement en faveur de l'unité et de la justice », soulignent-ils.

En ce qui concerne l'avenir, les évêques catholiques notent que le chemin vers une paix durable exige persévérance et sincérité.

« Le Mozambique doit s'engager sur un chemin de guérison renouvelé et inclusif - un chemin qui promeut le pardon, la justice et la dignité de chaque citoyen. La paix véritable ne sera atteinte que lorsque chaque Mozambicain, sans exception, fera l'expérience de la réalité de la justice, de la réconciliation et de la plénitude de la dignité humaine », affirment les membres de la CEM dans leur lettre pastorale publiée le 19 mai.

João Vissesse