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En Ouganda, un évêque catholique plaide en faveur d'un « nouveau » style de formation sacerdotale

Il est nécessaire d’aligner la formation des futurs prêtres avec le contexte pastoral en rapide mutation du monde moderne, a déclaré Mgr Sanctus Lino Wanok, évêque du diocèse catholique de Lira en Ouganda.

Dans son discours prononcé lors de la 52ᵉ cérémonie de remise des diplômes du St. Mary's National Seminary–Ggaba, dans le diocèse catholique de Kampala en Ouganda, le jeudi 22 mai, Mgr Wanok a observé que « les choses ne sont plus les mêmes ». Il a souligné qu’« il y a une nouvelle vision » du monde actuel qui nécessite l’adoption de nouvelles méthodes dans la formation sacerdotale.

« Le style de formation doit être repensé, car les gens ne pensent plus de la même manière que dans l’ancien ordre mondial. Voilà le défi », a-t-il déclaré.

Mgr Wanok a noté un nouveau dynamisme qui traverse tous les secteurs — politique, culturel, académique, éducatif et commercial. « Ces systèmes étaient autrefois organisés pour nous aider à réaliser notre identité humaine, mais aujourd’hui, tout est en train d’être remodelé selon une nouvelle manière de faire les choses, et cela a profondément affecté notre formation », a-t-il expliqué.

L’évêque de Lira, qui est aussi vice-président de la Conférence Épiscopale d’Ouganda (UEC), a également exprimé sa préoccupation face au bouleversement de l’ordre mondial qui, selon lui, a perturbé « la famille, où commence la formation ».

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« L’Église en Afrique s’est définie comme une famille, mais quel type de famille avons-nous ? De quel type avons-nous besoin ? Quel type de pasteurs cette famille requiert-elle ? », a lancé le prélat ougandais, également responsable de la Commission pour l’éducation de l’UEC.

Soulignant la nécessité d’une formation sacerdotale qui forme des pasteurs synodaux, il a indiqué que l’Église universelle répond déjà aux « signes des temps », avec le Synode sur la synodalité.

« Nous vous appelons ‘synodaux’ parce que le document du Synode a été finalisé l’année dernière », a dit Mgr Wanok en s’adressant aux 46 séminaristes diplômés à qui il allait remettre des diplômes en études théologiques et pastorales.

Faisant allusion au document final de 52 pages de la XVIᵉ Assemblée, qui a suivi la deuxième session du Synode sur la synodalité du 2 au 27 octobre 2024, approuvé directement par feu le pape François, Mgr Wanok a rappelé aux séminaristes diplômés : « Vous êtes les premiers fruits de l’acceptation et de l’intériorisation de ce document, et il doit caractériser votre ministère. »

« Si vous partez sans connaître le chemin, la vérité et la vie, les gens vous dirigeront là où ils veulent, et vous finirez par suivre leur projet », a mis en garde le prélat catholique, qui a commencé son ministère épiscopal en avril 2011 comme évêque du diocèse de Nebbi en Ouganda.

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Faisant référence au thème de l’Année jubilaire 2025 de l’Église catholique, officiellement lancée par feu le pape François à la veille de Noël 2024 avec l’ouverture de la Porte Sainte de la Basilique Saint-Pierre de Rome, « Pèlerins de l’Espérance », il a ajouté : « Nous définissons désormais les pasteurs comme des pasteurs de l’espérance. Soyez des pasteurs de l’espérance. »

Mgr Wanok a poursuivi en avertissant les séminaristes diplômés des défis qui les attendent dans le contexte pastoral actuel, qu’il a décrit comme un « monde fluide ».

Il a déclaré : « Un mot ne porte plus le même sens pour tout le monde, et c’est le combat que nous aurons à mener avec les Écritures, avec la Parole de Dieu, car les gens interprètent les mots différemment. Beaucoup essaient de les manipuler pour qu’ils paraissent instables. C’est dans cette réalité que vous entrez aujourd’hui. »

L’évêque catholique, à la tête du diocèse de Lira depuis son installation en février 2019, a rappelé à la promotion 2024/2025 du séminaire ougandais, qui relève de l’UEC, qu’« il est temps de traduire » leur formation en action.

Soulignant que le Synode sur la synodalité exige que « l’écoute se fasse » au-delà du niveau paroissial, Mgr Wanok a exhorté les séminaristes diplômés à se préparer à « aller vers dix familles dans chaque communauté, à les écouter, à voir leurs larmes, à marcher avec elles, et à discerner comment ils peuvent répondre à l’Esprit qui les a consacrés comme chrétiens ».

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« Vous devez le faire avec la communauté, de famille en famille, car c’est là que résident nos racines et là que le christianisme réussit, grâce aux efforts et à la prière de la Vierge Marie », a-t-il souligné.

Le président de la Commission Éducation de l’UEC a confié les 46 séminaristes diplômés à la protection de la Vierge Marie, la décrivant comme un modèle de foi.

« Elle se tenait au pied de la croix, assistant à la souffrance de son Fils, tout en demeurant ferme dans sa foi et sa détermination. Son ‘Fiat’ continue de vivre. C’est dans cet esprit que vous avez répondu à votre vocation », a conclu Mgr Wanok lors de la cérémonie à St. Mary’s National Seminary–Ggaba, à Kampala, le 22 mai.

Nicholas Waigwa