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Le cardinal Piat déplore le désastre écologique de Mahébourg et apprécie les efforts en faveur de la biodiversité

Fuite de pétrole d'un vraquier japonais MV Wakashio, qui s'est échoué au large de la côte sud-est de l'île Maurice le 25 juillet. Domaine public Fuite de pétrole d'un vraquier japonais MV Wakashio, qui s'est échoué au large de la côte sud-est de l'île Maurice le 25 juillet.
Domaine public

Le chef de l'Eglise catholique de l'île Maurice, nation insulaire de l'océan Indien, a déploré la catastrophe écologique qui s'est abattue sur le pays il y a quelques semaines, suite à un déversement de carburant dans ses eaux.

Dans sa déclaration publiée sur le site web du diocèse de Port Louis le mardi 11 août, le cardinal Maurice Piat exprime sa reconnaissance pour la solidarité des membres de la société civile qui favorisent la biodiversité. 

Le 25 juillet, un vraquier japonais, le MV Wakashio, a heurté un récif souterrain au sud-est des eaux mauriciennes et s'est enlisé, entraînant une fuite de carburant qui, selon les écologistes, a mis en danger la vie marine environnante.

"Je voudrais dire combien je suis touché, avec tous les Mauriciens, par la catastrophe écologique qui s'est produite dans le beau lagon de Mahébourg", déclare l'évêque du diocèse de Port Louis, le cardinal Piat, dans sa déclaration du 11 août.

Le cardinal, membre de la Congrégation religieuse du Saint-Esprit (Spiritains), ajoute : "Je pense en particulier aux habitants de Mahébourg, de Rivière-des-Créoles et des villages de la côte est, de Pointe d'Esny à Quatre Sœurs. ”

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"De nombreuses familles sont affligées par une odeur pestilentielle et persistante ; les pêcheurs et tous ceux qui gagnent leur vie sur la mer, souffrent particulièrement", dit le Cardinal.

Il exprime en outre ses préoccupations concernant "les trésors écologiques de la baie, des îlots, de la côte qui ont été gravement endommagés".

Suite à la catastrophe du 25 juillet, le Premier ministre mauricien, Pravind Kumar Jugnauth, a déclaré l'état d'urgence environnementale le jeudi 6 août et a lancé un appel à l'aide internationale alors que le carburant continue de fuir de la coque du navire, qui serait coincé dans une zone sensible.

En réponse à l'appel du Premier ministre, le président français, Emmanuel Macron, a annoncé que son gouvernement envoie des spécialistes pour aider la nation insulaire à gérer la marée noire.

"Lorsque la biodiversité est en danger, il est urgent d'agir. Vous pouvez compter sur notre soutien", aurait déclaré le président Macron.

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L'ONG environnementale internationale, Greenpeace International, a depuis averti que le déversement est "susceptible d'être l'une des pires crises écologiques que L’ile Maurice ait jamais connues".

"Des milliers d'espèces autour des lagons vierges de Blue Bay, Pointe d'Esny et Mahebourg risquent de se noyer dans une mer de pollution, avec des conséquences désastreuses pour l'économie, la sécurité alimentaire et la santé de Maurice", ont déclaré les dirigeants de l'organisation dans un communiqué daté du 7 août.

Le déversement est un coup dur pour le secteur du tourisme de l'île, qui se remet de l'impact des restrictions du COVID-19 qui ont entraîné une baisse du nombre de touristes visitant les plages, les récifs, les lagunes côtières et l'intérieur montagneux du pays, comme le parc national des gorges de la rivière Noire.

"Au milieu de cette douleur partagée par tant et tant de personnes, je voudrais également saluer ce bel élan de solidarité active et entreprenante qui s'est manifesté pour sauver ce qu'il était encore possible de sauver", déclare le cardinal Piat dans son message en ligne du 11 août.

Dans ce message, il remercie les personnes qui ont contribué à sauver la situation et à favoriser la biodiversité et "tous ceux qui ont participé et continuent de participer avec un enthousiasme et une persévérance admirables".

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"C'est beau et c'est encourageant de voir la société civile ainsi éveillée et de voir qu'elle est animée d'une belle conscience écologique", déclare le cardinal de 79 ans qui a récemment célébré le jubilé d'argent de son ordination sacerdotale.

Une telle prise de conscience, poursuit-il, "nous rappelle combien le rôle de la société civile est vital dans un pays et comment il doit être pris en compte par les décideurs économiques et politiques".

Le cardinal invite ses compatriotes qui souhaitent se porter volontaires pour sauver la biodiversité de l'île à s'inscrire auprès du ministère de l'environnement du pays.

"J'en appelle à tous les chrétiens qui le peuvent et surtout aux jeunes. Qu'ils n'hésitent pas à se mouiller pour leur pays", déclare le cardinal Piat en référence aux efforts déployés pour favoriser la biodiversité.