« La science doit servir la vérité », déclare le cardinal
Le cardinal Willem Jacobus Eijk, des Pays-Bas, a ouvert la conférence par un discours liminaire dans lequel il a exposé les trois principes fondamentaux de la bioéthique et de la recherche scientifique au service de la vérité.
L'archevêque d'Utrecht, qui est également médecin, a déclaré vendredi que l'Académie pontificale pour la vie devrait accorder plus d'attention aux questions bioéthiques liées aux traitements « transgenres » et à la promotion de la « théorie du genre ».
Eijk a souligné que la raison humaine doit reconnaître sa capacité à connaître la vérité métaphysique, que les êtres humains ne possèdent qu'une autonomie relative et que la vie humaine est une valeur intrinsèque.
Le cardinal a mis en garde : « Sans métaphysique et sans anthropologie appropriée, la science devient dangereuse car elle perd sa boussole morale. »

Les universitaires soulignent le rôle de la philosophie dans la science
Le philosophe espagnol Juan Arana, membre de l'Académie royale des sciences morales et politiques, a fait valoir que la science moderne néglige trop souvent la recherche de vérités philosophiques plus profondes. Tout en reconnaissant les progrès empiriques de la science, il a souligné que « les grandes vérités de la philosophie et les petites vérités de la science » sont toujours liées « par des fils qui, bien que subtils, sont efficaces ».
Bernard Schumacher, de l'université de Fribourg, a critiqué la méthode scientifique moderne qui réduit la réalité à des éléments mathématiques et quantifiables, tandis que le philosophe français Thibaud Collin a remis en question les hypothèses de la théorie du droit naturel.
Deux tables rondes ont abordé les défis pratiques de la bioéthique dans les domaines de la génétique et des droits de conscience. La généticienne Teresa Perucho, le chirurgien Emmanuel Sapin et le néonatologiste Robin Pierucci ont discuté des fondements moraux du conseil génétique et de la nécessité de soutenir les parents avec compassion et clarté lorsqu'ils sont confrontés à des diagnostics prénataux difficiles.
Défendre une vision catholique de la science
La conférence était organisée par la Chaire internationale de bioéthique Jérôme Lejeune et soutenue par plus de 40 institutions universitaires à travers le monde. Depuis sa création en 2023, cet événement est devenu un forum de premier plan pour l'engagement catholique sur les questions bioéthiques contemporaines.
Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune, a clôturé la rencontre en rappelant l'héritage du généticien français disparu : « Le scientifique est celui qui admet sans honte que ce qu'il sait est microscopique par rapport à tout ce qu'il ne sait pas — et qui est fasciné par l'aventure de l'intelligence sur le chemin de l'intelligible. »
Jérôme Lejeune, catholique fervent et pionnier de la génétique, a découvert la cause chromosomique du syndrome de Down et est devenu un défenseur passionné des enfants à naître, jetant les bases d'une grande partie de l'engagement de l'Église dans le domaine de la bioéthique aujourd'hui.