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Journée mondiale de l’environnement 2025 : Un responsable catholique angolais appelle à agir d’urgence

Des mesures immédiates doivent être prises pour prévenir une catastrophe environnementale en Angola, en Afrique et dans le monde, a déclaré le responsable du département de l’Environnement de la Commission Justice et Paix (CJP) de la Conférence Épiscopale d’Angola et de São Tomé et Príncipe (CEAST).

Dans une interview accordée à ACI Afrique jeudi 5 juin, à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, Cornélio Sitongua Bento a exprimé son inquiétude face à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, principalement causée par la combustion des énergies fossiles, la déforestation et les pratiques agricoles non durables.

« L’Angola, l’Afrique et le monde ont besoin d’une action immédiate et coordonnée pour éviter des dommages irréversibles à l’environnement et prévenir une catastrophe environnementale mondiale », a déclaré M. Bento.

Il a mis en garde contre « l’absence de politiques efficaces de réduction des émissions et le faible niveau de sensibilisation du public aux impacts du changement climatique, ce qui rend la situation encore plus alarmante ».

Le responsable de la CJP a noté que le changement climatique affecte déjà gravement l’Angola, comme d’autres pays africains. Il a averti que si l’exploitation des ressources naturelles se poursuit sans plans adéquats de gestion environnementale, les conséquences pourraient être dévastatrices.

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« L’Angola doit se doter d’une stratégie pour réduire ses émissions et investir dans les énergies renouvelables et des pratiques agricoles durables », a affirmé M. Bento.

Un domaine de préoccupation majeur, a-t-il souligné, est la déforestation, en particulier dans les forêts de Miombo en Angola, qu’il a décrites comme « essentielles à l’équilibre écologique de l’Afrique australe ».

« Ces forêts, qui couvrent une grande partie de l’Angola, sont systématiquement détruites par l’exploitation forestière illégale, les pratiques agricoles nocives et l’expansion urbaine. Leur destruction nuit à la biodiversité et contribue à l’augmentation des émissions de carbone, car les arbres jouent un rôle vital dans l’absorption du carbone atmosphérique », a déploré M. Bento.

Il a appelé à des politiques plus rigoureuses de protection des forêts et à la promotion de l’agroforesterie, qu’il a qualifiée de « solution double pour préserver les forêts et améliorer les moyens de subsistance des populations rurales ».

« La perte des forêts de Miombo aggrave les conditions climatiques mondiales et accentue la pauvreté des communautés locales qui dépendent de ces forêts pour survivre. Il est urgent de mettre en œuvre des politiques de conservation et de promouvoir des systèmes agricoles durables, comme l’agroforesterie, qui protègent les forêts tout en améliorant les conditions de vie », a-t-il ajouté.

Plus en Afrique

M. Bento, membre d’une délégation de la CEAST en visite dans les zones minières de l’est de l’Angola, a tiré la sonnette d’alarme sur les destructions environnementales causées par l’extraction de diamants et de minéraux dans des régions comme Ágiges, Lucapa, Luele, Cuango et Cafunfo.

« L’exploitation minière a entraîné la contamination des rivières, la destruction des habitats naturels et le déplacement des communautés. Ces activités aggravent la pauvreté et augmentent l’insécurité alimentaire », a-t-il déclaré.

Il a accusé les sociétés minières de mauvaises pratiques environnementales, telles que le rejet d’eaux polluées dans les rivières et l’abandon de fosses dangereuses à ciel ouvert, représentant des risques à long terme pour les humains et les écosystèmes.

« La dégradation de l’environnement due à l’exploitation minière menace non seulement le présent, mais aussi les générations futures qui pourraient faire face à des pénuries d’eau et à une perte de biodiversité », a mis en garde M. Bento.

Il a appelé le gouvernement angolais à faire appliquer des réglementations environnementales plus strictes et à obliger les entreprises à assumer leurs responsabilités face aux dommages causés.

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Lors de l’entretien du 5 juin, M. Bento a également exprimé son inquiétude face à l’urbanisation incontrôlée, qui entraîne la perte des espaces verts, une augmentation de la pollution et des émissions de gaz à effet de serre.

« La croissance urbaine doit s’accompagner de politiques publiques favorisant les infrastructures vertes, la gestion intelligente des déchets et la planification environnementale. Les villes doivent être conçues pour être plus durables et plus vivables », a-t-il affirmé.

M. Bento a encouragé les autorités locales à adopter des solutions telles que les énergies renouvelables et des systèmes de mobilité urbaine durable.

Il a souligné que les membres de la société civile, les organisations non gouvernementales (ONG), les mouvements écologiques et les citoyens ont un rôle crucial à jouer pour faire pression sur les décideurs afin qu’ils adoptent des politiques écologiques.

« En fin de compte, les actions que nous posons aujourd’hui façonneront l’avenir de notre planète. La responsabilité est collective. Chaque choix individuel et institutionnel compte pour éviter une catastrophe environnementale et garantir un monde vivable pour les générations futures », a déclaré le responsable du département de l’environnement de la CJP de la CEAST à ACI Afrique le 5 juin.

Instituée en 1972 par les Nations Unies lors de la Conférence de Stockholm sur l’environnement humain, la Journée mondiale de l’environnement est célébrée chaque année le 5 juin depuis 1973, année de sa première commémoration sous le thème : « Une seule Terre ». L’édition 2025 met l’accent sur la lutte contre la pollution plastique.

João Vissesse