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Tanzanie : Un évêque appelle les prêtres à préserver leur identité de représentants du Christ dans les sacrements

Les prêtres catholiques ont la responsabilité de sauvegarder leur identité de représentants de Jésus-Christ, agissant en la personne du Christ dans la célébration des sacrements, a déclaré Mgr Stephano Lameck Musomba, de la diocèse catholique de Bagamoyo en Tanzanie.

Dans son homélie du mercredi 4 juin, lors de l’ordination sacerdotale de quatre diacres dans le diocèse catholique de Tanga, en Tanzanie, Mgr Musomba a mis en garde contre les pièges pouvant entraîner une “crise d'identité” dans le ministère sacerdotal.

« Celui qui est appelé à être prêtre est appelé à être un autre Jésus ; c’est cette identité qu’il doit protéger à tout prix », a-t-il déclaré dans la cathédrale Saint-Antoine de Padoue de Chumbageni, diocèse de Tanga.

L’identité du prêtre catholique comme un autre Christ, a souligné Mgr Musomba, « ne se trouve ni dans les éloges, ni dans les critiques ; c’est pourquoi le prêtre est invité à préserver cette identité. »

Le premier évêque du diocèse de Bagamoyo, érigé par feu le pape François le 7 mars, a affirmé que « lorsque les gens ne peuvent plus reconnaître Jésus dans un prêtre, ce dernier a perdu son identité. »

« C’est comme un vêtement neuf qui semble beau mais commence à se faner. Un vêtement fané n’attire plus », a-t-il illustré, précisant que « l’appel à être un autre Jésus n’est pas une fierté, mais une invitation à l’humilité et à l’obéissance à celui qui appelle. »

Il a mis en garde : « Si tu ne te sens pas à ta place dans ta vocation, dans ton identité, tu tomberas dans une crise d’identité. Tu ne seras plus reconnu. »

« C’est pourquoi ce chemin est un cheminement, pas un événement d’un jour », a ajouté ce membre de l’Ordre de Saint Augustin (OSB).

Il a exhorté les prêtres à évaluer sans cesse leur identité : « Demande-toi : ‘Suis-je vraiment un autre Jésus ici, ou suis-je fané ?’ »

Reconnaissant que la vocation sacerdotale est « un chemin vers Dieu, un chemin pour devenir comme Dieu qui est saint », Mgr Musomba a invité les quatre futurs prêtres à se détacher « de tout ce qui s’oppose à ce chemin ».

« Nous devons sanctifier notre volonté, qui nous guide dans nos choix pour ressembler à Dieu. Sinon, nous nous égarerons et agirons à l’encontre de la volonté de celui qui nous appelle », a-t-il prévenu.

Il a insisté : « Celui qui vous appelle est saint ; vous devez donc, vous aussi, être saints dans votre conduite. La ‘conduite’ est importante, car elle peut devenir un obstacle, décourager les autres. »

Mgr Musomba, à la tête du diocèse de Bagamoyo depuis son installation épiscopale le 4 mai, a mis en garde contre la tentation de se couper des fidèles, invitant les prêtres à donner l’exemple dans leur ministère.

« Soyez accessibles dans vos paroles et vos gestes, mais aussi exemplaires dans votre amour – un amour agapè, sacrificiel, qui accueille ceux qui vous sont confiés », a-t-il dit, en soulignant que cet amour doit s’accompagner d’humilité.

L’évêque de 55 ans a averti que sans « autorité morale », les prêtres n’auront pas « d’autorité sur les questions morales ».

« Soyez un exemple dans la correction et l’avertissement. Si vous êtes vraiment un exemple, si vous êtes en avance sur eux, sans vous compromettre dans les mêmes choses, vous aurez le courage de dénoncer le mal », a-t-il affirmé.

Dans son homélie du 4 juin, il a invité les nouveaux prêtres à embrasser la mission pastorale : « Jésus nous a montré l’exemple ; il est allé dans tous les villages. Visitez tout le monde. Ne restez pas seulement dans le bureau. »

« La mission, c’est sortir, aller voir. Ce n’est pas seulement attendre que les gens viennent à l’église. Allez les voir, découvrez comment ils vivent, s’ils mangent ou non », a dit Mgr Musomba, en soulignant que la mission pastorale est « essentielle dans la vie d’un prêtre catholique ».

L’évêque tanzanien, ancien évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Dar-es-Salaam, a supplié le peuple de Dieu de soutenir les prêtres dans leur « mission et vocation, comme il se doit ».

« Ne soyons pas ceux qui les égarent. Aidons-les à marcher sur ce chemin, à s’unir au Christ, afin qu’à la fin, ils chantent Alléluia au ciel, comme il se doit », a-t-il conclu lors de l’ordination sacerdotale des diacres Raymond Shao, Titus Mshami, Alfred Mjata (pour le diocèse de Tanga), et Joseph Tembo, membre de l’Institut de la Charité (IC).

Nicholas Waigwa