Le rapport qualifie ce phénomène de « frappant », car les personnes sans affiliation religieuse sont généralement plus âgées et ont un taux de fécondité plus bas, ce qui constitue un « désavantage » en matière de croissance démographique.
Pourtant, fin 2020, les « non affiliés » représentaient 24,2 % de la population mondiale, faisant d’eux le troisième plus grand groupe étudié, derrière les chrétiens et les musulmans.
Selon le rapport, « l’abandon de l’identité religieuse par des personnes élevées dans le christianisme » est la principale raison pour laquelle le nombre de non affiliés a dépassé celui des personnes affiliées religieusement au cours de la décennie. Après le christianisme, le bouddhisme est la deuxième religion à avoir perdu le plus de fidèles en raison des changements d’affiliation religieuse.
Les États-Unis font partie des nombreux pays où une grande proportion de chrétiens sont devenus non affiliés entre 2010 et 2020. Toutefois, Pew note que les données postérieures à 2020 montrent que ce déclin semble s’être stabilisé. En 2020, les États-Unis comptaient la deuxième plus grande population de non affiliés au monde, derrière la Chine.
Sur le plan géographique, l’Afrique subsaharienne est désormais la région comptant le plus grand nombre de chrétiens au monde, avec 30,7 % en 2020. En 2010, 24,8 % des chrétiens vivaient en Afrique subsaharienne, contre 25,8 % en Europe, qui abritait alors la majorité des chrétiens.
Ce changement s’explique à la fois par la croissance naturelle de la population en Afrique subsaharienne et par une « disaffiliation chrétienne généralisée en Europe occidentale », selon le rapport, qui souligne : « Il s’agit d’un changement géographique majeur depuis le début des années 1900, lorsque les chrétiens d’Afrique subsaharienne représentaient seulement 1 % de la population chrétienne mondiale, alors que deux tiers vivaient en Europe. »
En réalité, les chrétiens ont connu des changements substantiels dans plus de pays que tout autre groupe religieux, avec une diminution de leur part dans la population dans tous les pays, sauf un — le Mozambique, où la part des chrétiens a augmenté de 5 points de pourcentage.
Le rapport note également une évolution dans la répartition régionale des juifs : 45,9 % vivent désormais au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, contre 41 % en Amérique du Nord. En 2010, la majorité des juifs vivaient en Amérique du Nord. Ce changement est principalement dû à la croissance de la population israélienne, passée de 5,8 à 6,8 millions grâce à la migration et à l’accroissement naturel.
Malgré la croissance globale de la population musulmane, peu de pays ont connu une augmentation significative du pourcentage de musulmans dans leur population. Le rapport explique cela par le fait que cette croissance s’est produite dans des pays où les musulmans étaient déjà majoritaires. Cette augmentation est largement attribuée à des taux de fécondité élevés.
Les hindous représentaient le quatrième plus grand groupe religieux en 2020, avec une croissance d’environ 12 % entre 2010 et 2020. La progression la plus notable a été enregistrée au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, où leur nombre est passé à 3,2 millions, soit une augmentation de 62 %. Toutefois, la majorité des hindous vivent toujours en Inde, et leur part est restée stable à 14,9 % de la population mondiale au cours de la décennie.