Advertisement

Les catholiques ougandais se réjouissent de la nomination de l'un des leurs à la tête du diocèse de Louisiane

Les Catholiques Ougandais aux États-Unis célébraient la fête de leur saint patron la semaine dernière lorsqu'une autre grande joie leur a été annoncée : le pape Léon XIV a nommé l’un des leurs à la tête d’un diocèse américain.

Le Père Simon Peter Engurait, né à Ngora, en Ouganda, a été nommé sixième évêque du diocèse de Houma-Thibodaux, en Louisiane. Le Vatican a fait l’annonce le 5 juin, deux jours après la fête de Saint Charles Lwanga et ses compagnons, une fête nationale en Ouganda.

Âgé de 62 ans, l’évêque élu Engurait serait le premier évêque né en Afrique à diriger un diocèse aux États-Unis. Lors d’une conférence de presse après sa nomination, il a exprimé sa « dette de gratitude » envers l’Église catholique et le gouvernement ougandais, qui ont soutenu son développement spirituel et humain.

Ses compatriotes catholiques ougandais aux États-Unis ont accueilli cette nouvelle avec une grande joie.

« Ils sont très heureux, car personne ne s’attendait à ce que cela arrive », a déclaré le Père Geofrey Andama, prêtre du diocèse de Chicago et natif de l’Ouganda.

Advertisement

L’évêque élu a également souligné son sentiment d’appartenance au diocèse de Houma-Thibodaux, où il est arrivé en 2007 comme séminariste, et où il a exercé les 12 années de son ministère sacerdotal.

« C’est chez moi ici », a déclaré Mgr Engurait, qui est administrateur apostolique de Houma-Thibodaux depuis janvier 2024 et ancien vicaire général du diocèse.

Une communauté en croissance

La promotion de Mgr Engurait met en lumière la présence grandissante des catholiques ougandais aux États-Unis, connus pour leur forte cohésion communautaire et leur grande ferveur religieuse.

Plus en Afrique

Selon l’Institut de politique migratoire, environ 41 000 Ougandais vivaient aux États-Unis en 2021, contre seulement 14 000 en 2015. Les principales raisons de cette migration sont la recherche d’opportunités éducatives et professionnelles.

Bien qu’aucune donnée spécifique n’existe sur la confession religieuse des Ougandais immigrés, on estime qu’un grand nombre d’entre eux sont catholiques. En Ouganda, 82 % de la population est chrétienne, dont 39 % de catholiques.

Aux États-Unis, les catholiques ougandais forment des communautés soudées dans des États comme le Massachusetts, la Californie ou la Géorgie. Des groupes reconnus par l’Église, tels que la Communauté catholique ougandaise de Boston ou du Michigan, œuvrent à maintenir les traditions religieuses et culturelles, les transmettre à leurs enfants et faire connaître la culture ougandaise au grand public.

Pasteur associé

Advertisement

En plus de ses fonctions à la paroisse St. Michael d’Orland Park, Illinois, le Père Andama est très engagé auprès des catholiques ougandais de Chicago. Il célèbre une messe mensuelle pour cette communauté et participe à de nombreux baptêmes et funérailles.

Arrivé en 2007 comme séminariste, il explique que la richesse mais aussi le défi de servir cette communauté réside dans sa jeunesse : de nombreux jeunes parents et leurs enfants.

« Le peuple est dévoué, fervent et fait beaucoup de sacrifices par amour pour l’Église et la foi catholique », dit-il. Le défi, ajoute-t-il, est que « beaucoup vivent éloignés les uns des autres, donc nous ne pouvons pas nous retrouver chaque dimanche. »

« Mais au moins une fois par mois, nous nous rassemblons et l’esprit de cette communauté ne cesse de croître », ajoute-t-il.

Inspirés par les martyrs

Le point d’ancrage culturel et spirituel des catholiques ougandais aux États-Unis est la célébration des martyrs de l’Ouganda — 22 convertis catholiques exécutés dans les années 1880 pour leur foi.

Leur fête, célébrée le 3 juin, attire des millions de fidèles au sanctuaire de Namugongo, près de Kampala. Aux États-Unis, des messes spéciales sont organisées tout au long du mois de juin avec la participation d’évêques ougandais.

La communauté de Bridget Nadunga Gidudu, installée dans la région de Detroit, célèbrera Saint Charles Lwanga le 21 juin avec Mgr Robert Muhiirwa, évêque de Fort Portal.

« J’ai grandi avec la valeur du sacrifice de ces martyrs pour la foi catholique. Ce sont des héros d’une cause véritable », dit-elle.

Un nouvel évêque, « l’un des nôtres »

Désormais, les catholiques ougandais aux États-Unis se réjouissent de l’installation de l’un des leurs comme évêque.

Gidudu a appris la nouvelle de la nomination de Mgr Engurait via un groupe WhatsApp. « Si quelqu’un qui n’est pas d’ici est reconnu par le pape, c’est incroyable », dit-elle.

Le Père Andama, qui a vu Mgr Engurait pour la dernière fois lors du Congrès eucharistique national de juillet 2024, affirme que son ami « est fait pour ce rôle » : « C’est un homme humble, spirituel, tourné vers le service. Il a un grand cœur et sait écouter. »

Pour le Père Kiruma de Kampala, cette nomination souligne le rôle croissant de l’Afrique et de l’Asie dans l’évangélisation : « Nous avons maintenant plus de ressources humaines — prêtres, religieux — pour faire avancer la mission. »

Vers la Louisiane, pour l’ordination

Comme des millions de pèlerins marchent jusqu’à Namugongo pour honorer les martyrs, des catholiques ougandais comme Joachim Yawe de Columbus (Ohio) envisagent de se rendre à l’ordination épiscopale de Mgr Engurait à Houma-Thibodaux.

« Si nous connaissons la date à temps, nous prendrons la route pour la Louisiane », dit-il.

Ils ne seront pas seuls. Lors de la conférence de presse du 5 juin, Mgr Engurait a confirmé que des membres de sa famille viendraient d’Afrique pour son ordination.

Lorsqu’il a annoncé la nouvelle à sa mère et à ses sœurs, « elles ont fait à la manière ougandaise » — en poussant des youyous de joie, comme elles l’avaient fait à son ordination sacerdotale en 2013.

Et, dit-il avec le sourire : « Elles disent qu’elles feront encore la même chose à mon ordination épiscopale. »

National Catholic Register