La CENCO condamnent les accusations « irresponsables et infondées » du vice-Premier ministre contre l'Église catholique

« En effet, compte tenu du contexte sociopolitique actuel, cette explosion médiatique belliqueuse suggère que M. Jean-Pierre Bemba a du mal à accepter la décision courageuse et bénéfique prise par les institutions de la République et la nation tout entière : résoudre par des moyens pacifiques la crise actuelle qui menace l'unité nationale et l'intégrité territoriale », affirment-ils.

Les membres de la CENCO poursuivent : « On peut se demander si M. Bemba, par ses propos, souhaite ramener le pays à l'époque sombre où il était responsable de la mort d'innocents à Kisangani et à Kinshasa. »

Dans une interview accordée le 9 juin à Top Congo FM, M. Bemba a accusé les membres de la CENCO et d'autres politiciens de comploter pour renverser le président Félix Tshisekedi et déstabiliser les institutions nationales.

« J'accuse M. Hippolyte Kanambe, alias Joseph Kabila, Moïse Katumbi Soriano et certaines figures de proue de la CENCO d'être les auteurs d'une tentative de déstabilisation de l'État, et également de mettre en danger la sécurité de l'État en cherchant à éliminer le chef de l'État », a déclaré M. Bemba.

Il a appelé les citoyens congolais à rester vigilants pour contrecarrer le « plan de l'ennemi », critiquant l'approche du Pacte social pour la paix et la coexistence harmonieuse de la CENCO comme étant « un dialogue visant à renverser l'actuel chef de l'État, Félix Tshisekedi ».

Dans la déclaration du 11 juin, les membres de la CENCO affirment : « Fidèle à sa mission prophétique, l'Église catholique reste engagée à promouvoir et à défendre la paix dans notre pays.

« Il est donc inacceptable qu'une personnalité publique, motivée par des considérations personnelles et une hostilité flagrante envers ses concitoyens, ose défier la raison, le bon sens et le respect dû aux institutions », ajoutent les évêques catholiques.

Ils notent qu'aucune réponse officielle n'a été donnée par les institutions de la République ou les supérieurs de Bemba « malgré la gravité » de ses déclarations.

« Normalement, le procureur général ainsi que l'Assemblée nationale devraient se saisir de cette question de leur propre initiative afin de faire toute la lumière sur ces différentes allégations et d'en tirer les conséquences juridiques qui s'imposent », déclarent les membres de la CENCO.

Ils exhortent les catholiques à prier pour M. Bemba afin que « l'Esprit de paix descende sur lui et l'éloigne de la violence qu'il promeut ».

« Afin de protéger l'opinion nationale et internationale contre toute manipulation flagrante et de préserver les acquis des efforts collectifs de paix, la CENCO se réserve également le droit d'intenter une action en justice », déclarent les dirigeants de l'Église catholique.

Ils réaffirment leur « détermination à défendre résolument les valeurs de vérité, de justice, de dialogue et de réconciliation ».

Les membres de la CENCO appellent le peuple congolais « à ne pas céder à la manipulation, aux discours de division ou de haine, et à rester vigilant, uni et mobilisé pour défendre notre coexistence pacifique, qui est le fondement de l'unité nationale ».

« Par l'intercession de la Très Sainte Vierge Marie, Notre-Dame du Congo, que le Seigneur bénisse la RDC et ses dirigeants », implorent les évêques catholiques.