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« Nous étions en adoration » : La mère de l’évêque élu ougandais aux États-Unis réagit à sa nomination

La nouvelle du 5 juin concernant la nomination épiscopale de Mgr Simon Peter Engurait, d’origine ougandaise, à la tête du diocèse catholique de Houma-Thibodaux en Louisiane (États-Unis), a rejoint sa mère alors qu’elle était en prière, se souvient-elle.

Dans un enregistrement publié sur YouTube le 7 juin, Crecensia Aeko a exprimé sa joie, évoquant le parcours de son fils et le désir de la famille de voir naître un prêtre parmi eux.

« Nous étions en adoration hier lorsque j’ai reçu la nouvelle », a confié Mme Aeko, racontant sa réaction par des youyous en action de grâce, quelques mois après l’assassinat brutal de son fils aîné, directeur d’école.

Préoccupée par la prière pour les meurtriers de son fils et demandant la grâce de leur pardon, Mme Aeko a dit ne pas s’attendre à une si bonne nouvelle : la nomination de son fils, septième de ses quatorze enfants, comme évêque.

Cette nomination, dit-elle, « a changé ma vie, surtout après la perte de mon fils aîné ».

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« J’avais quatre garçons et dix filles. Deux garçons sont décédés », confie-t-elle, précisant que ses deux fils restants sont prêtres : l’évêque élu, et le Père Bernard Martin Aeko, du diocèse de Soroti en Ouganda.

« Dans nos prières familiales, nous demandions un prêtre », dit-elle dans l’enregistrement, où elle évoque la relation proche que la famille entretenait avec feu Mgr James Odongo, archevêque émérite de Tororo.

Elle explique : « J’admirais feu Mgr Odongo. Il était notre meilleur ami. Ils étaient jumeaux, tous deux devenus prêtres, et l’un d’eux fut plus tard promu évêque. »

« Dieu voulait que je voie ce jour », poursuit Mme Aeko, expliquant que ceux qui ont tué son fils avaient aussi tenté de la tuer, l’un d’eux étant même entré dans sa chambre.

Elle se souvient des défis auxquels son fils a été confronté sur le chemin du sacerdoce, notamment lorsqu’il ne fut pas retenu pour entrer au Grand Séminaire en Ouganda.

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Elle évoque les études universitaires de son fils en Ouganda, un emploi dans un organisme public, puis son engagement dans le Renouveau charismatique.

« Il est devenu coordinateur du Renouveau charismatique de l’archidiocèse de Kampala », se rappelle-t-elle. C’est ce rôle qui l’a amené à voyager et à rencontrer un évêque catholique américain.

Cet évêque américain, dit-elle, a ravivé en Simon Peter le désir de servir comme prêtre. Aujourd’hui, il est appelé à succéder à feu Mgr Mario Eduardo Dorsonville-Rodríguez, décédé en janvier 2024 à l’âge de 63 ans.

Dans la vidéo publiée le 7 juin, Dennis Okwi, un camarade d’école de Mgr Simon Peter, exprime sa joie que l’école primaire St. Aloysius ait produit deux évêques : « En tant qu’anciens élèves, nous sommes heureux d’avoir un deuxième évêque. »

Né en août 1971 à Ngora (Ouganda), l’évêque élu a étudié au petit séminaire St. Peter de Soroti, puis au St. Peter College à Tororo. Il a ensuite obtenu un diplôme en sciences politiques et administration publique à l’université Makerere.

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Il a poursuivi un MBA à la Maastricht School of Management (Pays-Bas), avant de s’installer aux États-Unis, où il a étudié la philosophie et la théologie au Séminaire Notre-Dame de la Nouvelle-Orléans, obtenant une maîtrise en théologie pastorale.

Dans son discours après l’annonce, Mgr Simon Peter, alors administrateur diocésain, a confié que la nouvelle l’avait « littéralement laissé sans voix ».

« À ce moment-là, j’étais sans voix. Après un silence gênant avec le Nonce, j’ai pensé à l’expérience de la Vierge Marie lors de l’Annonciation : les Écritures disent qu’elle fut bouleversée », raconte-t-il dans une vidéo publiée le 6 juin.

À l’image de la Sainte Vierge, il confie : « J’ai ressenti le poids de mon indignité et le mystère d’un appel bien plus grand que tout ce que j’aurais pu imaginer ou préparer. Je suis profondément touché que le Saint-Père m’ait choisi, non pas de l’extérieur, mais parmi les prêtres de ce grand diocèse. »

« Je ne m’y attendais pas. Je ne l’ai pas cherché, et je ne le mérite certainement pas. Mais je place ma confiance en Celui qui appelle, et je fais mienne la réponse de Marie : “Qu’il me soit fait selon ta parole”. »

En référence au Magnificat, il ajoute : « Je rends grâce à Dieu pour le don de la vie, pour l’appel au sacerdoce, et maintenant pour cette vocation nouvelle et sacrée à l’apostolat. »

Une fois consacré et installé, Mgr Simon Peter deviendra le sixième ordinaire du diocèse américain de Houma-Thibodaux, érigé en mars 1977 à partir de l’archidiocèse de La Nouvelle-Orléans.

Le diocèse de Houma-Thibodaux couvre 9 065 km². Sa population est estimée à 258 300 personnes, dont 114 600 catholiques (soit 44,4 %), selon les statistiques de 2023.

ACI Afrique