Tombura-Yambio, 12 juin, 2025 / 4:08 (ACI Africa).
Mgr Eduardo Hiiboro Kussala, évêque du diocèse catholique de Tombura-Yambio (CDTY) au Soudan du Sud, a reconnu avec gratitude le rôle essentiel des catéchistes dans la mission de guérison et de réconciliation de l’Église.
Dans un rapport publié jeudi 12 juin, quelques jours après avoir lancé un atelier sur la guérison des traumatismes, Mgr Hiiboro a remercié les catéchistes de son diocèse pour leur apostolat au service du peuple de Dieu.
« Le travail que vous accomplissez en tant que catéchistes est le fondement de l’Église, surtout ici au Soudan du Sud, où vous avez maintenu la foi vivante durant nos jours les plus sombres. Les prêtres seuls ne peuvent pas atteindre tout le monde ; vous êtes le cœur battant de notre Église », a déclaré l’évêque sud-soudanais.
Il a exhorté les catéchistes venus de la paroisse Notre-Dame de Fatima à Maridi, de la paroisse Nazareth dans le comté de Nagero, de la paroisse Sainte-Marie et de diverses autres paroisses du comté de Yambio à s’engager pleinement dans le cheminement vers la guérison.
« Le traumatisme ne disparaît pas du jour au lendemain. La guérison prend du temps, mais lorsque vous serez guéris, vous guérirez les autres. Ce programme vous outillera pour étendre votre travail de guérison au-delà de ces murs, vers les nombreuses communautés dans le besoin », a déclaré Mgr Hiiboro le mardi 10 juin.
Il a ajouté : « Avançons ensemble dans la foi, l’espérance et la guérison. Ensemble, nous libérerons notre pays de la douleur, de la violence et des blessures mentales qui affectent tous les aspects de notre vie. »
L’atelier, organisé par la Conférence des évêques catholiques du Soudan et du Soudan du Sud (SSS-CBC) en partenariat avec le CDTY, vise à renforcer le rôle des catéchistes en tant qu’agents de guérison et de paix dans les régions marquées par les conflits et les déplacements.
Il s’inscrit dans une initiative plus large ciblant trois diocèses du Soudan du Sud : Wau, Tombura-Yambio et Malakal.
Le père John Gbemboyo, coordinateur pastoral du CDTY, a présenté les objectifs du programme.
« Nous avons lancé ce projet il y a deux ans, mais le financement n’a été obtenu que récemment », a-t-il expliqué.
Il a ajouté : « Nous avons déjà achevé la formation à Wau, et Tombura-Yambio est le deuxième à accueillir ces activités. »
Le père Gbemboyo a souligné l’importance des catéchistes dans leurs communautés : « Les catéchistes vivent au milieu du peuple ; ils ont des familles et comprennent les luttes quotidiennes. »
« Même s’ils ne sont pas toujours les premiers à prêcher, ils sont perçus comme des messagers de Dieu et des conseillers de confiance en temps de conflit. C’est pourquoi la guérison des traumatismes et la réconciliation sont vitales dans leur mission », a-t-il ajouté.
Le rapport du 12 juin indique qu’environ 1 000 catéchistes servent dans le CDTY. Toutefois, le programme débute avec un groupe plus restreint, avec l’intention de s’élargir progressivement.
L’objectif est d’aider les catéchistes à entamer leur propre parcours de guérison, afin qu’ils puissent mieux accompagner des communautés profondément marquées par des années de guerre et de conflits familiaux.
Certains participants ont souligné l’importance de cette initiative.
Khamis Undoko Sasa, catéchiste à la paroisse Notre-Dame de Fatima à Maridi, a déclaré : « Cette formation nous aide à comprendre notre propre douleur et nous prépare à soutenir les autres. C’est un pas puissant vers la paix. »
Elizeo Beneko, représentant le comté de Nagero — une région encore touchée par les déplacements et les affrontements intercommunautaires — a ajouté : « Beaucoup de fidèles ont été déplacés à cause des affrontements entre les communautés Azandé et Balanda. Ce programme est essentiel pour nous aider à faire face aux traumatismes et à redonner espoir à notre peuple. »