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Un évêque appelle à intégrer la culture visuelle dans la catéchèse lors de la conférence SIGNIS Afrique

Mgr Gerald Mamman Musa, dévoué pasteur du diocèse catholique de Katsina au Nigeria, plaide en faveur de l'intégration de « la littératie visuelle » dans les programmes de catéchèse au niveau paroissial.

Lors de sa présentation à la conférence de SIGNIS Afrique et à l’exposition culturelle et artistique Regina, tenues du 11 au 14 juin, Mgr Musa a affirmé que la catéchèse qui intègre la littératie visuelle renforce l'évangélisation grâce à l'utilisation d'images religieuses.

« Il faut enseigner aux fidèles que les images religieuses ne sont pas des idoles, mais des signes qui pointent vers le divin », a déclaré l’évêque nigérian lors de sa présentation du jeudi 12 juin, intitulée : « Fenêtres vers le divin : iconographie, images religieuses et communication comme instruments d’évangélisation, de catéchèse et d’enculturation au Nigeria ».

Lors de cette conférence tenue à la cathédrale du Saint-Esprit du diocèse catholique d’Enugu, Mgr Musa a insisté : « Les programmes de catéchisme paroissiaux doivent intégrer la littératie visuelle à la vie de prière et à la liturgie sacramentelle. »

Il a proposé que « les diocèses et les séminaires encouragent la formation d’artistes capables d’allier profondeur théologique et formes artistiques africaines – sculptures en bois, textiles, perlage et fresques murales qui reflètent à la fois la tradition et la transcendance. »

Mgr Musa a ajouté : « Les artistes ne doivent pas travailler en vase clos. Les théologiens et le clergé doivent collaborer avec les artistes visuels pour garantir que les images religieuses transmettent une doctrine saine tout en résonnant culturellement. »

Premier évêque catholique du diocèse de Katsina, il a appelé les agents pastoraux et les influenceurs catholiques sur les réseaux sociaux à être des pionniers de l’évangélisation numérique à travers les médias visuels.

« L’Église au Nigeria peut produire et diffuser des icônes numériques et des images religieuses de haute qualité, à la fois visuellement captivantes et doctrinalement solides », a-t-il souligné.

Il a suggéré que les paroisses intègrent l'imagerie locale dans la liturgie, en « incorporant des images et symboles africains dans l’art liturgique : décors d’autels, Chemin de Croix, vitraux et statues. Cela favorise non seulement l’enculturation, mais améliore également la communication religieuse par la beauté. »

Mgr Musa a exhorte les membres de la Conférence des évêques catholiques du Nigeria (CBCN) à « parrainer des expositions ou ateliers nationaux pour les artistes chrétiens, afin de favoriser le dialogue, la créativité, et récompenser l’excellence dans l’art visuel théologique. »

Dans sa présentation du 12 juin, l’évêque a également refléchi sur la manière dont la littératie visuelle peut corriger les malentendus fréquents dans la foi.

« Il existe des défis majeurs au Nigeria concernant l’iconographie et la communication religieuse », a-t-il reconnu, ajoutant : « Cela engendre une rupture entre la foi et l’identité locale, et donne l’impression que le christianisme est une religion étrangère. »

L’évêque a déploré : « Le premier défi est l’aliénation culturelle et la domination artistique occidentale : la plupart des images religieuses au Nigeria représentent des traits européens : Jésus à la peau blanche, Marie aux yeux bleus, et des formes architecturales occidentales. »

« Rappelons-nous que Dieu Lui-même a utilisé une icône visuelle en prenant chair en Jésus-Christ. Le Verbe est devenu visible. Notre mission est de faire rayonner ce Verbe visible dans nos communautés à travers des images qui parlent, enseignent, consolent et convertissent », a-t-il déclaré.

Mgr Musa a conclu : « Que nos icônes soient des fenêtres par lesquelles les fidèles contemplent le ciel et reconnaissent le visage du Christ dans le miroir de leur culture. »

Silas Isenjia