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Dialogue national crucial pour lutter contre corruption et criminalité en Afrique du Sud, selon les évêques catholiques

La Commission Justice et Paix de la Conférence des évêques catholiques d’Afrique australe (SACBC) soutient le Dialogue national prévu en Afrique du Sud, le qualifiant d’« étape cruciale » pour lutter contre la corruption, la criminalité et d’autres défis nationaux.

Dans une déclaration publiée jeudi 12 juin, le président de la Commission Justice et Paix (SACBC-JPC), Mgr Thulani Victor Mbuyisa, estime que ce Dialogue, qui vise à réfléchir sur 30 années de démocratie et à façonner l’avenir du pays par un nouveau pacte social, offre un nouvel espoir à la nation.

« Ce dialogue est une étape cruciale pour faire face aux défis multiples que nous connaissons, notamment la criminalité, le chômage, l’inflation alimentaire, la stagnation économique et la corruption », déclare l’évêque du diocèse catholique de Kokstad.

Et d’ajouter : « Il devient de plus en plus évident qu’aucun parti politique, aucun secteur ni aucun groupe racial ne peut, seul, relever ces défis. Nous avons besoin de collaboration, ou ce que la doctrine sociale catholique appelle la rencontre, la fraternité et le bien commun. »

Le président Cyril Ramaphosa a appelé à un Dialogue national inclusif, un processus dirigé par le peuple et impliquant toute la société, pour réfléchir, se réinventer et redéfinir l’avenir de l’Afrique du Sud, en donnant à chaque citoyen la possibilité de contribuer à la prochaine étape de la démocratie.

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Ce Dialogue vise à rassembler le gouvernement, les partis politiques, la société civile, les milieux d’affaires, les syndicats, les chefs traditionnels, les femmes, les jeunes et les communautés pour rechercher un terrain d’entente et des solutions nouvelles aux problèmes du pays.

Il s’agit également d’une opportunité pour forger un nouveau pacte social en vue de faire progresser la Vision 2030 et de poser les bases du prochain Plan national de développement de l’Afrique du Sud.

Dans sa déclaration, Mgr Mbuyisa salue l’initiative : « Il est encourageant de constater que ces dernières années, le pays a adopté un esprit de collaboration que nous devons chérir et protéger. »

« Nous l’avons vu dans les efforts visant à établir des pactes sociaux entre le gouvernement, les syndicats et les entreprises, ainsi que dans la manière dont les partis politiques et la société civile ont œuvré ensemble pour influencer les révisions budgétaires », ajoute-t-il.

Et de reconnaître : « Bien que les gouvernements de coalition, au niveau national comme municipal, aient connu des défis — en privilégiant parfois les intérêts partisans au détriment de l’intérêt général — ils reflètent néanmoins un esprit de collaboration naissant que nous devons célébrer. »

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Le membre sud-africain des Missionnaires de Mariannhill (CMM) exprime l’espoir que ce Dialogue national à venir soit l’occasion de renforcer cet esprit de collaboration.

Selon lui, l’objectif du Dialogue national doit être « d’établir une vision commune et un contrat social nécessaires pour résoudre la criminalité, la corruption, le chômage et la stagnation économique, le tout dans le cadre de notre Constitution. »

Dans sa déclaration de deux pages, l’évêque de Kokstad — en poste depuis son ordination épiscopale en juin 2022 — appelle « toutes les personnes de bonne volonté à participer activement au Dialogue national » afin de préserver l’esprit de collaboration.

Il met en garde les partis politiques et les entreprises contre toute tentative d’instrumentaliser ce Dialogue à des « fins étroites », soulignant qu’« il s’agit d’un temps d’unité, non de politique partisane ni de populisme. »

Mgr Mbuyisa exhorte les organisateurs à « garantir l’inclusivité du Dialogue, en veillant à ce que les voix des pauvres et des groupes minoritaires soient entendues, notamment sur des questions clés comme les droits fonciers et la transformation économique. »

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Il estime que le Dialogue doit s’appuyer sur les acquis de la CODESA, de la Commission vérité et réconciliation et d’autres enquêtes menées depuis 1994, en mettant particulièrement l’accent sur la mise en œuvre des recommandations de la Commission Zondo et du Panel présidentiel sur la réforme foncière.

Enfin, l’évêque sud-africain invite « toutes les personnes de foi à garder le Dialogue national dans leurs prières, en demandant la guidance divine pour que ce processus soit un moment de grâce. »

« Notre prière est que, par ce Dialogue national, l’Esprit du Seigneur allume une flamme d’espérance dans nos cœurs, croyant qu’à l’instar du temps du prophète Ézéchiel, Dieu soufflera la vie sur les os desséchés de notre nation », conclut-il.

Silas Isenjia