Découvrez les pères des quatre derniers papes de l'Église catholique

« Il vaudrait peut-être mieux que je quitte cette vie et que je me marie ; je veux avoir des enfants, une vie normale », se souvient le cardinal Prevost avoir dit à son père à l'époque.

Son père lui avait répondu que « l'intimité entre lui et ma mère » était importante, mais que l'intimité entre un prêtre et l'amour de Dieu l'était tout autant.

« Il y a quelque chose à retenir ici », se souvient avoir pensé le futur pape.

Le père du pape François : Mario Jose Bergoglio
Mario José Bergoglio est né le 2 avril 1908 à Turin, en Italie. En 1929, lui et sa famille ont émigré d'Italie en Argentine pour fuir le régime fasciste de Benito Mussolini. En Argentine, il a travaillé comme comptable et a été employé par les chemins de fer argentins, un poste stable et respecté à l'époque. Il épousa Regina María Sívori en 1935 et ils eurent cinq enfants, dont l'aîné était le futur pape François. Mario José Bergoglio mourut à l'âge de 51 ans en 1959.

La famille Bergoglio vivait dans un quartier ouvrier de Buenos Aires où le métier du père Bergoglio a sans aucun doute façonné sa propre vision de la paternité et de la vie de famille. Bien que le défunt pape n'ait pas beaucoup parlé publiquement de sa relation avec son propre père, il évoquait souvent l'importance des pères et la nécessité pour eux d'être présents dans la vie de leurs enfants, les exhortant à être patients et indulgents et à corriger leurs enfants sans les humilier. François citait souvent saint Joseph comme modèle pour tous les pères.

Le père du pape Benoît XVI : Joseph Ratzinger Sr.
Joseph Ratzinger Sr. est né le 6 mars 1877 à Winzer, en Allemagne. À partir de 1902, il a travaillé comme policier. En 1920, à l'âge de 43 ans, il a épousé Maria Peintner. Joseph Alois Ratzinger, qui est devenu le pape Benoît XVI, était le troisième et plus jeune enfant de la famille.

Ratzinger Sr. était un catholique fervent et s'opposait fermement au régime nazi. Il refusait souvent d'obéir à leurs ordres de persécuter les opposants et était donc harcelé par la hiérarchie nazie. Afin d'éviter les sanctions, il devait fréquemment changer de poste. Il est décédé le 25 août 1959, à l'âge de 82 ans.

Lors de la Rencontre mondiale des familles en 2012, le pape Benoît XVI a évoqué les souvenirs qu'il avait de son père et de sa famille pendant son enfance.

« Le moment le plus important pour notre famille était toujours le dimanche, mais le dimanche commençait en réalité le samedi après-midi », se souvient-il. « Mon père lisait les lectures du dimanche à partir d'un livre très populaire en Allemagne à l'époque, qui comprenait également des explications des textes. C'est ainsi que nous commencions notre dimanche, en entrant dans la liturgie dans une atmosphère de joie. »

Le père du pape Jean-Paul II : Karol Wojtyla Sr.
Karol Wojtyla Sr. est né le 18 juillet 1879 à Bielsko-Biała, en Pologne. Il était tailleur de métier, mais en 1900, il a été appelé sous les drapeaux dans l'armée austro-hongroise, dans laquelle il a passé 28 ans au total. Après que la Pologne a retrouvé son indépendance, il a été admis dans l'armée polonaise où il a servi comme lieutenant jusqu'à sa retraite en 1928.

Wojtyla Sr. a épousé Emilia Kaczorowska et ensemble, ils ont eu trois enfants : Edmund, Olga (décédée en bas âge) et Karol, qui deviendra plus tard le pape Jean-Paul II. En 1929, Emilia est décédée des suites de problèmes cardiaques et rénaux et, trois ans plus tard, Edmund est mort de la scarlatine. Wojtyla Sr. s'est alors retrouvé seul pour s'occuper de son fils Karol. En 1938, Karol et lui déménagèrent à Cracovie afin que le garçon puisse fréquenter l'université Jagellonne. Wojtyla père mourut le 18 février 1941, à l'âge de 61 ans.

Le pape Jean-Paul II parlait souvent de la foi de son père et de la façon dont elle avait inspiré sa vocation sacerdotale.

Le pape polonais a dit un jour à propos de son père : « Jour après jour, j'ai pu observer la vie austère qu'il menait. De profession, il était soldat et, après la mort de ma mère, sa vie est devenue une prière constante. Parfois, je me réveillais pendant la nuit et je trouvais mon père à genoux, tout comme je le voyais toujours à genoux dans l'église paroissiale. Nous n'avons jamais parlé de vocation sacerdotale, mais son exemple a été en quelque sorte mon premier séminaire, une sorte de séminaire domestique. »