« Nous avons identifié deux grandes problématiques dans la vie religieuse », a-t-il déclaré le 12 juin à l’Université catholique d’Afrique de l’Est (CUEA) à Nairobi : « l’une est générationnelle : les anciens, comme moi, et les jeunes religieux ont des compréhensions très différentes de l’Église. »
Parmi les quelque 35 000 religieuses aux États-Unis, 20 000 ont 75 ans ou plus. « Il n’en reste qu’environ 15 000 âgées de moins de 75 ans », a-t-il indiqué.
La moitié des religieuses plus jeunes sont nées à l’étranger. Elles proviennent soit de familles immigrées, soit sont envoyées en mission par leurs congrégations. « Elles ont un regard très différent sur les choses », a-t-il commenté.
Certaines communautés religieuses, selon lui, se réduisent au point de ne plus accueillir de nouvelles membres. « Les sœurs rejoignent le Seigneur. Elles ont accompli leur mission. »
Il a salué le symposium de CERRA-Africa : « C’est enthousiasmant de voir les questions que les sœurs se posent. Elles sont concrètes, axées sur ce qu’il faut savoir pour changer ou accompagner le changement. »
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Il a évoqué un atelier où une sœur plaidait pour l’introduction de la philosophie dans la formation des religieuses — un point jugé essentiel.
Un autre groupe a admis ne pas avoir de politique claire en matière de formation. « Tout était fait de manière arbitraire par la sœur responsable », a-t-il souligné.
« Les sœurs ont pu partager autant parce que CERRA-Africa leur a donné les outils nécessaires pour réfléchir à leur vie religieuse », a-t-il conclu.
Invitée également, Sœur Patricia Murray, secrétaire exécutive de l’Union internationale des supérieures générales (UISG), a traité du thème : La formation permanente dans la vie religieuse.
Elle a mis en avant « l’interculturalité » comme un besoin urgent à cause de la mondialisation et des migrations. « Nous vivons de plus en plus dans des contextes multiculturels, mais cela ne signifie pas que nous nous connaissons », a-t-elle expliqué.
Pour elle, devenir interculturel est à la fois un concept théologique et culturel : « Tu me transformes, je te transforme, et ensemble, nous formons une nouvelle communauté. »
Elle a souligné que les préjugés cachés surgissent souvent dans ces contextes. « Nous sommes tous des membres de la famille de Dieu », a-t-elle affirmé.
Elle a aussi abordé la réalité des migrants et réfugiés africains en Europe, dont beaucoup peinent à s’intégrer à cause des obstacles administratifs et économiques.
Sœur Patricia a détaillé les activités de Talitha Kum Africa, réseau engagé contre la traite humaine, notamment via des réseaux dans les pays d’origine et d’arrivée, offrant accompagnement psychologique et réinsertion économique.
Elle a aussi présenté les Jeunes Ambassadeurs de Talitha Kum, un nouveau réseau visant à aider les jeunes à éviter les pièges de la traite.