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Sommet IRF en Afrique : le Président de la Cour suprême du Kenya appelle à l’unité pour promouvoir la liberté religieuse

La Présidente de la Cour suprême du Kenya, Martha Karambu Koome, a appelé les délégués au Sommet sur la liberté religieuse (IRF) – qui a réuni à Nairobi, capitale kényane, des experts régionaux et mondiaux engagés en faveur de la liberté religieuse – à adopter une « position unie » pour promouvoir cette liberté essentielle.

Dans son discours d’ouverture de ce sommet inédit en terre africaine, organisé le mardi 17 juin, la juge Koome a insisté sur l’urgence de formuler une réponse collective face aux nombreuses formes de persécution religieuse, de discrimination et d’extrémisme sur le continent.

« Nous devons adopter une position unie – une position qui défend la liberté religieuse non seulement comme un droit légal, mais aussi comme une pierre angulaire des institutions démocratiques et évolutives de l’Afrique », a déclaré la Présidente de la Cour suprême, dans une allocution lue en son nom par la Juge Philomena Mbete Mwilu, Vice-Présidente de la Cour suprême du Kenya.

Elle a encouragé les participants à faire de ce sommet « un tournant », affirmant : « Que ce sommet soit retenu comme un tournant – un moment où l’Afrique s’est levée, non seulement pour défendre la liberté de religion ou de conviction, mais pour rechercher une paix plus profonde, fondée sur la dignité, la justice et la reconnaissance de notre humanité commune. »

Placée sous le thème « L’Afrique unie : un appel continental à la liberté religieuse », la rencontre visait à examiner « l’impact des actions gouvernementales sur la liberté religieuse ».

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Les débats ont été facilités par les coprésidents du sommet et de nombreux leaders de la société civile du continent, avec le soutien de l’Université Pepperdine et de l’Institut pour la Liberté Religieuse (RFI), principaux partenaires organisateurs. Ils ont exploré « le contexte, les défis et les perspectives pour la liberté de religion et de conviction » en Afrique.

Dans son message, la juge Koome a salué l’organisation du sommet par le RFI et l’Université Pepperdine, qu’elle a qualifié de « conférence opportune sur le sol africain », face à la montée alarmante de la persécution religieuse, de l’extrémisme violent et des restrictions imposées à l’expression religieuse.

« À travers le monde, et particulièrement dans certaines régions d’Afrique, nous assistons à une recrudescence inquiétante des persécutions religieuses, des restrictions à la liberté d’expression religieuse, de l’extrémisme et de la violence », a-t-elle déploré.

Et d’ajouter : « Ces violations ne sont pas de simples attaques contre la liberté religieuse. Elles menacent le tissu même de nos sociétés et compromettent la cohésion sociale indispensable à une paix et un développement durables. »

Abordant le rôle de la justice dans cette dynamique, la juge Koome a rappelé que « le pouvoir judiciaire indépendant, impartial et accessible constitue la pierre angulaire de toute démocratie constitutionnelle ». À travers une jurisprudence progressive, « les tribunaux africains ont démontré leur capacité à se dresser contre la discrimination, la marginalisation et les complicités d’État ou d’acteurs non étatiques menaçant la liberté religieuse. »

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Elle a aussi souligné le rôle transformateur des leaders religieux, les qualifiant « d’innovateurs éthiques et de bâtisseurs de paix », acteurs clés dans les situations de crise, de médiation et de réconciliation.

« Les communautés de foi sont souvent les premières à répondre en période de crise, la voix de la conscience dans les moments de faillite morale, et les bâtisseurs de ponts en période de tensions religieuses ou ethniques », a-t-elle affirmé.

La juge Koome a estimé que la liberté religieuse ne peut être protégée de manière isolée, appelant à la solidarité, à la collaboration et à un engagement continental commun.

« Il est donc impératif d’agir ensemble et avec une identité commune. Le Sommet IRF Afrique constitue une plateforme unique pour parvenir à un consensus continental, partager des approches novatrices et promouvoir des cadres de protection post-crise de la liberté religieuse », a-t-elle déclaré.

Elle a exprimé sa gratitude envers les organisateurs d’avoir choisi le Kenya pour accueillir cette première édition africaine : « Le Kenya est profondément honoré d’accueillir cet événement historique. Il reflète le cœur même de notre identité nationale et continentale. »

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La juge kényane a rappelé les principes fondateurs de la Constitution de 2010, notamment la dignité humaine, l’égalité, l’inclusivité et la liberté de conscience, de religion, de croyance et d’opinion, tels qu’inscrits à l’article 32.

« Le Kenya offre un modèle de protection constitutionnelle de la diversité religieuse et de l’expression politique. Nous sommes une société pluraliste qui valorise le multiculturalisme et respecte la dignité de chaque personne dans le choix d’adorer ou non selon sa conscience », a-t-elle conclu.

Et d’ajouter : « Ce modèle constitutionnel incarne notre leadership africain plus large et notre engagement envers la coexistence pacifique, l’harmonie communautaire et le respect mutuel. »

Jude Atemanke

Jude Atemanke est un journaliste camerounais passionné par la communication de l'Église catholique. Il est titulaire d'une licence en journalisme et communication de masse de l'Université de Buea au Cameroun. Actuellement, Jude est journaliste pour ACI Afrique.