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Kenya: l'Archidiocèse de Nairobi lance des prières pour le respect de la vie humaine après des manifestations violentes

L'archidiocèse catholique de Nairobi (ADN) au Kenya a lancé un « marathon de chapelets » de trois jours, intercédant pour le respect de la vie humaine dans ce pays d'Afrique de l'Est.

Cette initiative spirituelle, annoncée mercredi 18 juin par l'ordinaire du lieu, fait suite à la manifestation qui s'est déroulée mardi 17 juin à Nairobi et qui aurait été marquée par des violences policières, notamment des « tirs à bout portant » sur des civils non armés.

Dans une déclaration lue le 18 juin, Mgr Philip Subira Anyolo s'est exprimé sur les manifestations kenyanes pour demander justice après le meurtre controversé d'Albert Ojwang, enseignant et blogueur, arrêté le 7 juin et dont le décès a été confirmé le 8 juin, apparemment pendant sa garde à vue.

« Nous appelons tous les catholiques de notre archidiocèse de Nairobi et au-delà à prier le rosaire, un marathon de rosaires pendant les trois prochains jours pour le respect de la vie et de la dignité humaines », a annoncé Mgr Anyolo.

Mgr Anyolo, qui était accompagné de ses deux auxiliaires, Mgr David Kamau Ng'ang'a et Mgr Simon Peter Kamomoe, a déclaré que cette initiative spirituelle de trois jours avait également pour but de rétablir « l'ordre public dans la ville de Nairobi et dans le pays ».

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Le décès d'Albert Ojwang a déclenché des protestations après que les médecins aient contredit les affirmations de la police kenyane selon lesquelles le défunt, âgé de 31 ans, avait succombé à des blessures auto-infligées en se cognant la tête contre un mur de sa cellule. L'autopsie a révélé que la mort d'Albert Ojwang était probablement le résultat d'une agression physique.

Le défunt enseignant et blogueur kenyan avait été arrêté à la suite d'une plainte déposée par le sous-inspecteur général (DIG) de la police kenyane, Eliud Lagat, qui affirmait qu'Albert Ojwang avait terni son nom dans un message publié sur les réseaux sociaux. Le DIG a depuis cédé à la pression et s'est « mis en retrait » pour faire l'objet d'une enquête de l'Autorité indépendante de surveillance de la police (IPOA).

En annonçant cette initiative spirituelle, accompagné de ses deux évêques auxiliaires et de l'aumônier de la jeunesse de l'ADN, le père Victor Mbuthia, Mgr Anyolo a dénoncé les dernières brutalités policières en déclarant : « Nous sommes attristés par le tir à bout portant sur un citoyen non violent qui semblait être simplement un Kenyan innocent dans la ville. »

Il a également dénoncé « l'action libre de groupes de personnes, de voyous armés de bâtons, qui volent et battent les citoyens, détruisent des biens et des commerces sous les yeux et sans intervention des forces de sécurité » le 17 juin.

Les dirigeants de l'ADN ont appelé le peuple de Dieu au Kenya, en particulier les jeunes, à « rester calmes face aux souffrances actuelles et à réagir de manière responsable aux injustices sociales dans le pays ».

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Mgr Anyolo a exhorté les Kenyans à placer leur confiance en Dieu et à laisser le Saint-Esprit les guider pour prendre les bonnes décisions en ces temps difficiles, comme l'a fait Jésus-Christ.

Priez pour ceux « qui ont perdu la vie, leur famille et leurs moyens de subsistance », a lancé l'Ordinaire local de Nairobi depuis son installation en novembre 2021.

Il a également sollicité des prières pour « nos dirigeants », afin que Dieu « touche leur cœur et leur donne la sagesse de réaliser les ravages qu'ils causent au pays ».

En annonçant cette initiative spirituelle le 18 juin, Mgr Anyolo a demandé que lors de la messe solennelle du 22 juin, jour de la Fête-Dieu, les célébrants « invoquent la miséricorde de Dieu » sur le Kenya.

Sabrine Amboka