Dans une lettre adressée à toutes les paroisses de son siège métropolitain, datée du 18 juin, Mgr Alfred Adewale Martins ordonne à tous les prêtres de célébrer ce jour-là des messes pour cette intention.
Il a également demandé que toutes les paroisses organisent, en soirée, des processions mariales dans leurs enceintes, animées par des groupes de dévotion mariale, pour invoquer l’intercession de Marie, Reine de la Paix.
L’Archevêque de Lagos a souligné que cette Journée de prière et de protestation constitue une expression pacifique d’indignation et un cri de responsabilité envers les autorités.
« La terre est fatiguée de boire le sang des innocents », déclare-t-il dans sa lettre du 18 juin.
Condamnant à son tour les tueries de Yelewata, Mgr Martins affirme : « Le sentiment d’être délibérément pris pour cible est omniprésent. Les citoyens doivent être rassurés qu’ils sont en sécurité, peu importe où ils vivent dans notre pays. »
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Il a rejoint la voix du Pape Léon XIV, qui, lors de son Angélus du dimanche 15 juin, a condamné les massacres et prié pour les victimes.
« Nous remercions notre Saint-Père… d’avoir attiré l’attention du monde sur le massacre de Benue… Que nous élevions tous, d’une seule voix, un appel aux autorités de sécurité et aux gouvernements… pour qu’ils ne détournent pas le regard de la souffrance du peuple de Benue », déclare l’Archevêque Adewale.
Face à l’ampleur des tueries et à la frustration de la population, le Gouverneur de l’État de Benue, Hyacinth Iormem Alia — prêtre catholique suspendu par Mgr William Amove Avenya du diocèse de Gboko en mai 2022 — a rejeté les appels croissants à l’autodéfense.
Dans une interview accordée à AIT News le 17 juin, le gouverneur Alia a reconnu que la tentation de prendre les armes pouvait paraître logique, mais il a mis en garde :
« Chaque fois que j’en parle, je suis très passionné. Mais je guide les citoyens avec prudence. Il n’est pas conseillé de dire qu’on va sortir avec des couteaux, des machettes et des bâtons pour se battre. Ce n’est pas bon. »
« Quand les gens, poussés par leurs émotions, se lèvent pour réagir à ce qui leur arrive, nous nous rendons encore plus vulnérables. Je ne prône donc pas l’autodéfense », a-t-il ajouté.
À la place, il encourage les citoyens à promouvoir la police communautaire, qu’il considère comme « la seule solution efficace pour faire face aux menaces locales ».
« Je nous encourage à continuer d’appeler à la mise en place d’une police communautaire. Il y a des discussions à ce sujet. Je suis l’un des gouverneurs qui l’a acceptée. Avec la police communautaire, le pouvoir revient à ceux qui connaissent le terrain et les frontières où nous sommes attaqués », a conclu le Gouverneur Alia.