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Pour le 10e anniversaire de Caritas Bank, le nonce au Kenya plaide pour une répartition équitable des richesses

Le Nonce apostolique au Kenya a appelé à une répartition équitable des ressources du pays comme moyen de remédier aux injustices auxquelles le peuple de Dieu dans cette nation d’Afrique de l’Est est confronté, notamment la pauvreté, les conflits violents, l’exploitation et le mépris de la dignité humaine.

Dans son homélie prononcée le jeudi 19 juin à l’occasion de la célébration du 10e anniversaire de Caritas Bank à la paroisse Queen of Apostles Ruaraka de l’Archidiocèse catholique de Nairobi (ADN), Mgr Herbertus van Megen a lancé un appel à la prière pour la paix et la justice au Kenya.

« Au Kenya, les tensions et les conflits que nous observons sont étroitement liés à l’absence de répartition équitable des richesses et des ressources », a déclaré Mgr van Megen lors de cet événement d’un jour.

Le diplomate du Vatican basé à Nairobi a esquissé la vision d’un Kenya idéal, « où nous serions capables de respecter la dignité de chaque être humain et où nous ne revendiquerions pas comme nôtres ce qui ne nous appartient pas », un pays où « nous ne thésauriserions pas, ne chercherions pas sans cesse à accumuler davantage comme le ferait un véritable égoïste, mais où nous tenterions de vivre dans le respect de notre propre dignité et de celle des autres. »

Il a invité les dirigeants de cette nation est-africaine à faire de la protection des droits des citoyens à la justice et à la paix une priorité. « Le rôle d’un dirigeant est de garantir la justice et la paix à son peuple », a affirmé Mgr van Megen, en se référant à Saint Augustin d’Hippone, Docteur de l’Église né en Algérie, pour qui un leadership authentique repose sur des principes chrétiens, incluant les valeurs d’amour, de justice et l’engagement envers le bien commun.

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« En tant que créatures de Dieu, nous sommes tous égaux dans notre dignité humaine », a-t-il expliqué à propos de la notion d’équité, ajoutant que malgré nos talents différents, « nous sommes tous frères et sœurs, comme une famille qui construit ensemble cette famille humaine. »

Mgr van Megen a mis en garde contre l’avidité, particulièrement de ceux qui « s’enrichissent sans limite », et a plaidé pour la mise en place de « systèmes économiques qui garantissent l’accès aux biens essentiels pour tous », y compris « les pauvres, qui peinent souvent à survivre avec des salaires dérisoires ».

Le diplomate néerlandais du Vatican a souligné la nécessité de créer des systèmes financiers qui promeuvent « la dignité du travail, des salaires équitables et des économies inclusives qui veillent à ce que personne n’ait faim pendant que d’autres s’enrichissent grâce à la spéculation, à l’accumulation ou à la corruption ».

« Il s’agit de justice financière. Des prêts abusifs au fardeau de la dette mondiale, notre monde est rempli de structures économiques qui emprisonnent plutôt qu’elles ne libèrent », a-t-il déploré dans son homélie du 19 juin.

Le Royaume de Dieu, au contraire, est un monde libre, où chacun peut jouir de la justice, de la vérité et de la miséricorde, indépendamment de son statut économique, a déclaré Mgr van Megen, ajoutant : « Le Royaume de Dieu bouleverse nos priorités financières. Il fait place à la pièce de la veuve et honore la générosité des pauvres. »

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« Chaque prêt accordé avec compassion, chaque dîme donnée en secret, chaque coopérative fondée sur la confiance est un acompte vers ce Royaume. Que ton Règne vienne », a-t-il poursuivi.

Il a ensuite salué le défunt Pape François pour son attention constante envers les pauvres, affirmant : « Il était vraiment l’homme de l’option préférentielle pour les pauvres, les sortant de leur pauvreté et leur donnant la possibilité de faire partie de cette grande communauté humaine où chacun peut contribuer au progrès de l’humanité. »

En se référant à la prière du Notre Père — qu’il a qualifiée de « manifeste économique enveloppé d’une intimité divine » — dont les enseignements valorisent la dignité humaine, Mgr van Megen a plaidé pour la construction d’« une économie qui reflète les valeurs du ciel : la confiance, la suffisance, la justice et la miséricorde. »

Le diplomate du Vatican à Nairobi a enfin exhorté le peuple de Dieu au Kenya à s’engager pour un monde « où le pain quotidien est partagé, les dettes sont levées, et personne n’est oublié à la table du Seigneur. »

Sabrine Amboka