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«L'Afrique ne doit pas perdre espoir»: un évêque du Nigeria encourage la résilience face à l'extrémisme et à la violence

Mgr Stephen Dami Mamza, de l’Église catholique du diocèse de Yola au Nigeria, a encouragé le peuple de Dieu en Afrique à garder l’espérance, malgré les conflits violents persistants dans plusieurs régions du continent.

Dans un entretien accordé à ACI Afrique le mardi 17 juin, en marge du Sommet sur la liberté religieuse internationale (IRF), le tout premier organisé en Afrique, Mgr Mamza a reconnu les défis importants auxquels les nations africaines font face, tout en exhortant les responsables religieux à promouvoir le dialogue dans leurs pays et régions respectifs.

« Malgré la violence et les activités extrémistes qui se produisent en Afrique, l’Afrique ne doit pas perdre espoir », a-t-il déclaré.

L’évêque nigérian a exprimé son optimisme quant à un avenir plus radieux et pacifique pour les pays africains, et a invité le peuple de Dieu sur le continent à demeurer fidèle dans la prière.

« Nous espérons et prions pour que demain soit meilleur qu’aujourd’hui, et même meilleur qu’hier. Nous ne devons pas perdre espoir. Là où il y a la vie, il y a de l’espoir ; nous serons capables d’accomplir de meilleures choses à l’avenir », a déclaré Mgr Mamza à ACI Afrique lors du Sommet IRF en Afrique, tenu sur le thème : “L’Afrique unie : Un appel continental à la liberté religieuse”.

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Représentant les membres du Symposium des Conférences Épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM), Mgr Mamza a qualifié ce sommet de « très opportun », notamment à un moment où plusieurs pays africains sont confrontés à des violences d’ordre sectaire.

« Si l’on observe l’ensemble de l’Afrique — l’Afrique de l’Ouest, centrale et du Nord — on constate que la liberté religieuse y est absente », a-t-il observé. Il a souligné que même dans les pays où la liberté religieuse est inscrite dans la Constitution, comme au Nigeria, « elle ne fonctionne pas réellement ».

Mgr Mamza, reconnu pour ses initiatives en faveur de la paix au Nigeria, a qualifié le Sommet IRF d’« éveil » pour les nations africaines afin qu’elles mettent véritablement en pratique les garanties juridiques liées à la liberté de religion.

« C’est une sorte de réveil, surtout pour le continent africain, qui rappelle que chaque personne a droit à la liberté de religion, de croyance et d’association », a-t-il souligné.

Pour renforcer davantage la liberté religieuse, l’évêque catholique a insisté sur la nécessité, pour les leaders religieux, « d’être ouverts au dialogue avec les personnes d’autres religions », tout en exerçant une pression constante sur les gouvernements afin que « le cadre juridique garantisse à tous une liberté de culte réelle ».

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« Même si la majorité de la population d’un pays est chrétienne, ce n’est pas une raison pour se taire. Les non-chrétiens minoritaires ont aussi le droit de pratiquer leur propre religion », a affirmé Mgr Mamza, insistant : « Nous devons toujours traiter les gens comme des êtres humains. Ce qui compte le plus, c’est votre humanité, pas votre religion. »

L’évêque de Yola, en fonction depuis sa consécration épiscopale en avril 2011, estime que chacun doit pouvoir « choisir la religion à laquelle il souhaite appartenir » et « être libre de l’exercer sans contrainte ».

« L’Église doit être prête à soutenir tout ce qui garantit la liberté religieuse. Nous devons unir nos forces et travailler ensemble pour lutter contre les violences sectaires », a-t-il déclaré à ACI Afrique depuis le Safari Park Hotel de Nairobi, lieu du Sommet IRF, qui visait notamment à explorer le « rôle essentiel joué par les communautés religieuses dans le rétablissement de la paix » sur un continent « en proie à des violences sectaires ».

Le Sommet IRF en Afrique, coprésidé par l’ancienne Première Dame du Nigeria, Mme Bola Obasanjo, a eu lieu six mois après la publication, le 15 janvier, du rapport de l’organisation Open Doors International sur la persécution des chrétiens.

Selon ce rapport, 3 100 chrétiens ont été tués et 2 830 enlevés au Nigeria en 2024. La même année, le Rwanda a enregistré le plus grand nombre d’attaques contre des églises ou bâtiments chrétiens, avec près de 4 000 cas signalés.

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Un autre rapport sur la liberté religieuse, publié en juin 2023 par la fondation pontificale Aide à l’Église en Détresse (AED), indique que sur les 28 pays où les chrétiens sont les plus persécutés dans le monde, 13 se trouvent en Afrique.

Parmi eux figurent la République démocratique du Congo (RDC), le Nigeria, le Mali, le Burkina Faso, le Niger, la Somalie, l’Érythrée, la Libye, ainsi que le Mozambique, le Cameroun, le Tchad et le Soudan.

Nicholas Waigwa