Témoignez de la «tendresse et de la miséricorde» du Christ : le pape Léon XIV aux séminaristes en pèlerinage au Vatican

« Je vais aussi dire quelques mots en espagnol. Merci d'avoir courageusement accepté l'invitation du Seigneur à continuer d'être ses disciples, à être courageux, à entrer au séminaire. Et n'ayez pas peur », a-t-il déclaré.

Le Saint-Père a exhorté les séminaristes à embrasser « les sentiments du Christ, à grandir en maturité humaine, surtout affective et relationnelle », et à rejeter « tous les masques et l'hypocrisie ».

Ne cachez pas vos limites
« Le regard fixé sur Jésus, nous devons aussi apprendre à donner un nom et une voix à la tristesse, à la peur, à l'angoisse et à l'indignation, en les intégrant dans notre relation avec Dieu. Les crises, les limites et les faiblesses ne doivent pas être cachées, mais sont plutôt des occasions de grâce et d'expérience pascale », a-t-il conseillé.

Le pape a dit aux séminaristes que le cœur doit être au centre de tout cheminement de discernement, même si parfois « cela peut être effrayant, car il y a aussi des blessures ».

« N'ayez pas peur de les soigner, laissez-vous aider, car c'est précisément de ces blessures que naîtra la capacité d'être proche de ceux qui souffrent. Sans vie intérieure, la vie spirituelle n'est pas possible, car c'est précisément là, dans le cœur, que Dieu nous parle », a-t-il souligné.

Le pontife a déclaré que, tout comme le Christ a aimé avec un cœur humain, les prêtres « sont appelés à aimer avec le cœur du Christ », soulignant que le chemin vers cette configuration avec Jésus passe par la culture de l'intériorité, la prière et le discernement.

À cet égard, il a souligné qu'ils doivent « apprendre à reconnaître les mouvements du cœur ».

« Non seulement les émotions rapides et immédiates caractéristiques des jeunes, mais surtout vos sentiments, qui vous aident à découvrir la direction de votre vie. Si vous apprenez à connaître votre cœur, vous deviendrez de plus en plus authentiques et vous n'aurez plus besoin de porter de masques », a-t-il ajouté.

Il a également précisé que le chemin privilégié vers l'intériorité est « la prière ».

Le pontife a mis en garde contre le risque d'une vie spirituelle superficielle « à l'ère de l'hyperconnectivité », où il devient de plus en plus « difficile de faire l'expérience du silence et de la solitude », soulignant que sans rencontre avec Dieu, « nous ne pouvons même pas vraiment nous connaître nous-mêmes ».

Le cri des pauvres et des opprimés
Le Saint-Père a également demandé aux séminaristes d'écouter, comme Jésus l'a fait, « le cri souvent silencieux des petits, des pauvres et des opprimés, et de tant de personnes — en particulier les jeunes — qui cherchent un sens à leur vie ».

« Rien de vous ne doit être rejeté, mais tout doit être embrassé et transformé selon la logique du grain de blé, afin que vous deveniez des personnes et des prêtres heureux, des ponts, et non des obstacles, à la rencontre avec le Christ de ceux qui s'approchent de vous ».

Il a également reconnu qu'aujourd'hui, s'engager dans « la fascinante aventure de la vocation sacerdotale » n'est « pas du tout facile » et a salué leur décision de « devenir des hérauts doux et forts de la Parole qui sauve, des serviteurs d'une Église ouverte et missionnaire ».

Témoins d'espérance
« La sagesse de la Mère Église recherche toujours les formes les plus appropriées pour la formation des ministres ordonnés », a fait remarquer le pape, mais il a souligné que cette mission ne peut être accomplie sans la participation active des séminaristes eux-mêmes.

« Aujourd'hui, vous n'êtes pas seulement des pèlerins, mais des témoins de l'espoir », leur a-t-il dit, les encourageant à se laisser modeler par le Saint-Esprit et à mener une vie marquée par « la gratitude, la tendresse et la miséricorde ».

À plusieurs reprises, Léon XIV a repris l'image du cœur de Jésus comme symbole du sacerdoce selon Dieu et a cité à cet égard la dernière encyclique du pape François, Dilexit Nos : « Le cœur du Christ est animé d'une immense compassion : il est le bon Samaritain de l'humanité ».

Le pape Léon a conclu en soulignant que les séminaristes doivent apprendre à « nourrir » le peuple de Dieu, non seulement par des paroles, mais aussi par le dévouement de leur propre vie.

Cet article a été publié pour la première fois par ACI Prensa, le partenaire d'information en langue espagnole de CNA. Il a été traduit et adapté par CNA.