Maputo, 25 juin, 2025 / 8:14 (ACI Africa).
Alors que le Mozambique célèbre les 50 ans de son indépendance, Mgr Claudio Dalla Zuanna, archevêque de l’archidiocèse catholique de Beira, a lancé un appel à la réconciliation, à la paix et à un engagement renouvelé envers les valeurs morales et spirituelles essentielles à la construction d’une nation juste et prospère.
S’exprimant à la veille du Jubilé d’Or lors d’une célébration des vêpres à la cathédrale Notre-Dame-du-Rosaire de l’archidiocèse de Beira, l’archevêque Zuanna a exhorté les Mozambicains, en particulier les jeunes, à jouer un rôle actif dans la transformation du pays.
Il a mis en garde contre toute tentative de construire une société équitable et inclusive sans Dieu, affirmant qu’une telle démarche est vouée à la division et aux conflits.
« Tenter de bâtir une nouvelle humanité, une société qui défend l’égalité, tout en excluant Dieu et la dimension spirituelle et religieuse, mène à l’oppression et à la discorde, aux conflits et à la guerre », a déclaré mardi 24 juin le prélat argentin, membre de la Congrégation des Prêtres du Sacré-Cœur (SCI).
Mgr Zuanna a rappelé au peuple de Dieu que le Mozambique a déjà payé le prix de la mise à l’écart de la foi dans la vie publique, et a appelé à une réflexion nationale et à la guérison des blessures.
« Sans Dieu, ce qui semble juste à certains devient un chemin d’égarement pour beaucoup. Le Mozambique a souffert des conséquences de cette exclusion dans son histoire », a-t-il souligné.
L’archevêque a appelé les jeunes à être des agents de première ligne pour la paix et le renouveau social.
« La jeunesse est un pilier irremplaçable dans la construction de la paix et de la reconstruction nationale. Elle est porteuse de changement, promotrice du dialogue, de la justice, de la solidarité et du respect mutuel dans les écoles, les universités, les groupes culturels et sur les réseaux sociaux », a-t-il déclaré.
Pour que cette vision se réalise, il a insisté sur la nécessité, pour les institutions et les dirigeants, d’investir dans l’éducation, l’emploi et la participation citoyenne des jeunes.
Mgr Zuanna a présenté l’éducation comme une voie fondamentale vers la réconciliation, tout en reconnaissant que, malgré les progrès accomplis, des défis majeurs subsistent.
« Aujourd’hui, l’éducation souffre de faiblesses croissantes, notamment en matière de qualité, en raison de nombreuses lacunes et responsabilités partagées », a-t-il noté.
L’ordinaire du lieu à Beira a déploré le manque de formation familiale et sociale, qu’il considère comme une cause de la dégradation des valeurs morales, de l’augmentation de la délinquance et de la perte du bien commun.
« L’école doit devenir un espace où l’on sème les graines de la paix et de l’harmonie. Ce qui est semé à l’école se récolte plus tard dans la vie — dans les valeurs, les personnalités et les contributions des individus à la société », a-t-il affirmé.
Il a ensuite réfléchi sur la justice et l’importance de réduire les inégalités et de restaurer la dignité de tous les Mozambicains, en particulier ceux qui sont victimes de violence et de marginalisation.
« La réconciliation exige que nous nous accueillions mutuellement et que nous prenions soin de tous ceux qui ont souffert de conflits et d’injustices. Chaque Mozambicain doit avoir accès à des opportunités dignes et se sentir respecté et valorisé », a déclaré Mgr Zuanna.
Il a lancé un appel à tous les citoyens à s’engager ensemble dans la mission commune de construire un Mozambique meilleur :
« Bâtir une nation indépendante, libre et prospère — une patrie unie et aimée — est le fruit de notre engagement, de notre détermination et de notre don de soi, accompagnés de l’amour, de la grâce et de la vie que Dieu déverse sur nous. »
Le Mozambique a célébré le 50ᵉ anniversaire de son indépendance de la colonisation portugaise par une grande cérémonie le mercredi 25 juin au stade Machava de Matola, dans la province de Maputo.
Le président Daniel Chapo y a allumé la flamme de l’unité nationale et prononcé le discours principal.

