Blantyre, 27 juin, 2025 / 11:39 (ACI Africa).
Alors que le Malawi est confronté à une montée de la corruption et à l’aggravation de la pauvreté, parmi d’autres « défis sans précédent », les responsables de l’Église sont appelés à faire preuve de solidarité « constante » avec les plus démunis de la société.
S’exprimant lors de la première journée de la deuxième Assemblée plénière des membres de la Conférence des Évêques catholiques du Malawi (MCCB), qui se tient du 23 au 27 juin, le président de la MCCB a déclaré : « Cette Assemblée plénière a lieu à un moment où notre pays fait face à des défis sans précédent. »
Mgr Martin Anwel Mtumbuka a souligné la pauvreté croissante, les violences politiques, la peur grandissante et les suspicions autour des prochaines élections, ainsi que l’aggravation de la faim, comme autant de défis auxquels le peuple de Dieu dans cette nation d’Afrique australe est confronté.
Face à ces réalités, Mgr Mtumbuka a déclaré : « L’Église en général et la MCCB en particulier sont appelées à être des phares d’espérance, des sources de guérison, et à toujours prendre le parti des pauvres et des marginalisés. Car l’angoisse des pauvres est aussi l’angoisse de l’Église. »
« Mes chers frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce, en tant que MCCB, poursuivons notre collaboration dans l’unité et la charité pour accomplir notre noble mais difficile mission de servir les fidèles du Christ au Malawi, que le bon Dieu nous a confiés en tant que pasteurs », a-t-il ajouté.
Pour que l’Église soit source de guérison et d’espérance, l’Ordinaire du diocèse de Karonga a estimé que « nous devons nous écouter les uns les autres avec un cœur et un esprit ouverts, et chercher à discerner la volonté de Dieu dans tout ce que nous faisons. »
En tant que président de la MCCB, Mgr Mtumbuka s’est engagé à « faire tout ce qui est possible » pour accomplir son « humble mission de promouvoir la synodalité et l’unité au sein de la Conférence. »
Il a aussi promis de rester attentif au « Canon 455(4), qui garantit et protège non seulement la compétence de chaque évêque diocésain, mais oblige également les présidents des conférences à obtenir le consensus de tous les membres pour toute décision prise au nom de la conférence. »
Dans son discours d’ouverture de cette réunion plénière de cinq jours tenue au Secrétariat catholique de Lilongwe, Mgr Mtumbuka a exprimé son souhait que les membres de la MCCB « ravivent l’esprit missionnaire chez tous les agents d’évangélisation de notre Église au Malawi. »
Depuis trop longtemps, a-t-il regretté, les évêques et l’Église déplorent la faiblesse du travail pastoral, perceptible notamment dans la « très mauvaise qualité des cours de catéchisme donnés aux catéchumènes, aux jeunes et aux enfants. »
Il a également énuméré plusieurs signes de faiblesse pastorale : le manque de suivi des catholiques éloignés de l’Église, les visites sporadiques des familles catholiques (souvent limitées à quelques foyers), et la multiplication des problèmes conjugaux que les couples doivent affronter sans accompagnement ni soutien spirituel suffisant.
Mgr Mtumbuka a aussi pointé l’urgence d’un témoignage plus authentique et crédible de la part des agents pastoraux, notant un manque d’intérêt inquiétant pour les personnes n’ayant pas encore rencontré le Christ, en particulier dans les centres urbains et les régions éloignées. Il a observé que certains agents pastoraux semblent se contenter du strict minimum.
Face à ces défis, il a insisté : « En tant que membres de la MCCB et pasteurs de l’Église locale au Malawi, nous devons, avec la grâce de Dieu, faire tout notre possible pour susciter une prise de conscience forte chez tous les agents pastoraux ordonnés, consacrés et laïcs que la mission évangélisatrice concerne tous les chrétiens, toutes les diocèses, les paroisses, les institutions et associations de l’Église. »
L’évêque de 67 ans, à la tête du diocèse de Karonga depuis son ordination épiscopale en novembre 2010, a encouragé les membres de la MCCB à utiliser cette plénière comme « tremplin » pour que « l’Église catholique au Malawi renouvelle son engagement missionnaire — tant initial que nouveau. »
Mgr Mtumbuka a également invité les évêques à profiter de cette rencontre pour veiller à ce que « nos séminaires offrent une formation de qualité et intégrale à nos séminaristes, avec une attention particulière aux problèmes de conduite sexuelle, de dépendance au jeu, de cléricalisme et de manque de zèle pastoral. »
Il les a aussi exhortés à être plus visibles et à adopter un engagement durable en faveur de la sauvegarde de la Création et d’une meilleure gestion financière à tous les niveaux de l’Église au Malawi.
L’évêque a souligné la nécessité pour la MCCB et les responsables des instituts religieux de promouvoir ensemble une compréhension et un engagement plus profonds envers la fidélité aux conseils évangéliques.
Parmi les priorités à aborder, il a mentionné la demande adressée au Saint-Père pour l’établissement urgent d’une présence permanente du nonce apostolique au Malawi et la nécessité de promouvoir des institutions catholiques d’enseignement supérieur pour améliorer la qualité de l’éducation.
Mgr Mtumbuka a enfin encouragé les évêques à utiliser cette plénière pour garantir que le Secrétariat de la MCCB applique les meilleures pratiques en matière de gestion financière, mette en œuvre efficacement ses projets et atteigne l’autonomie financière.
La plénière, a-t-il conclu, doit aussi assurer « la mise en place d’initiatives d’autosuffisance durables dans tous nos diocèses et nos paroisses. »

