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Un diocèse nigérian condamne la destruction du parc commémoratif aux victimes du massacre de la Pentecôte 2022

Mgr Jude Ayodeji Arogundade du diocèse catholique d’Ondo au Nigeria a condamné la démolition, le 22 juin, du Parc Mémorial d’Owo, la qualifiant de violation de la mémoire et de la dignité des 41 victimes du massacre de la Pentecôte 2022 survenu à la paroisse catholique Saint-François Xavier d’Owo.

Dans une déclaration publiée mercredi 25 juin, Mgr Ayodeji exprime son « choc et sa tristesse » face à la décision du gouvernement de l’État de démolir ce lieu érigé pour honorer les fidèles innocents tués lors de l’attaque terroriste.

« Le diocèse catholique d’Ondo condamne sans équivoque et juge inacceptable la démolition soudaine et non annoncée du Parc Mémorial d’Owo », déclare l’évêque nigérian.

Il ajoute : « Ce site, établi par le gouvernement de l’État, servait d’espace neutre et communautaire de recueillement, de souvenir et de guérison collective après l’attaque terroriste du 5 juin 2022. »

« Sa démolition semble raviver la douleur de tous ceux qui ont été touchés par l’attaque, et cela est compréhensible », déplore le responsable de l’Église.

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Dans sa déclaration du 25 juin, Mgr Ayodeji indique avoir écrit au Gouverneur de l’État d’Ondo « immédiatement après que la démolition a été rendue publique, demandant une audience officielle pour comprendre les raisons de cet acte ».

Cependant, précise-t-il, « plus de 72 heures plus tard, l’Église n’a reçu aucune réponse du bureau du Gouverneur ».

« Il ne fait aucun doute que cette démolition constitue une violation de notre respect commun pour la dignité de la vie et la mémoire partagée », affirme l’évêque, soulignant que le site avait été « légitimement acquis et aménagé par le gouvernement de l’État et officiellement désigné comme Parc Mémorial ».

L’Ordinaire local d’Ondo rappelle également avoir répondu par le passé aux préoccupations de certaines personnes qui « prenaient à tort ce lieu pour un cimetière en raison de sa proximité avec le palais d’Olowo. À l’époque, le diocèse avait précisé qu’il ne s’agissait pas d’un lieu d’inhumation, mais d’un espace de mémoire et de guérison communautaire. »

L’évêque catholique nigérian précise que son diocèse attend des éclaircissements du gouvernement de l’État sur trois points essentiels : la raison officielle de cette démolition soudaine, si le site sera déplacé, réaménagé ou supprimé définitivement, et enfin les projets du gouvernement pour honorer les victimes du massacre.

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Il déplore également l’absence de consultation ou de dialogue préalable avant la démolition, surtout compte tenu de l’importance du parc pour les familles des victimes et la communauté au sens large.

« Notre attitude de réserve repose sur le respect de la procédure, du dialogue et d’un engagement constructif, afin d’éviter la désinformation et de préserver la paix, le respect mutuel et la compréhension au sein de l’État », déclare Mgr Ayodeji.

Il souligne l’engagement du diocèse à préserver la mémoire des défunts et à collaborer avec les autorités gouvernementales et d’autres parties prenantes pour assurer la paix et la justice.

« Nous croyons qu’à travers un dialogue ouvert et le respect des procédures, cette affaire sera résolue d’une manière qui préserve la dignité des victimes et l’héritage collectif de notre peuple », conclut Mgr Ayodeji.

Jude Atemanke

Jude Atemanke est un journaliste camerounais passionné par la communication de l'Église catholique. Il est titulaire d'une licence en journalisme et communication de masse de l'Université de Buea au Cameroun. Actuellement, Jude est journaliste pour ACI Afrique.