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Le cardinal Ambongo : l'opposition aux bénédictions des couples de même sexe n'est pas une « exception africaine »

Le chef des évêques catholiques d’Afrique a rejeté mardi l’idée selon laquelle seuls les Africains s’étaient opposés à la déclaration du Vatican de 2023 autorisant les bénédictions de couples de même sexe.

« La position prise par l’Afrique [sur cette déclaration] était aussi celle de nombreux évêques ici en Europe. Ce n’est pas seulement une exception africaine », a déclaré le cardinal Fridolin Ambongo Besungu, OFM Cap, à EWTN News le 1er juillet.

Le cardinal de 65 ans a ajouté que l’homosexualité est fondamentalement un « problème doctrinal et théologique », et que l’enseignement moral de l’Église sur le sujet n’a pas changé.

Ambongo est archevêque de Kinshasa, en République Démocratique du Congo, et président du Symposium des Conférences Épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM).

Après la publication par le Dicastère pour la Doctrine de la Foi (DDF) de la déclaration Fiducia Supplicans le 18 décembre 2023, Ambongo s’est rendu à Rome, où il a rencontré le pape François pour lui faire part des réactions consternées des évêques africains face à cette déclaration, qui autorisait les bénédictions non liturgiques de couples de même sexe.

Selon Ambongo, il a travaillé avec le préfet du DDF, le cardinal Víctor Manuel Fernández, ainsi qu’avec le pape François, pour produire une déclaration précisant que cette autorisation de bénir des couples de même sexe ne s’appliquait pas à l’Afrique. La déclaration du SCEAM datée du 11 janvier 2024 citait les interdictions bibliques des actes homosexuels et qualifiait les unions de personnes de même sexe de « fondamentalement corrompues ».

Le 4 janvier 2024, le DDF avait publié une déclaration reconnaissant que les contextes pastoraux dans différents pays pouvaient nécessiter une réception plus lente de la déclaration.

Plus tard en janvier 2024, le pape François a défendu la déclaration et a qualifié l’Église d’Afrique de « cas à part ». Dans une interview accordée au journal italien La Stampa, le pape a déclaré : « Pour [les Africains], l’homosexualité est quelque chose de “laid” d’un point de vue culturel ; ils ne la tolèrent pas. »

Ambongo, qui s’est exprimé auprès d’EWTN News après une conférence de presse au Vatican présentant un document sur la justice climatique et la conversion écologique, a affirmé que l’Afrique avait « ressenti [Fiducia Supplicans] comme quelque chose d’imposé de l’extérieur à un peuple qui a d’autres priorités ».

« La priorité pastorale pour nous n’est pas un problème de personnes homosexuelles, ce n’est pas un problème d’homosexualité. Pour nous, la priorité pastorale, c’est la vie : comment vivre, comment survivre », a-t-il ajouté. Les thèmes comme l’homosexualité « sont pour vous ici en Europe, pas pour nous en Afrique. »

Le cardinal, qui a été membre du Conseil des cardinaux du pape François — parfois appelé le « C9 » car il était composé pendant longtemps de neuf cardinaux —, a déclaré qu’il ne savait pas si le pape Léon XIV formera un groupe similaire pour conseiller le pape.

Ambongo a expliqué que, lors des réunions pré-conclave, les cardinaux ont exprimé le souhait que le pape prenne en compte les avis de l’ensemble du Collège des cardinaux, en organisant éventuellement des rencontres annuelles. « Mais ce petit groupe qui pourrait aussi aider le pape, cela dépend de lui », a-t-il conclu.

Hannah Brockhaus