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Appel à « mettre fin à la faim et nourrir la dignité » parmi les priorités de la Déclaration du Cap du Symposium du G20

Les participants au symposium international de deux jours sur la justice mondiale et la solidarité, tenu à l’Université du Cap en Afrique du Sud, ont approuvé la « Déclaration du Cap », dans laquelle ils définissent des engagements prioritaires, notamment la nécessité de réaliser la dignité humaine par l’élimination de la faim.

Décrite comme « une déclaration axée sur les politiques, appelant à des changements structurels dans les systèmes financiers et de gouvernance mondiaux », la Déclaration du Cap, cosignée par des représentants de la Commission Justice et Paix de la Conférence des évêques catholiques d’Afrique australe (SACBC) aux côtés de membres d’autres confessions religieuses, du monde académique, de la société civile, de gouvernements et d’institutions multilatérales, affirme que « le cadre mondial actuel ne répond pas de manière adéquate aux besoins des pauvres, à la durabilité de la planète ni à la dignité de la personne humaine ».

Selon un rapport publié par la SACBC le mardi 1er juillet, la Déclaration du Cap signée par les délégués du symposium souligne « l’impact croissant des crises interconnectées – en particulier le changement climatique, la dette insoutenable et l’accès limité au financement du développement – et appelle à des réponses internationales coordonnées, guidées par la justice et la responsabilité ».

Les participants ont identifié la liquidité, le climat et la dette comme la « triple crise budgétaire », qu’ils considèrent comme un « défi central », avertissant que ces trois éléments « se renforcent mutuellement et limitent la capacité des pays à investir dans la résilience et à protéger les populations vulnérables ».

La Déclaration du Cap précise également que « les solutions techniques à elles seules sont insuffisantes, et qu’un renouveau du sens de la responsabilité morale mondiale est nécessaire ».

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L’engagement « Éradiquer la faim, nourrir la dignité » des participants au symposium G20 figure parmi les « cinq domaines d’engagement clés ».

Plus précisément, cet engagement propose « des programmes universels de repas scolaires d’ici 2030 », reconnaissant leur rôle dans la promotion de « la santé, l’éducation et l’égalité des sexes ».

L’annulation de la « dette illégitime et insoutenable » constitue un autre engagement phare. Intitulé « Justice de la dette maintenant », cet engagement comprend également « l’établissement d’un cadre international équitable et transparent de résolution des dettes ».

L’annulation des dettes des pays africains, ont déclaré les délégués du symposium de deux jours, « est un impératif moral, essentiel à la transformation structurelle de l’Afrique et à l’équité mondiale ».

Les participants se sont également engagés à promouvoir « un nouveau contrat social pour l’économie mondiale » visant spécifiquement à « réformer les systèmes financiers mondiaux pour qu’ils placent au premier plan la dignité humaine, l’équité et la responsabilité écologique ».

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Un autre engagement majeur est celui de la « solidarité planétaire et transformation écologique », qui prévoit notamment « la création d’un Fonds d’impact écologique pour le Sud global, avec des ressources destinées à la résilience climatique et au financement des pertes et dommages ».

Les participants au symposium des 23 et 24 juin, organisé sous le thème « Justice mondiale et priorités du G20 pour l’Afrique – relier vision morale et stratégie politique », ont également désigné la « gouvernance mondiale inclusive » comme un engagement essentiel.

Ils ont précisé à ce sujet que « les responsables religieux, les jeunes, les femmes et les acteurs de la société civile doivent jouer un rôle dans la structuration des systèmes de gouvernance à tous les niveaux ».

« Nous rejetons les modèles de gouvernance qui réduisent au silence les voix des communautés de base », affirment-ils dans la Déclaration du Cap sur la justice mondiale et la solidarité, qui doit être soumise aux représentants (Sherpas) du G20 et aux chefs d’État avant le Sommet du G20 de cette année.

Les délégués ont expliqué : « Nous nous engageons à construire une alliance transnationale fondée sur une vision morale, un savoir scientifique et une expérience vécue – guidée par la bienveillance, la compassion et le leadership des institutions africaines, des jeunes, des femmes et des communautés de foi. »

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Parmi les autres engagements figurent : « le maintien du réseau Solidarité pour une humanité, un avenir ; la présentation de la Déclaration à l’Union africaine, à la présidence sud-africaine du G20, aux Nations Unies et au Vatican ; l’élaboration d’un tableau de bord public sur les engagements de justice mondiale ; la publication de productions académiques et politiques issues du symposium ; et la mobilisation d’actions collectives et de l’engagement citoyen en faveur des objectifs de justice mondiale ».

Organisé en partenariat avec le Réseau jésuite Justice et Écologie – Afrique (JENA), le symposium du G20 visait à présenter des propositions audacieuses et « concrètes » pour la création d’un Fonds d’impact écologique (EIF) afin d’accélérer l’innovation climatique dans le Sud global.

Le symposium cherchait également à promouvoir « une architecture mondiale de la dette juste et responsable, fondée sur l’équité et le bien commun ; ainsi que le développement d’un Programme universel de repas scolaires comme engagement mondial en faveur de la nutrition et de l’éducation des enfants ».

« Nous quittons Le Cap non pas dans le désespoir, mais avec l’espoir enraciné dans la solidarité – et dans la conviction que la compassion, l’attention et un leadership courageux peuvent nous aider à construire un monde juste et durable », déclarent les signataires de la Déclaration du Cap.

Créé en 1999 à la suite de la crise financière asiatique de 1997-1998, le G20 est un forum informel réunissant les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des principales économies industrialisées et émergentes, pour discuter de la stabilité économique et financière internationale.

Le G20 regroupe les principales économies mondiales, représentant 85 % du PIB mondial, 75 % du commerce international et les deux tiers de la population mondiale.

Les 19 pays membres sont : l’Argentine, l’Australie, le Brésil, le Canada, la Chine, la France, l’Allemagne, l’Inde, l’Indonésie, l’Italie, le Japon, la Corée du Sud, le Mexique, la Russie, l’Arabie Saoudite, l’Afrique du Sud, la Turquie, le Royaume-Uni et les États-Unis. À ces pays s’ajoutent l’Union européenne (UE) et, depuis 2023, l’Union africaine (UA).

Initialement centré sur les grandes questions macroéconomiques, le G20 a élargi son champ d’action pour inclure le commerce, le changement climatique, le développement durable, la santé, l’agriculture, l’énergie, l’environnement et la lutte contre la corruption.

ACI Afrique