Kénya : un évêque catholique dénonce l’échec du gouvernement à protéger la vie humaine

Le 25 juin, les jeunes se sont rassemblés de nouveau pour commémorer leurs camarades tués lors de ces manifestations, mais les rassemblements ont été marqués par des pillages, des destructions et la mort d’au moins 16 jeunes, selon la Commission nationale des droits de l’homme du Kenya (KNCHR) et Amnesty International.

D’autres manifestations ont eu lieu cette année, notamment le 17 juin pour demander justice après le meurtre controversé d’Albert Ojwang, enseignant et blogueur, arrêté le 7 juin et retrouvé mort le 8 juin, apparemment en garde à vue.

Dans son homélie du 4 juillet, lors d’une ordination qui coïncidait avec les obsèques de feu Ojwang, Mgr Odiwa a exprimé sa solidarité avec les familles des jeunes tués pendant les manifestations et a invité les fidèles présents à prendre un moment pour se souvenir d’eux.

« Nous traversons une période difficile, marquée par la solidarité avec nos jeunes qui ont perdu la vie. Et en tant que pays, nous ne faisons pas très bien », a déclaré l’évêque de 61 ans, à la tête du diocèse de Homa Bay depuis son ordination épiscopale en février 2021.

Il a souligné que les revendications des jeunes Kényans envers le gouvernement du président William Samoei Ruto rejoignent la vision exprimée par les membres de la KCCB lors du lancement de la campagne de Carême de cette année, décrite comme « le Kenya que nous désirons ».

« Le Kenya que nous voulons, c’est celui que recherchent ces jeunes : encourager une gouvernance juste, pour qu’il y ait la paix, l’harmonie, la compréhension, la cohésion, le vivre-ensemble », a-t-il affirmé.

Dans son homélie, Mgr Odiwa a insisté sur le fait que le « Kenya que nous désirons » repose sur la paix — une vertu qu’il a exhorté le diacre qu’il s’apprêtait à ordonner prêtre au sein des Missionnaires de Mill Hill à défendre et à promouvoir tout au long de son ministère.

« Nous espérons que Michael, en rejoignant les serviteurs de Dieu, deviendra un instrument de paix — un canal à travers lequel Dieu nous apportera la paix que nous désirons si ardemment », a-t-il dit.

Faisant référence à l’Évangile selon saint Jean, où Thomas doute de la résurrection du Christ, l’évêque a exhorté le diacre Owuor à éviter le doute et à cultiver une foi ferme.

« La foi rend réel ce qui ne peut être vu ni touché. Elle donne une substance à l’invisible. Et quand la voit-on vraiment ? Quand quelqu’un la vit, quand elle devient concrète. La foi est la preuve des choses invisibles. Ce qui est visible ne requiert pas la foi, seulement la reconnaissance », a-t-il expliqué.

« Aujourd’hui, tu deviens ministre de ce ministère sacré — des réalités invisibles rendues visibles dans la vie quotidienne. Sois fidèle et constant en vivant simplement et honnêtement », a conclu Mgr Odiwa.