Dans leur message de Noël 2024, les évêques catholiques du Tchad ont dénoncé les meurtres impunis dans le pays, déclarant : « Les massacres et les meurtres sont devenus alarmants et banalisés, sans que personne n'ait à rendre de comptes. »
Dans leur message, dans lequel ils attribuent l'impunité à « l'écart croissant entre la minorité riche et la majorité pauvre », les membres de la CET ont également dénoncé les abus politiques motivés par l'égoïsme, soulignant qu'au Tchad, l'intimidation, les fausses promesses et la corruption priment souvent sur la vérité, l'honnêteté et la justice.
Pour aller de l'avant, les évêques catholiques du Tchad ont appelé le gouvernement à garantir la mise en place d'un climat où les droits de l'homme, la justice et les politiques en vigueur élèvent la dignité humaine.
« Le rôle du gouvernement est de respecter les droits humains et les libertés fondamentales. L'action du gouvernement doit conduire au respect de la dignité des êtres humains et à l'élévation de l'homme », ont déclaré les membres de la CET dans leur message intitulé « Respect de la dignité humaine pour un Tchad de fraternité, de justice et de paix », publié le 13 décembre 2024 à l'issue de leur assemblée plénière annuelle.
Dans leur dernier message daté du 5 juillet, les évêques catholiques du Tchad dénoncent « les conflits intercommunautaires sanglants et récurrents de ces dernières années » qui, selon eux, « déstabilisent les communautés rurales, qui constituent l'épine dorsale de l'économie du pays ».
Comme dans le message de décembre 2024, ils réaffirment le rôle primordial du gouvernement dans la protection de la vie humaine. « Il est du devoir de l'État, par son autorité souveraine, de prendre des mesures efficaces pour protéger tous les citoyens et rétablir la paix et la sécurité dans les régions touchées », affirment-ils.
Les membres de la CET rappellent en outre leur appel de décembre 2024 au respect de la vie humaine telle que Dieu l'a voulue, en déclarant : « Comme nous l'avons souligné dans notre message de Noël 2024, les êtres humains sont créés à l'image et à la ressemblance de Dieu (Genèse 1, 26-27). À ce titre, la dignité humaine appartient à chaque personne, en toutes circonstances, et indépendamment de sa condition ou de sa situation. »
« Au nom de la dignité humaine, nous ne pouvons rester indifférents face à ces massacres inacceptables, qui n'épargnent ni les femmes ni les enfants », déclarent-ils, et, faisant référence aux pertes humaines continues au Tchad, ils soulignent : « Nous condamnons fermement ces actes horribles et barbares qui choquent la conscience humaine et déshonorent tant leurs auteurs que ceux qui les soutiennent. »
Selon leur avis éclairé, les massacres signalés et les « actes de violence meurtriers » qui y sont liés révèlent l'absence de l'État et, dans certains cas, la partialité de ses représentants.
Pour eux, « chaque vie perdue dans ces tragédies est une perte incommensurable pour notre société et un appel urgent à protéger les plus vulnérables ».