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Un évêque catholique appelle à l'inclusion des jeunes Kenyans dans la construction de la nation

Il est nécessaire d’inclure les jeunes du Kenya dans les activités nationales et les processus de prise de décision, car leur participation à la construction de la nation est essentielle, a déclaré le Vice-Président de la Commission pour l’Apostolat des Jeunes de la Conférence des évêques catholiques du Kenya (KCCB).

Dans son homélie lors de la Messe des jeunes de la province ecclésiastique de Nyeri, qui a rassemblé de jeunes catholiques de l’Archidiocèse de Nyeri et des diocèses de Mararal, Isiolo, Nyahururu, Muranga, Meru, Embu et Marsabit, Mgr Peter Kimani Ndung’u a souligné l’importance du travail d’équipe dans l’édification de la nation.

« Personne n’est insignifiant. Nos jeunes comptent énormément. Ils font partie intégrante de la communauté et contribuent à bâtir la nation qu’est le Kenya, l’Église à laquelle nous appartenons, les industries que nous développons et l’économie en pleine croissance », a déclaré Mgr Kimani le 6 juillet sur le campus de l’Université d’Embu.

L’Ordinaire local du diocèse catholique d’Embu, au Kenya, a ajouté : « C’est grâce au travail d’équipe que nous construisons ensemble que nous pouvons créer un grand pays et une nation forte. »

Mgr Kimani a mis en garde les dirigeants contre toute attitude d’arrogance et les a exhortés à faire preuve d’humilité en reconnaissant les efforts, même modestes, de ceux qui se trouvent au bas de l’échelle sociale, car ils contribuent aussi au développement social et économique.

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« Nous devons nous valoriser les uns les autres, dans notre jeunesse, nos origines, d’où que nous venions et quoi que nous fassions. Nous sommes tous dotés différemment — de richesses, d’intelligence, de taille, de forme corporelle ou d’apparence — mais nous devons nous estimer mutuellement », a-t-il insisté.

Alors que les jeunes du pays d’Afrique de l’Est font face à de nombreux défis qui les ont poussés à manifester dans les rues depuis juin 2024, Mgr Kimani les a exhortés à « toujours être des artisans de paix et de changement ».

En s’adressant aux milliers de participants rassemblés pour la Messe des jeunes de la province ecclésiastique de Nyeri, l’évêque leur a dit : « En tant que jeunes, vous êtes appelés à être des agents de paix et de changement, à inverser la tendance de la situation actuelle de notre nation en y apportant Dieu. »

« Rendez Dieu visible dans l’insatisfaction, dans le manque de paix, dans le désespoir. Que le monde voie Dieu comme l’éléphant qui marche avec nous dans ce voyage. C’est Lui le facteur décisif, et avec Lui, nous traverserons de l’autre côté sans que le pont ne s’effondre », a poursuivi Mgr Kimani.

Il a ajouté : « On peut l’entendre (le pont) trembler, craquer. On peut sentir qu’il bouge, et il peut y avoir un vrai danger d’effondrement. Mais si nous sommes avec Dieu, rien ne s’écroulera. Le pont sera secoué, oui, mais nous devons le faire avec un message de paix. »

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Ordonné évêque en novembre 2024, l’évêque d’Embu a encouragé les jeunes à toujours défendre la dignité de la vie et à éviter toute destruction de biens dans leur quête de changement.

« Revendiquer le changement, a-t-il prévenu, ce n’est pas semer l’anarchie ; ce n’est pas se tuer, se mutiler, détruire le pont, les biens ou les valeurs dont nous avons besoin pour notre parcours – car nous en aurons besoin de l’autre côté de la rivière. »

Mgr Kimani a souligné l’importance de l’éducation et du développement personnel, affirmant que les connaissances et compétences acquises dans les établissements d’apprentissage sont essentielles pour faire avancer le pays.

« Nous avons acquis beaucoup dans la vie, et nous aurons besoin de tout cela quand nous arriverons de l’autre côté », a-t-il dit. « Le pont peut être en train de se fissurer. Mais nous ne devons pas perdre de vue nos valeurs, ni les choses précieuses que nous avons, afin de les utiliser pour bâtir l’avenir. »

Il a mis en lumière la place importante de Dieu dans la vie humaine : « Avec Dieu, les tempêtes de la vie ne nous submergeront pas, et nous ne devons pas céder à ces tempêtes. Nous ne devons pas les regarder avec crainte face aux secousses et aux perturbations de la vie. Nous devons, en tant que jeunes, avoir la foi pour les surmonter. »

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L’évêque catholique kényan a également assuré aux jeunes le soutien de l’Église, même lorsqu’ils sont confrontés à des catastrophes, au désespoir, au chômage, à l’éclatement des familles, à l’incertitude ou à d’autres crises.

« En tant qu’Église, a-t-il dit, créons des espaces sûrs — pour la créativité, la croissance, la transformation. Assurons-nous que nos jeunes font partie de notre Église en croissance, de notre économie et de notre humanité. »

Il a averti que si l’Église ne fournit pas de tels espaces de guérison et de reconstruction, « les jeunes — qui détiennent l’avenir — se retrouveront sans outils pour le façonner. »

« De même que Dieu nous garde près de son cœur, l’Église vous garde aussi près du sien. C’est pourquoi nous sommes réunis aujourd’hui, car l’Église vous valorise. Nous voulons que vous ayez la foi, l’espérance, que vous viviez dans la paix, et que vous soyez les porteurs de ces vertus », a conclu Mgr Kimani dans son homélie du 6 juillet.

Silas Isenjia