
Une carte de l'épée de Saint Michel à travers l'Europe jusqu'à Jérusalem. Crédit : Photo gracieusement fournie par Sacra di San Michele
Quelle que soit la direction choisie, cette ligne invisible a été « créée » il y a très longtemps.
Ces sept sanctuaires partagent une caractéristique notable : ils sont tous difficiles d'accès, isolés, loin de tout, construits sur des îles ou des affleurements rocheux. Parfois, le simple fait de les atteindre nécessite d'affronter la puissance brute de la nature. Mais surtout, chacun d'entre eux a une histoire séculaire liée à l'archange.
Les sept sanctuaires de Saint-Michel
En Irlande, le sanctuaire de Skellig Michael est une île rocheuse qui s'élève comme un temple au milieu de la mer. Aujourd'hui déserte et peuplée d'oiseaux marins, l'île n'est accessible que par bateau. Les pèlerins peuvent y voir les vestiges des moines qui y vécurent entre le VIe et le XIIe siècle et qui consacrèrent ce lieu au célèbre ange vainqueur du démon.
Le monastère au sommet de l'île de Skellig Michael, Mainistir Fhionáin (monastère Saint-Fionan), comté de Kerry, Irlande. Crédit : tolobalaguer.com/Shutterstock
De là, la deuxième étape du sanctuaire se trouve au Royaume-Uni : St. Michael's Mount, une autre île dédiée à l'archange. La légende raconte que Saint Michel est apparu aux pêcheurs pour les sauver des récifs. Le château-forteresse qui y a été construit a servi de bastion stratégique pendant les guerres européennes. Aujourd'hui, seuls 30 habitants préservent son héritage.

Vue aérienne du Mont Saint-Michel, Penzance, péninsule de Lands End, West Penwith, Cornouailles, Angleterre, Royaume-Uni. Crédit : Robert Harding Video/Shutterstock
Le troisième site est le Mont-Saint-Michel en France, dont la célèbre abbaye est une destination touristique mondiale. De temps à autre, le promontoire sacré — où saint Michel serait apparu à l'évêque Aubert d'Avranches au VIIIe siècle pour lui demander de construire un sanctuaire — est entouré par les vagues de l'océan, livré aux marées sauvages.

La passerelle menant au Mont-Saint-Michel en Normandie, France. Crédit : Tsomchat/Shutterstock
La liste se poursuit en Italie avec deux sanctuaires encore habités par des moines.
Le premier est la Sacra di San Michele, une abbaye médiévale du Piémont perchée à 960 mètres d'altitude et visible depuis toute la vallée de Suse. Pour ceux qui s'en approchent, ses fondations colossales en pierre surplombant la falaise dégagent encore une force mystique et un sentiment de dureté de la vie.

Les murs de la Sacra di San Michele en Italie, juillet 2025. Crédit : Emma Silvestri
Plus au sud, dans la région des Pouilles, se trouve le sanctuaire de San Michele Arcangelo sur le mont Gargano, construit entre le Ve et le VIe siècle autour d'une grotte où saint Michel serait apparu. Parmi les mystères du site, la légende raconte que l'empreinte de l'archange est gravée dans la roche.
Cloche de la tour du sanctuaire de Saint-Michel-Archange situé à Monte Sant'Angelo, dans la province de Foggia, dans les Pouilles, en Italie. Crédit : Stefano Tammaro/Shutterstock
Cloche de la tour du sanctuaire de Saint-Michel-Archange situé à Monte Sant'Angelo, dans la province de Foggia, dans les Pouilles, en Italie. Crédit : Stefano Tammaro/Shutterstock
Le sixième sanctuaire est le monastère de Panormitis, sur l'île grecque de Symi, qui abrite une icône de Saint Michel vêtu d'une armure argentée. Ce monastère orthodoxe date du XVIIIe siècle et est toujours habité par des moines.

Le monastère de Panormitis sur l'île de Symi en Grèce. Crédit : ian woolcock/Shutterstock
Enfin, la ligne se termine — ou commence — en Terre Sainte, au monastère Stella Maris sur le mont Carmel. Bien qu'il ne soit pas historiquement lié à saint Michel, le monastère carmélite est un symbole de sa dévotion à saint Michel sur la terre de Jésus.