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Là où saint François a dormi sur la pierre, les pèlerins trouvent encore la paix : photos

Tout le monde connaît la basilique Saint-François d'Assise, lieu de sépulture du fondateur de l'ordre franciscain, ainsi que la basilique abritant la Portioncule. Mais peu connaissent l'Eremo delle Carceri, un ermitage caché dans les montagnes, entouré d'arbres, un lieu de silence où le « Poverello » lui-même se retirait pour prier.


Puits de Saint-François, Eremo delle Carceri, Assise, Italie, juillet 2025. Crédit : Emma Silvestri
À chaque saison, une foule incessante se presse aux entrées majestueuses des basiliques supérieure et inférieure d'Assise, dans la région italienne de l'Ombrie. Des milliers de touristes foulent les pavés de la ville médiévale aux façades de pierre pâle. Pendant ce temps, à seulement cinq kilomètres du centre, au-dessus de la ville, l'atmosphère est tout autre : ici, le silence et la solitude règnent. C'est ce que François et ses compagnons recherchaient au début du XIIIe siècle.

Au bout d'une montée sinueuse, sur les pentes du mont Subasio, à environ 800 mètres d'altitude, le premier frère franciscain a construit un petit ermitage niché dans la verdure. Dans ce lieu sacré, il n'y a toujours pas de klaxons de voitures, pas de vendeurs de souvenirs, pas de restaurants, seulement le chant des oiseaux qui accueille les âmes venues prier.


Chêne datant de l'époque de saint François, Eremo delle Carceri, Assise, Italie, juillet 2025. Crédit : Emma Silvestri
Au XVe siècle, saint Bernardin de Sienne a construit un couvent sur ce qui avait été le refuge de François loin du bruit du monde. Ainsi, le refuge original créé par François s'est agrandi pièce par pièce, devenant un monastère à plusieurs niveaux, mais toujours marqué par la rusticité et l'austérité.

Dans le cloître d'entrée, les pèlerins peuvent voir le « puits de François », qui marque l'endroit où l'eau aurait jailli à la suite d'un miracle de François. Ils peuvent ensuite entrer dans une petite pièce qui servait de réfectoire aux moines, avec sa longue table simple et ses bancs en bois sans ornements. En continuant le long du chemin, les visiteurs retrouvent la même simplicité dans le petit chœur, où à peine 10 personnes peuvent s'asseoir dans les étroites stalles en bois.

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Vue, Eremo delle Carceri, Assise, Italie, juillet 2025. Crédit : Emma Silvestri
Un lit de pierres
Dans cet ermitage, dont les fenêtres s'ouvrent sur la forêt, tout évoque l'humilité. Les portes et les ouvertures sont si petites qu'il faut s'incliner pour entrer, pour se faire petit. Le chemin se poursuit à travers des escaliers étroits creusés dans la roche, formant un labyrinthe parsemé de lucarnes, descendant plus profondément dans la montagne jusqu'à atteindre la grotte de Saint François (grotta di San Francesco), le cœur du couvent.

C'est ici que le fondateur des Franciscains se retirait, passant ses nuits seul en méditation avec Dieu. Derrière une balustrade en bois, on peut se pencher et voir son « lit » inhabituel : pas de draps, pas de cadre, pas même de matelas. Le « Poverello » d'Assise s'allongeait sur la pierre dure et grise, signe supplémentaire du renoncement et de la mortification qu'il avait embrassés.


Oratoire, Eremo delle Carceri, Assise, Italie, juillet 2025. Crédit : Emma Silvestri
À côté de la grotte du saint se trouve un petit oratoire où priaient les frères de la première communauté. François n'était pas le seul à rechercher une vie de sacrifice. Au-dessus du couvent, dans la forêt, on peut encore trouver les grottes d'autres frères, tels que Ruffino et Leo.


La pierre où dormait saint François, Eremo delle Carceri, Assise, Italie, juillet 2025. Crédit : Emma Silvestri
Le chêne qui a entendu François
Bien que la nature ait changé au cours des 800 dernières années et que d'innombrables saisons se soient écoulées, il reste à l'ombre du couvent à flanc de montagne un arbre datant de l'époque de saint François. Ce chêne, authentifié comme médiéval, porte aujourd'hui un tronc tordu par les siècles, mais son écorce témoigne encore silencieusement de la prédication du saint patron de l'Italie aux oiseaux, comme le raconte la légende.

Près de cet arbre centenaire, trois statues commémorent l'amour particulier de saint François pour la nature. L'une d'elles représente le saint allongé sur le dos, les mains derrière la tête, contemplant les étoiles, une attitude qui reflète son célèbre « Cantique des créatures », dans lequel François chantait : « Loué sois-tu, mon Seigneur, pour notre sœur la lune et les étoiles. Tu les as formées dans les cieux, brillantes, précieuses et belles ! »

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Statues dans l'enceinte de l'ermitage de Saint-François. Crédit : Emma Silvestri
À quelques pas de là, deux premiers frères franciscains, Léon et Juniper, sont représentés. Léon, l'aîné, trace la Grande Ourse et la Petite Ourse sur le sol, mesurant leur distance entre le pouce et l'index pour calculer la position de l'étoile polaire. Le jeune Juniper pointe du doigt la même étoile avec émerveillement.

Le duo symbolise l'harmonie entre la foi et la raison, et l'étoile polaire — « un guide sûr pour trouver la bonne direction » — symbolise l'Évangile, « qui guide sans faille ceux qui le suivent », explique un panneau au monastère.

Emma Silvestri