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« Signe dangereux » : le Secrétaire d’État du Vatican réagit à l’attaque meurtrière contre une église en RDC

Le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’État du Vatican, a exprimé lundi sa profonde inquiétude concernant l’attaque perpétrée le 27 juillet contre une église catholique en République Démocratique du Congo (RDC), qui a coûté la vie à au moins 31 membres de la Croisade Eucharistique, un mouvement de prière et un apostolat destiné aux enfants et aux jeunes, centré sur la dévotion à l’Eucharistie et la sanctification personnelle.

« C’est un signe dangereux », a déclaré le cardinal Parolin, en pointant du doigt la menace croissante que représentent les Forces Démocratiques Alliées (ADF), identifiées comme les auteurs de l’attaque.

Pour le prélat italien, ce groupe est « une force qui, dans la pratique, représente le djihad islamique et qui s’impose par la force et la violence ».

Cette attaque a de nouveau mis en lumière l’insécurité grandissante pour les chrétiens dans la région : « Cela représente un problème supplémentaire dans une zone déjà marquée par de nombreux conflits d’ordre ethnique, culturel et sociopolitique. L’introduction d’une dimension religieuse aggrave encore la situation », a expliqué Parolin aux journalistes, en marge d’un événement réunissant des influenceurs catholiques à l’auditorium de la Via della Conciliazione, non loin du Vatican.

Selon les premiers rapports, les terroristes ont attaqué une église catholique dans le nord-ouest de la RDC alors que les fidèles participaient à une veillée de prière.

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D’après la BBC, les membres des ADF ont fait irruption dans une église de la ville de Komanda, où ils ont abattu des fidèles catholiques, avant de piller et d’incendier des commerces voisins.

Komanda se situe dans la province de l’Ituri, une région riche en minerais disputée par plusieurs groupes armés.

Interrogé également sur l’attaque survenue plus tôt ce mois-ci contre l’église catholique de la Sainte-Famille à Gaza — la seule église catholique du territoire — et qui a fait trois morts, dont deux femmes réfugiées, le cardinal a déclaré qu’il appartient à Israël de prévenir de telles attaques.

« C’est à Israël de trouver un moyen pour que de telles erreurs ne se répètent pas. Je pense que, s’ils le veulent, ils peuvent y parvenir », a-t-il affirmé.

À propos du conflit entre Israël et le Hamas, Parolin a estimé que « la solution réside dans un dialogue direct entre les deux parties, en vue de la création de deux États autonomes ».

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Le Secrétaire d’État du Saint-Siège a reconnu que « cela devient de plus en plus difficile, notamment à cause de la situation actuelle en Cisjordanie ».

Dans son analyse, le cardinal a souligné que « même ces derniers mois, les colonies israéliennes ne favorisent pas, en pratique, la création de l’État palestinien ».

Le cardinal a également évoqué une initiative diplomatique à venir : « Il semble qu’une conférence se tiendra prochainement à New York — je ne sais pas exactement quand — sous l’égide de la France et de l’Arabie saoudite, afin de définir les modalités pratiques pour la mise en œuvre de l’État [palestinien] ». Et d’ajouter prudemment : « Nous espérons qu’elle apportera des résultats positifs ».

Concernant les relations entre le Saint-Siège et le Patriarcat latin de Jérusalem, Parolin a assuré : « Bien sûr, nous sommes en contact permanent. Le patriarche nous informe de toutes les démarches entreprises ; il sollicite aussi notre avis. Il existe donc une collaboration très étroite ».

Cet article a été initialement publiée par ACI Prensa, partenaire hispanophone de l’agence CNA. Elle a été traduite et adaptée en français.

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Victoria Cardiel