Les « missionnaires numériques »
Treize ans plus tard, la popularité des réseaux sociaux a explosé, offrant à presque tous une plateforme publique. Prêtres, religieux et laïcs catholiques présents sur le numérique affrontent les mêmes questions.
Le Père Heriberto García Arias, jeune prêtre mexicain suivi par 2 millions de personnes sur TikTok, explique que les réseaux sociaux sont « autoréférentiels » : « Pour que votre message passe, il faut faire pareil ».
Il tente cependant de garder Jésus au centre de ses contenus, malgré la tentation contraire : « C’est un combat ».
Il évoque un autre obstacle : l’algorithme qui favorise le contenu filtré et musicalisé. « Si vous refusez ces codes, votre message ne passera pas ».
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Le Père Ruiz reconnaît les limites des réseaux sociaux : rapidité, simplicité du langage, bref, ce n’est qu’une « première proclamation », ou pré-évangélisation selon Paul VI.
L’Église a toujours utilisé les moyens modernes de communication, de l’imprimerie à la radio, et Ruiz insiste sur le fait que l’évangélisation en ligne est la continuation de la mission traditionnelle, désormais sur le continent numérique.
Un rapport synodal de 2023 rappelle : « Nous devons atteindre la culture d’aujourd’hui dans tous les espaces où les gens cherchent sens et amour, y compris via leurs téléphones et tablettes ».
L’expérience humaine
Dans l’interview de 2012, Prevost évoquait saint Augustin, source d’inspiration spirituelle : « L’expérience humaine est précisément là où on peut trouver Dieu. »
Partager des fragments d’humanité en ligne est ce que tente une autre influenceuse catholique présente au jubilé.
Katie Prejean McGrady, auteure, conférencière et animatrice radio, partage sa vie de mère et épouse avec plus de 40 000 abonnés sur Instagram.
Pour elle, les influenceurs catholiques sont comme les grands missionnaires, intervenant là où les gens cherchent à « endormir leurs sens et se distraire ».
Elle espère que le pape Léon, conscient du paysage numérique, donnera un ton encourageant aux missionnaires prêts à évangéliser sur le continent digital.
Le pape Léon et Twitter
Léon a une longue expérience personnelle des réseaux sociaux. Il a ouvert un compte Twitter (aujourd’hui X) en août 2011, un an avant que Benoît XVI ne lance le compte officiel papal @Pontifex.
Son compte @drprevost fut supprimé peu après son élection, mais certains de ses messages avaient été archivés, incluant des critiques d’interprétations de saint Augustin.
Comme ancien maître général augustinien puis évêque et cardinal, il avait posté plus de 400 tweets, souvent en partageant des articles catholiques pro-vie et pro-immigration.
Dès ses débuts sur Twitter, il avait remarqué : « Les nouvelles peuvent être très bien communiquées ici ! »
Digital ou réel ?
« Dans cette culture où les nouvelles générations vivent le numérique comme réel… ces nouveaux espaces exigent des témoins, des missionnaires numériques du message évangélique », explique García.
Les jeunes sont tous sur les réseaux sociaux, et les futurs prêtres, cardinaux — voire un futur pape — seront aussi sur ces plateformes.
C’est pourquoi il est important que le pape Léon soit informé, pour mieux guider l’Église face à ce défi.
« Un pape ne vient pas de Mars… et je l’ai déjà dit, le prochain pape regarde TikTok en ce moment même. »
Paola Flynn, correspondante du Vatican pour EWTN News en espagnol, et Casey Mann, stagiaire d’été 2025 à Rome pour EWTN News, ont contribué à ce reportage.