Nairobi, 29 juillet, 2025 / 9:01 (ACI Africa).
Des groupes religieux d’Afrique se sont réunis à Nairobi, capitale du Kenya, pour discuter des moyens de renforcer leur participation aux sommets climatiques, en vue du Deuxième Sommet africain sur le climat (ACS2) et de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques 2025 (COP30).
Dans une interview accordée à ACI Afrique en marge de l’événement du lundi 28 juillet organisé par le Mouvement Laudato Si’ en Afrique (LSM), la responsable des programmes du mouvement a déploré que les leaders religieux soient rarement invités à prendre la parole lors des sommets climatiques, notamment aux COP.
« Nous sommes ici aujourd’hui pour tracer la voie de la participation des acteurs religieux à certains de ces sommets, notamment le Sommet africain sur le climat et la COP30 », a déclaré Ashley Kitisya.
Elle a ajouté : « Nous agissons selon une perspective africaine, en tant que divers mouvements de foi qui se soucient de la justice climatique et d’autres problèmes sociaux affectant le continent africain. »
Soulignant que l’Afrique est au cœur de la crise climatique, confrontée à des inondations, sécheresses et déplacements sans précédent, elle a insisté sur la nécessité de faire participer les communautés religieuses à la recherche de solutions.
« Reconnaissant le rôle moral et social essentiel des leaders et mouvements religieux, cette table ronde vise à renforcer notre voix puissante dans l’élaboration des politiques climatiques et la promotion d’une transition juste, conforme à nos valeurs partagées de foi », a-t-elle expliqué.
Organisé avant le second sommet africain prévu du 8 au 10 septembre à Addis-Abeba (Éthiopie) et la COP30 programmée du 10 au 21 novembre au Brésil, l’événement a comporté des prières interreligieuses, des réflexions et des témoignages venus des premières lignes en Afrique.
La convention de Nairobi a aussi porté sur l’abandon des combustibles fossiles, le financement climatique, l’adaptation au changement climatique et sur le renforcement de la collaboration entre acteurs religieux engagés sur le climat.
« Depuis longtemps, nous n’avons pas porté nos agendas. Nous voulons vraiment faire avancer ceux des populations », a affirmé Mme Kitisya, précisant que cette convention était le fruit d’un dialogue avec les mouvements climatiques et activistes appelant à un effort commun contre l’injustice climatique.
Elle a souligné que la défense contre l’injustice climatique est une action à poursuivre, visant à créer une plateforme où toutes les confessions peuvent se réunir et s’engager ensemble.
Dans son interview, cette militante environnementale catholique kenyane a expliqué pourquoi les leaders religieux sont essentiels dans les débats sur l’injustice climatique au niveau continental et mondial.
« On ne peut pas parler de l’Afrique sans inclure les leaders religieux, car c’est là que se rassemblent la plupart des populations. C’est leur source de nourriture et d’espérance », a-t-elle dit.
Elle a noté que les plateformes religieuses, grâce aux foules qu’elles mobilisent, sont des lieux idéaux pour dialoguer sur les questions sociales.
« Les leaders religieux prennent de plus en plus d’importance et doivent vraiment s’engager davantage. Ils collaborent avec différents départements de l’environnement, mais ils peuvent encore mieux s’exprimer et faire entendre ces questions environnementales », a déclaré Mme Kitisya.
Elle a reconnu qu’il reste beaucoup à faire pour créer des espaces où les communautés religieuses peuvent s’engager sur les questions sociales.
Saluant les progrès réalisés par l’Église catholique grâce à ses diverses agences, Mme Kitisya a lancé un défi aux autres confessions : créer aussi des plateformes pour que les différentes religions puissent se rencontrer, apprendre et relayer le message jusqu’aux bases.

