Un responsable du Vatican au SCEAM : les évêques d’Afrique appelés à promouvoir le développement humain intégral

Il a insisté sur le fait que, bien que ces problèmes soient mondiaux, le Dicastère se concentre en priorité sur les obstacles spécifiques au développement intégral des personnes dans chaque diocèse et conférence épiscopale. « Nous sommes prêts à aider les Églises à accompagner pastoralement leur peuple pour affronter ces obstacles et se développer intégralement afin d’avoir la vie en abondance », a-t-il affirmé.

Membre de la Compagnie de Jésus, le Cardinal a aussi rappelé que le Dicastère soutient la mission du Saint-Père et des évêques pour proclamer l’Évangile à toute la création, « veillant à ce que personne ne soit exclu ».

Il a aussi évoqué l’importance accordée par le Pape François aux implications éthiques des avancées technologiques, comme l’intelligence artificielle. « L’Église souhaite contribuer à une évaluation sereine et informée de l’IA », a-t-il expliqué, « à la lumière du développement intégral de la personne humaine et de la société », prenant en compte le bien-être intellectuel, spirituel et culturel de tous.

Le Cardinal a cité le Document de Kampala qui décrit l’Église comme une famille de personnes interconnectées, fondée sur l’amour, l’acceptation, le pardon et la justice. « Nous entrons dans cette communion de l’Église par le Baptême, précédé de l’écoute et de l’acceptation de la Parole de Dieu et de l’attachement au Christ. »

Il a rappelé la nécessité d’une vision du développement plus large que les seuls indicateurs économiques. « Le développement économique est important, mais notre conception doit être plus large et plus profonde que les certitudes étroites des acteurs économiques dominants et des institutions financières. »

Le Cardinal Czerny, qui fut secrétaire du Secrétariat pour la Justice sociale de la Curie générale des Jésuites à Rome en 2002, a expliqué que le Dicastère adopte une méthode en trois temps : écoute et dialogue, recherche et réflexion, communication et restitution. « C’est la méthode expérientielle ou inductive de Gaudium et Spes », a-t-il précisé.

« Dans la phase d’écoute et de dialogue, nous demandons : quelles sont les principales joies et espérances, peines et angoisses des peuples, en particulier des pauvres et des affligés ? » a déclaré le Cardinal. « Nous maintenons un pont bidirectionnel avec l’Église locale, accueillant vos questions, préoccupations, besoins et défis. »

La phase de recherche et de réflexion rassemble les disciplines sociales et théologiques nécessaires pour offrir des réponses pratiques. « Nous appliquons la doctrine sociale catholique pour proposer de nouvelles perspectives et de bonnes pratiques que l’Église locale peut utiliser pour annoncer la Bonne Nouvelle à sa société. »

La communication et la restitution visent à rendre ces bonnes pratiques disponibles afin qu’elles soient adaptées et appliquées localement. « Ainsi, l’Église tend la main aux personnes, surtout aux pauvres, dans leur lutte pour surmonter les obstacles à leur développement et accomplir leur vocation humaine et divine », a-t-il ajouté.

Le Cardinal a aussi mentionné le rôle du Dicastère dans la diffusion des messages annuels du Pape sur la paix, la santé, la migration et la sauvegarde de la création, invitant les Églises locales à collaborer davantage pour mieux partager ces messages.

Sur la gestion des ressources et les conflits en Afrique, il a rappelé une conférence tenue en 2024 à Accra organisée par le SCEAM. « Les évêques et d’autres ont abordé les nombreux défis posés par les industries extractives. À la suite de cet exercice, le Dicastère publiera des Orientations pastorales utiles pour toute l’Afrique et ailleurs. »

Le Cardinal, nommé Préfet du Dicastère le 23 avril 2022 par le Pape François, a invité les participants à réfléchir à trois questions clés : Quels sont les principaux obstacles au développement humain intégral dans votre diocèse ou conférence ? Quelles actions pastorales proposez-vous pour aider les gens à les affronter ? Y a-t-il des cas où seule la charité peut soulager ? Et comment votre Église communique-t-elle la doctrine sociale catholique dans votre contexte ?

« En posant ces questions, le Dicastère est prêt à accompagner votre Église pour porter l’espérance, la réconciliation et la paix du Christ à tout votre peuple », a conclu le Cardinal Czerny.

L’Assemblée plénière du SCEAM se poursuit à Kigali avec la participation de plus de 250 évêques, prêtres, religieux et laïcs venus d’Afrique et de ses îles, offrant une plateforme de réflexion sur le rôle de l’Église dans la promotion de la paix, de la justice et du développement sur le continent.