Les membres de l’association participent régulièrement à des sessions de formation et entament un chemin de transformation. « Nous les encourageons à appliquer ce qu’ils connaissent du Christ dans leur vie conjugale », explique l’évêque Apochi.
Il ajoute : « Au-delà de la conversion totale au Christ, nous les aidons aussi à faire de son message toute la richesse qui régit et guide leur famille, car il s’agit d’une famille nombreuse. »
« Les membres d’une famille composée d’un homme et de plusieurs épouses doivent vivre dans l’amour, et laisser le Christ être le centre de leurs relations familiales », poursuit l’évêque d’Otukpo. Il ajoute : « Lorsque des enfants naissent de ce type de familles, nous les amenons dans des classes d’instruction pour les former comme chrétiens. »
Introduire les enfants dans ce programme garantit que leurs parents en situation de polygamie reçoivent le soutien nécessaire pour embrasser la conversion.
Le nom « Saint Augustin », explique l’évêque Apochi, s’inspire de la vie de Sainte Monique, qui priait continuellement et « en larmes » pour la conversion de son fils Augustin.
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« Tout comme Sainte Monique pour Augustin, nous, en tant qu’Église, accompagnons ces personnes, et nous espérons qu’avec l’intercession de Saint Augustin, elles atteindront un jour le “oui” au Christ », confie l’évêque nigérian, qui fêtera ses 65 ans le 6 août, jour de la Fête de la Transfiguration.
Dans l’interview, l’évêque Apochi distingue deux types de situations polygames observées au Nigeria : la polygamie primaire et la polygamie secondaire.
La polygamie primaire, qui constitue l’objectif prioritaire du groupe Saint Augustin, concerne des personnes qui étaient déjà en union polygame avant de devenir membres de l’Église.
La polygamie secondaire, quant à elle, concerne des chrétiens baptisés, mariés à une seule femme, qui, pour diverses raisons, contractent ensuite un second mariage. Certaines jeunes femmes baptisées s’unissent aussi à des hommes déjà mariés.
L’évêque Apochi admet qu’il est plus facile d’accompagner des personnes dans des situations primaires que secondaires. « Il est vraiment difficile pour les personnes en unions polygames secondaires d’adhérer à l’association Saint Augustin car elles sont déjà catholiques qui ont failli… mais nous continuons à discourager la polygamie au sein des membres de l’Église », précise-t-il.
Souhaitant exploiter toutes les voies possibles pour rapprocher chaque segment de l’Église du Christ, y compris ceux en situations polygames, l’évêque Apochi souligne : « Beaucoup de nos parents ont des racines dans les familles polygames. Mais ils ont tellement contribué à l’Église en nous donnant ce que nous sommes aujourd’hui. »
« Nous devons prêter attention aux personnes qui rencontrent ces difficultés et ne peuvent pas pleinement rencontrer le Christ à cause de leur situation conjugale », conclut-il.
L’évêque catholique reconnaît que de nombreux lieux en Afrique offrent un accompagnement pastoral aux personnes en situation de polygamie, et plaide pour le partage des approches pastorales adoptées.
« L’encouragement que je formule est que nous sortions tous, articulions ce que nous faisons dans différents lieux, et regroupions tous ces éléments… Nous pourrons alors proposer quelque chose de plus standardisé », propose-t-il.
L’évêque Apochi appelle à la solidarité spirituelle envers les personnes concernées. « Continuons à prier pour elles et poursuivons des actions concrètes pendant que nous les accompagnons, afin qu’elles, en tant qu’enfants de Dieu, fassent aussi l’expérience du Christ. »
Dans le document intitulé « Accompagnement des personnes en situations polygames », adopté par les membres du SECAM lors de leur 20ᵉ Assemblée plénière, six propositions pastorales sont présentées :
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accueillir les personnes en situation de polygamie dans l’Église ;
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leur permettre de se sentir parties intégrantes de l’Église ;
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prendre des initiatives ciblant les veuves ;
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insister sur la conversion comme objectif prioritaire ;
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passer d’un sens étroit de la fécondité en tant que procréation biologique vers une conception de fécondité comme charité ;
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un apostolat familial caractérisé par la catéchèse sur l’Église et les sacrements.