« Nous avons décidé d’aller à Subukia, notre sanctuaire national, et de déclarer — parce que la corruption vient aussi des choix personnels — que nous nous dressons contre la corruption, avec le geste d’enlever nos chaussures, montrant la vraie détresse de notre peuple, et aussi notre engagement dès lors à toujours lutter contre la corruption », a-t-il raconté, évoquant la campagne anti-corruption de 2019 menée par la Conférence des évêques catholiques du Kenya (KCCB).

Il a ajouté : « Nous avons même formulé une formule de renonciation au péché, en quelque sorte un renouvellement des promesses baptismales, car c’est de là que cela vient. Cela s’est propagé aux groupes, aux individus, et cela a très bien fonctionné, jusqu’à ce que la COVID arrive, ce qui a probablement ralenti les choses, mais ce type d’activité serait une façon concrète d’aller au-delà des déclarations, et tout autre moyen peut être réfléchi. »
Mgr Obanyi a insisté sur le fait que les actions doivent suivre les paroles, surtout car, dans de nombreux cas, « les mêmes dirigeants sont désormais habitués à [nos déclarations]. Ils savent que nous allons aboyer, et la vie continuera. Peut-être que cela ne devrait plus être ainsi maintenant. Il faudrait que nous donnions suite avec des actions spécifiques... qui garantiront que le message perdure, atteigne sa destination et puisse déranger ceux qui sont responsables, afin qu’ils réagissent et agissent. »
Interrogé sur la portée limitée de gestes comme celui extraordinaire du 11 avril 2019, lorsque le défunt pape François s’est agenouillé et a embrassé les pieds du président du Soudan du Sud, Salva Kiir, et de son rival, le vice-président Dr Riek Machar Teny, entre autres — geste qui n’a pas encore abouti à une paix durable dans ce pays — Mgr Obanyi a souligné la nécessité d’une conversion sincère des dirigeants politiques.
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« Ce furent des gestes puissants, et je crois que, avec le temps, ils pèseront encore dans la conscience des deux dirigeants, que quelque chose s’est passé, et qu’ils n’ont pas agi », a-t-il dit, ajoutant : « Maintenant, tout dépend vraiment des dirigeants. Quel genre de leaders amenons-nous ? Ce sont eux qui peuvent défier même Dieu lui-même… qui défieront le Saint-Père, venu de façon très humble pour demander au nom du peuple que nous conduisons. »
Mgr Obanyi a souligné la nécessité de former des dirigeants éthiques — des leaders ayant la sensibilité morale pour comprendre le poids de tels gestes.
« Quand le Pape s’agenouille pour embrasser vos pieds, si vous êtes un leader éthique, vous comprendrez le message aussi puissamment que n’importe qui », a-t-il déclaré.
Il a ajouté : « C’est la question de se concentrer sur le leadership, la formation des futurs leaders, et aussi d’imprimer dans notre peuple la nécessité de réfléchir vraiment aux dirigeants, ceux qui sont là pour guider le peuple de Dieu. »
En réfléchissant aux promesses faites lors des campagnes électorales à travers le continent, Mgr Obanyi a observé que, bien que les candidats politiques offrent souvent des « promesses profondes qui pourraient révolutionner le pays », leur gouvernance ensuite laisse à désirer.
« C’est ce qui se passe à chaque fois », a-t-il dit.
Louant la transformation post-génocide du Rwanda, l’évêque catholique kényan a désigné Kigali comme symbole de ce qui est possible avec un leadership engagé, disant : « Vous voyez beaucoup de transformations… L’Afrique n’est pas pauvre. L’Afrique n’est pas incapable. L’Afrique est possible. »

« Nos pays ont plus de 60 ans d’indépendance. Maintenant, si un pays peut évoluer en 30 ans avec une transformation de cette ampleur, que serait-il arrivé si nous avions eu ce genre de dirigeants il y a 60 ou 70 ans ? Nous aurions une Afrique qui serait compétitive, égale, aussi bonne que l’Europe et l’Amérique », a déclaré Mgr Obanyi.
Réfléchissant au thème de l’Année jubilaire 2025 de l’Église catholique, « Pèlerins d’Espérance », Mgr Obanyi a exhorté le peuple de Dieu en Afrique à garder espoir.
« Chers peuples d’Afrique, c’est possible. Ne perdez jamais espoir. Je pense que la dernière chose qu’on peut perdre, et perdre tout, c’est l’espoir », a-t-il déclaré.
Mgr Obanyi a ajouté : « Avec l’espérance qui ne déçoit pas, nous pouvons toujours avancer et veiller à ce que nous ayons un jour une Afrique — une Afrique dont nous serons fiers, une Afrique où nous célébrons tous la bonté du Seigneur. »