Bull a ajouté que dans certaines missions, les prêtres souffrent d’un stress émotionnel « chronique » dû aux soins constants qu’ils doivent apporter, et parfois à des attentes élevées.
« Les prêtres doivent gérer des rôles complexes, notamment celui de leader spirituel, conseiller, gestionnaire, et faire face à des conflits interpersonnels, des pressions sociétales, et parfois des retombées de scandales », a-t-il dit, ajoutant que cette tension continue épuise leurs réserves émotionnelles et psychosociales.
Dans son entretien avec ACI Afrique le 30 juillet, le père Konteh, qui veille au bien-être des prêtres diocésains en Sierra Leone, a souligné la nécessité pour ses confrères de participer à des rencontres fraternelles afin d’alléger leur fardeau émotionnel.
L’événement des 30 et 31 juillet dans l’archidiocèse de Freetown faisait partie d’un programme de deux ans visant à renforcer les capacités des prêtres catholiques locaux en Sierra Leone comme agents de gestion des conflits, de consolidation de la paix et de cohésion nationale.
Les autres diocèses du pays, Bo, Kenema et Makeni, ont déjà organisé des ateliers similaires dans le cadre de ce programme financé par l’organisation Aid to the Church in Need (ACN) Allemagne.
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L’objectif est d’équiper les 150 prêtres catholiques locaux en Sierra Leone, ainsi qu’environ 400 membres du personnel diocésain, de compétences en résolution de conflits et en protection.
Un des conflits majeurs qui a marqué le sacerdoce catholique en Sierra Leone fut la première tentative de Rome, en janvier 2012, de nommer un prêtre du diocèse de Kenema, dans la région Est, comme évêque du diocèse de Makeni, dans la région Nord.
Cette annonce a provoqué un rejet violent de la part des prêtres du diocèse de Makeni, basé sur des différends ethniques et régionaux concernant l’évêque élu.
Le refus d’un évêque élu, explique le père Konteh, a conduit à « une décennie de divisions ethniques et régionales au sein du sacerdoce en Sierra Leone ».
« L’impact à long terme d’un sacerdoce divisé ethniquement ne peut être sous-estimé, car cela érode l’unité de l’Église et ouvre la voie au déclin non seulement du sacerdoce, mais aussi de l’Église catholique dans le pays », a souligné le père Konteh dans un document conceptuel qu’il a partagé avec ACN Allemagne pour le financement.
Il a insisté sur la nécessité pour les prêtres catholiques de Sierra Leone de suivre une série de réflexions pour guérir et se réconcilier entre eux.
Ce membre du clergé de l’archidiocèse de Freetown a déclaré : « Aucune transformation sociale durable n’a lieu au sein de la société si les prêtres eux-mêmes ne sont pas des témoins vivants de la conversion personnelle en tant que porteurs de paix. »