Cet appel intervient alors que des prêtres catholiques étrangers sont de plus en plus contraints de quitter l’Afrique du Sud, officiellement pour expiration de visa. Parmi les cas récents, deux prêtres ougandais, le P. Stephen Syambi (Diocèse de Klerksdorp) et le P. Jude Thaddeus (Diocèse de De Aar), ont dû cesser leur ministère après des blocages dans le renouvellement de leurs visas. Le cardinal Stephen Brislin, président de la Conférence des Évêques Catholiques d’Afrique Australe (SACBC), leur a exprimé sa proximité spirituelle et les a exhortés à « essayer de résoudre cette situation ».
Organisée par le Réseau Panafricain de Théologie et de Pastorale Catholique (PACTPAN), la conférence de cinq jours a rassemblé théologiens, évêques, prêtres, diacres, religieux et religieuses, laïcs engagés, jeunes et communicateurs catholiques autour du thème : « Cheminer ensemble dans l’espérance en tant qu’Église, Famille de Dieu en Afrique ».
Les participants ont échangé, dans le style caractéristique du palabre panafricain, sur la contribution de l’Afrique à la compréhension mondiale de la synodalité, sur l’avancement de la recherche théologique africaine, ainsi que sur la place des femmes et des jeunes dans l’Église en Afrique. Ils ont aussi abordé des problématiques urgentes telles que la traite des êtres humains, la persécution religieuse et la dégradation de l’environnement.
Ils ont souligné la nécessité urgente pour l’Église africaine de devenir autonome, en générant et en gérant ses ressources de manière transparente, tout en soutenant matériellement et spirituellement le clergé, les religieux et les agents pastoraux. L’investissement dans la formation théologique, la recherche, l’éducation catholique à tous les niveaux et la construction d’institutions durables dans les domaines de l’évangélisation, de la santé et des services sociaux a également été jugé essentiel.
Les délégués proposent en outre la création d’un fonds missionnaire dirigé par l’Afrique pour soutenir le travail des missionnaires africains à travers le monde.
Ils décrivent l’Afrique comme « un don pour le monde », riche en foi, en culture et en valeurs. « La famille africaine reste l’Église domestique et le socle moral de la société, préservant les traditions de solidarité, d’hospitalité et de soins mutuels », affirment-ils, soulignant le rôle irremplaçable des femmes, des jeunes et des aînés.
Au cœur de leurs délibérations se trouvait le thème de l’espérance, inspiré par le message de solidarité du pape François au congrès. Pour les délégués, « l’espérance n’est pas simplement une idée, un sentiment ou une aspiration : l’Espérance est une personne — Jésus-Christ, crucifié et ressuscité ».
« L’espérance, enracinée dans le Christ, nous permet de rester fermes face aux guerres, à l’instabilité politique et à la violence qui frappent de nombreux pays africains, de résister au désespoir causé par la pauvreté, la corruption et l’effondrement social, et de prendre soin de notre maison commune malgré les menaces du changement climatique », déclarent-ils.
Elle aide, ajoutent-ils, le peuple de Dieu en Afrique à guérir les blessures du déplacement, de la migration forcée et de la perte de dignité humaine, et à créer de nouvelles structures d’amour et des programmes de réconciliation.
« Notre espérance n’est pas un optimisme naïf », concluent-ils : elle est une vertu théologale enracinée dans la résurrection, « dans la confiance que Dieu crée et recrée sans cesse, tirant la vie des cendres et apportant la lumière dans les ténèbres ».