Advertisement

«C’était un grand communicateur» : un évêque catholique en Afrique du Sud rend hommage à son défunt prédécesseur

Le défunt Mgr Fritz Lobinger, décédé le 1ᵉʳ août, était un communicateur accompli, a déclaré son successeur, l’Évêque du diocèse catholique d’Aliwal en Afrique du Sud.

Dans une interview vidéo publiée le mercredi 6 août par le Département des communications de la Conférence des évêques catholiques d’Afrique australe (SACBC), Mgr Joseph Mary Kizito se souvient de ses liens avec cet évêque d’origine allemande, décédé à l’âge de 96 ans.

« C’était un grand communicateur », affirme Mgr Kizito au sujet de son prédécesseur, qui fut à la tête du diocèse d’Aliwal de février 1988 à avril 2004.

Il souligne l’importance d’une communication efficace, s’inspirant de Mgr Lobinger, qu’il décrit comme « très clair dans ses messages ».

« Qu’il prêche ou qu’il s’adresse à vous, il était bref et allait droit au but », raconte l’actuel évêque d’Aliwal, évoquant comment, après l’avoir ordonné prêtre, l’évêque émérite l’avait envoyé dans une paroisse isolée et s’était assuré qu’il ait un téléphone portable pour faciliter la communication.

Advertisement

Il ajoute : « En 1997, il m’a acheté un téléphone portable. Ce téléphone nous a permis de rester en contact, car cet endroit était si isolé. »

La communication, conjuguée aux visites fréquentes que Mgr Lobinger effectuait à la paroisse reculée de Mutlanga, dans la province du Cap-Oriental, lui a permis, dit-il, de commencer à apprécier son apostolat dans un lieu où les habitants n’avaient jamais rencontré de prêtre d’origine africaine.

« Pendant que j’étais là, il continuait de me rendre visite, et j’ai fini par aimer mon apostolat dans cet endroit », se souvient-il de ses débuts dans une région où les fidèles n’avaient jamais été desservis par un prêtre noir. « Je me souviens que les gens me demandaient : “Êtes-vous prêtre ?” Je répondais oui, et ils disaient : “Mais vous êtes noir.” Je disais oui. Il y a aussi des prêtres noirs. »

Dans l’interview du 6 août, il évoque également comment la proximité du défunt évêque avec le peuple a inspiré ses successeurs à adopter l’initiative de la « semaine communautaire » qu’il avait introduite pendant son épiscopat.

« C’était un prêtre, un évêque qui voulait la communauté. Il croyait en la communauté. Il vivait en communauté », dit-il, se souvenant que, grâce à cette initiative, Mgr Lobinger visitait et séjournait chaque année pendant une semaine avec chaque prêtre.

Plus en Afrique

Mgr Kizito, qui a commencé son ministère épiscopal en février 2020 après la démission de son prédécesseur immédiat, Mgr Michael Wüstenberg, en septembre 2017, recommande le modèle de la semaine communautaire à d’autres évêques.

Il déclare : « Je pense que nous, évêques, devons apprendre ce modèle, une Semaine communautaire, pour savoir comment ils vont, quelles sont leurs difficultés, quelles sont leurs joies. »

Fidèle à l’esprit de ses prédécesseurs, Mgr Kizito précise qu’il a visité cinq communautés de son diocèse en 2025. « Je vis avec les prêtres, je partage les repas avec eux, je dors où ils dorment, et je les accompagne dans tout ce qu’ils font lorsque nous visitons les communautés. »

Il note en outre qu’en plus de promouvoir la vie communautaire, Mgr Lobinger, dont la devise épiscopale était « Vous êtes mes frères et sœurs », plaidait aussi pour une étroite collaboration et la justice pour tous.

« C’était sa devise — et il l’a vraiment vécue. Il recherchait l’inclusion, ce que le pape François nous appelle précisément à faire à travers cette Église synodale : participation, communion et mission », a-t-il affirmé, observant que « Mgr Lobinger vivait cela déjà il y a 50 ans. Il vivait cette Église synodale. »

Advertisement

Il a ajouté : « Il se dressait contre les injustices. Il marchait avec le peuple lors de ce que nous appelons des manifestations ou des “toy-toy”. Lorsqu’il y a eu beaucoup de massacres dans notre nord et que le peuple devait affronter le gouvernement de l’apartheid, il était là avec eux. C’était un homme profondément engagé pour la justice. »

« Nous prions pour sa famille en Allemagne — je suis en contact avec elle. Nous prions pour le peuple de Dieu en Afrique du Sud », déclare Mgr Kizito dans cette interview, où il relate ses expériences personnelles avec le défunt prélat, dont la messe de funérailles et l’inhumation sont prévues le vendredi 15 août à la cathédrale d’Aliwal North, siège métropolitain d’Aliwal.

Nicholas Waigwa