« Ces missionnaires ne sont ni des mendiants ni des employés, mais des serviteurs de l’Évangile », a-t-il précisé, expliquant : « Lorsque l’Église en Afrique envoie des ouvriers dans la vigne du monde, elle doit également assumer la responsabilité pastorale et institutionnelle de les soutenir dans leur mission, afin qu’ils restent concentrés sur les devoirs sacrés qui leur sont confiés. »
Il a proposé que les Conférences épiscopales et les Supérieurs religieux mettent en place des fonds dédiés et des systèmes de soutien pour le personnel Fidei Donum et les missionnaires à l’étranger, ajoutant : « Une telle disposition n’est pas seulement une prudence administrative, mais une expression de communion ecclésiale et de solidarité spirituelle. »
« La mission n’est pas un échange de services mais une offrande sacrificielle. Elle doit être protégée des tentations de dépendance et de l’attente réduite », a-t-il insisté.
« L’Église des Gerbes ne peut rester une vision rhétorique », a-t-il dit, expliquant que l’Église africaine doit se concrétiser à travers des structures délibérées permettant aux fils et filles de l’Afrique de servir avec liberté, dignité et engagement sans faille.
« Ainsi, la présence missionnaire de l’Afrique sera perçue non comme une demande d’aide, mais comme un témoignage de l’amour de don de soi du Christ et de la fécondité de l’Évangile semé sur le sol africain », a-t-il ajouté.
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Dans son intervention, Mgr Nwachukwu a également souligné la nécessité de mettre fin à ce qu’il a décrit comme « la mentalité du berceau » au sein de l’Église africaine, appelant à un changement de conscience ecclésiale, passant de la dépendance à la maturité.
« Trop souvent, la voix de l’Afrique dans l’Église universelle est traitée comme un cri du berceau : bien intentionnée mais encore immature, pas encore sérieuse », a-t-il déclaré.
Selon Mgr Nwachukwu, le « syndrome du bébé » de l’Afrique est entretenu par une mentalité de réception façonnée par des décennies d’aide étrangère, de subventions et de soutiens des Églises de l’Occident.
Il a averti que tant que l’Église en Afrique se présentera comme « une bénéficiaire permanente », sa voix sera interprétée comme celle de quelqu’un qui reçoit encore, et non qui donne aux autres. Une voix typique du « bébé dans le berceau ».
« L’image du berceau doit nous interpeller », a-t-il expliqué, « cette mentalité du berceau et sa dépendance connexe sont devenues habituelles, même lorsque les conditions qui les nécessitaient ont depuis longtemps changé. »
Il a ajouté qu’un siècle après l’établissement de nombreuses Églises locales, l’Église en Afrique doit donner des signes crédibles de sa propre maturité. « Cela ne signifie pas rejeter l’aide ou la solidarité. Cela signifie plutôt montrer de l’initiative, de la durabilité et une disposition à se tenir sur ses propres pieds ecclésiaux », a-t-il précisé, ajoutant : « La maturité se marque non par l’isolement, mais par la capacité à donner, soutenir et servir. L’Église des Gerbes ne peut rester dans le berceau. »
Mgr Nwachukwu a mis au défi les conférences diocésaines d’Afrique de créer des fonds et des dotations missionnaires pour soutenir les missionnaires de l’Église locale, en particulier ceux œuvrant ailleurs.
« L’Afrique a la capacité. Il lui faut seulement la volonté et les structures pour la mobiliser », a-t-il déclaré, ajoutant : « L’Afrique ne peut continuer à plaider son incapacité alors que d’autres ont semé, arrosé et attendu. »
« Le temps de semer dans les larmes est passé. Les gerbes sont prêtes », a conclu Mgr Nwachukwu.