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Un archevêque catholique en France révoque la nomination d’un prêtre condamné pour viol et demande pardon

Mgr Guy de Kerimel de Toulouse, en France, est revenu sur sa décision de nommer un prêtre condamné pour viol au poste de chancelier de l’archidiocèse et a demandé pardon aux victimes d’abus, qu’il n’avait nullement l’intention d’offenser, selon un communiqué publié le 16 août.

« Afin de ne pas créer de division parmi les évêques et de ne pas rester dans une impasse entre partisans et opposants, j’ai décidé de revenir sur ma décision ; cela a maintenant été fait avec la nomination d’un nouveau chancelier », a déclaré l’archevêque.

L’annulation de la nomination du père Dominique Spina, prêtre condamné en 2006 à cinq ans de prison pour le viol d’un garçon de 16 ans en 1993, est intervenue après que la Conférence des évêques de France ait demandé à l’archevêque, le 11 août, de « reconsidérer la décision ».

Les prélats français avaient alors indiqué qu’« une nomination d’une telle importance, tant sur le plan canonique que symbolique, ne peut que rouvrir des blessures, susciter des soupçons et déstabiliser le peuple de Dieu ».

S’exprimant sur les abus sexuels perpétrés par des membres de l’Église catholique en France, les évêques ont souligné qu’« nous avons appris à regarder ces événements d’abord du point de vue des personnes qui en ont été victimes et qui en subissent les conséquences pour le reste de leur vie ».

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« Ce changement de perspective », ont-ils ajouté, a initié « un travail long et exigeant de conversion, que nous sommes déterminés à poursuivre ».

Acceptant la demande des évêques français, Mgr de Kerimel a nommé le père Léopold Biyoki nouveau chancelier de l’archidiocèse de Toulouse, à compter du 1er septembre.

Demande de pardon

« Ma décision a été interprétée par beaucoup comme un affront aux victimes d’abus sexuels ; je demande pardon aux victimes. Ce n’était évidemment pas mon intention », a écrit l’archevêque dans le communiqué du 16 août.

« D’autres y ont finalement vu un signe d’espoir pour les auteurs d’abus ayant purgé leur peine et qui vivent la grande épreuve d’être totalement rejetés par la société. Pour cela, je dois demander pardon à celui que j’ai nommé et en qui j’ai confiance, de ne pas avoir su trouver la juste place qui lui revient », a-t-il ajouté.

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Dans son communiqué, Mgr de Kerimel s’interroge : « Comment trouver la bonne attitude qui ne nous force pas à prendre parti au détriment de l’autre ? Comment maintenir l’attention première sur les victimes sans rejeter à jamais les coupables ? »

Après avoir souligné que dans les abus il y a toujours un dommage irréparable et rappelé que Jésus dans l’Évangile pardonne les péchés de Paul, qui persécutait les chrétiens, ou de Marie-Madeleine, qui fut autrefois prostituée, l’archevêque a noté : « Nous croyons que la justice n’est pas opposée à la miséricorde, la miséricorde n’est pas opposée à la justice » et a appelé à poursuivre « la réflexion sur cette question ».

Cet article a été publiée pour la première fois par ACI Prensa, partenaire hispanophone de CNA. Elle a été traduite et adaptée par CNA.

Walter Sanchez Silva