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Sœurs catholiques remercient de pouvoir contribuer aux enjeux mondiaux au Forum interreligieux du G20 en Afrique du Sud

Des religieuses catholiques ayant participé au Forum interreligieux du G20 (IF20) en Afrique du Sud, qui s’est achevé le 14 août, ont exprimé leur reconnaissance pour l’opportunité de contribuer à un rassemblement réunissant des leaders religieux afin de traiter des défis mondiaux.

Dans une interview accordée à ACI Afrique après cet événement de cinq jours à Cape Town, les religieuses ont décrit leur participation comme enrichissante, en particulier pour aborder des questions mondiales telles que les déplacements de population, la faim, la pauvreté, l’éducation et les soins de santé.

« Je pense que c’était la meilleure façon d’agir. Impliquer les leaders religieux dans la lutte contre la faim et la pauvreté, car ils sont présents là où se trouvent les gens. Même dans les zones dites difficiles d’accès, il y a toujours des leaders religieux auprès des populations », a déclaré une religieuse zambienne des Sœurs du Saint-Esprit.

Elle a souligné sa satisfaction de partager son expérience des initiatives menées dans son pays et d’avoir contribué à la lutte contre la faim. « Je travaille avec huit congrégations de religieuses en Zambie pour assurer la sécurité alimentaire des ménages dirigés par des femmes parmi les agricultrices », a précisé Sœur Mwangani, faisant référence à un programme qu’elle supervise avec le soutien de la Conrad N. Hilton Foundation.

Elle a insisté sur le fait que lorsque des leaders religieux sont impliqués dans la lutte contre la pauvreté et la faim, les interventions atteignent plus directement les populations et ont un impact concret, notamment au niveau des foyers. « Pour mesurer la sécurité ou l’insécurité alimentaire dans une communauté, il faut aller directement dans les ménages. C’est là que la dignité est restaurée », a-t-elle expliqué.

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Sœur Mwangani a ajouté que le G20 devrait explorer des « solutions pratiques » pour transformer l’agriculture en Afrique afin d’assurer une productivité accrue et une sécurité alimentaire durable. Elle a insisté sur la priorité de l’accès à l’eau et la mise en place de systèmes d’irrigation durables capables de soutenir la production alimentaire tout au long de l’année.

De son côté, la directrice de Talithakum Zambia (TAKUZA), réseau de religieuses catholiques luttant contre la traite humaine, a déclaré à ACI Afrique le 16 août avoir été frappée par la convergence des différentes confessions et leur engagement commun pour la dignité humaine.

« Ce qui m’a marquée, c’est que lorsqu’on entend des personnes de différentes confessions parler de la personne humaine, le focus est toujours sur la dignité. Cela montre qu’à travers nos traditions diverses, nous partageons la reconnaissance de la valeur et de l’importance de chaque individu », a dit Sœur Kayula Lesa.

Elle a également souligné le lien entre ces valeurs et les politiques discutées par les participants sur des sujets tels que le changement climatique, la traite des êtres humains, la migration, les réfugiés et déplacés internes, ainsi que la sécurité alimentaire.

« Être simplement dans cet environnement avec des personnes de différentes confessions m’a donné le sentiment d’être sur un terrain sacré », a ajouté la membre des Sœurs de la Charité.

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Lors de l’interview, Sœur Lesa a aussi évoqué la contribution de la Secrétaire du Dicastère pour la Promotion du Développement Humain Intégral (PIHD) au Forum IF20. Elle a rappelé que Sœur Alessandra Smerilli avait commencé par partager le récit du premier voyage apostolique du Pape François à Lampedusa, soulignant son engagement pour les migrants.

Pour faire face aux défis migratoires, elle a encouragé les dirigeants du G20 à envisager l’annulation des dettes des pays les moins avancés et à favoriser le commerce équitable tout en levant les restrictions inutiles à la migration.

« Le commerce équitable permet d’améliorer la vie des pays, afin que les ressources soient investies dans l’éducation, l’emploi et les services sociaux. Il s’agit aussi de faciliter la migration régulière pour réduire la vulnérabilité à la traite humaine », a-t-elle conclu, lançant un défi aux dirigeants du G20 qui se réuniront en Afrique du Sud en novembre pour le Sommet 2025.

Nicholas Waigwa