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En Tanzanie, un archevêque plaide pour la prévention des maladies lors des funérailles d’un prêtre spiritain

Mgr Isaac Amani Massawe, archevêque de l’archidiocèse catholique d’Arusha en Tanzanie, a plaidé pour la promotion d’une culture de prévention des maladies plutôt que de traitement, à travers des examens médicaux réguliers et des diagnostics précoces, face à ce qu’il a décrit comme une menace croissante du cancer et d’autres maladies liées au mode de vie en Afrique.

Dans son homélie lors de la Messe de funérailles du Père Nolasco Mushi, religieux tanzanien de la Congrégation du Saint-Esprit (Pères du Saint-Esprit/Spiritains/CSSp.), décédé le 16 août, Mgr Amani a critiqué la tendance à ne consulter un médecin que lorsque la maladie est déjà avancée, ce qui conduit à des diagnostics tardifs et à une diminution des chances de guérison.

« Le cancer tourmente vraiment beaucoup de personnes aujourd’hui, et le plus grand problème pour nous Africains est de nous faire dépister. Souvent, on entend que quelqu’un a fait le test très tard, et on lui annonce qu’il en est déjà aux stades avancés du cancer », a-t-il déclaré le jeudi 22 août au Séminaire Spiritain d’Usa River, dans son siège métropolitain.

Mgr Amani a déploré que « beaucoup de personnes endurent la maladie à domicile, se contentant d’antalgiques ou d’automédication, et ne vont à l’hôpital que lorsque leur état s’aggrave ».

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« Qu’il s’agisse de l’hypertension ou du diabète, lorsque les médecins vous annoncent ces maladies, on entend certains dire : “dans notre famille, nous n’avons pas de diabète ; dans notre famille, nous n’avons pas de cancer.” Mais c’est de ton corps qu’il s’agit, pas de ta famille. Ton corps n’est pas ton lignage », a-t-il observé.

L’archevêque tanzanien a également encouragé l’adhésion et l’utilisation des assurances santé, notant que beaucoup d’Africains s’inscrivent à certains régimes mais ne profitent pas des dépistages réguliers inclus dans leurs avantages.

« Beaucoup de personnes ont une assurance maladie mais n’effectuent pas de contrôles tant qu’elles ne sont pas gravement malades, alors qu’un autre objectif de cette assurance est justement de permettre des tests réguliers », a souligné Mgr Amani, insistant sur la culture de prévention.

Il a ajouté : « Il est important d’adopter l’habitude du dépistage précoce. Nous ne devrions pas attendre que la maladie devienne grave avant de chercher un traitement. La détection précoce sauve des vies. En réalité, lorsqu’un cancer est diagnostiqué au stade un, il peut souvent être guéri. Mais si nous tardons, le traitement devient un défi majeur. »

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Le Père Nolasco a succombé au cancer. Il avait auparavant cherché des soins en Inde, où il avait subi une opération, puis avait été traité à Dar es Salaam.

Dans son homélie du 21 août, Mgr Amani, qui a commencé son ministère épiscopal en février 2008 comme évêque du diocèse de Moshi, a rendu hommage au Père Nolasco comme un prêtre dévoué, doté d’« un courage extraordinaire et d’une foi inébranlable ».

« Notre frère prêtre a écrit son histoire de vie en suivant fidèlement l’appel de son baptême, et, formé dans l’esprit missionnaire, il a embrassé avec courage l’appel à aller là où la Parole de Dieu n’était pas encore parvenue. Avec courage, il a accepté d’être envoyé et est parti en mission », a-t-il dit du Spiritain défunt, originaire du diocèse de Moshi.

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Mgr Amani a rappelé qu’en 2013, le Père Nolasco s’était porté volontaire pour être envoyé au Soudan du Sud, rejoignant ainsi les premiers Spiritains dans ce pays d’Afrique de l’Est devenu indépendant en juillet 2011.

Il a raconté : « Après avoir servi au Séminaire d’Usa River, il s’est porté volontaire pour aller au Soudan du Sud afin d’y établir une mission. Ceux qui y vivent témoignent que c’est uniquement par la providence de Dieu qu’ils parviennent à vivre en paix. De tels lieux exigent un courage extraordinaire et une foi ferme de la part de ceux qui choisissent d’y servir, et il était de ceux-là. »

« Les populations fuyaient, les responsables gouvernementaux s’en allaient, laissant tout à Dieu et à Son peuple. Mais lui a dit : ‘Je resterai là-bas’, et il a affronté les défis de sa mission jusqu’à ce qu’il soit rappelé par son Créateur », a témoigné l’archevêque, âgé de 74 ans, qui dirige l’archidiocèse d’Arusha depuis sa nomination en décembre 2017.

Il a ajouté que, même face aux défis de la mission et à la dégradation de sa santé, le Père Nolasco est resté ferme dans sa relation avec Jésus-Christ.

« Il a vécu ses vœux avec fidélité et nous a laissé le témoignage d’une vie d’amour, de courage, de sacrifice et de persévérance. Il croyait à la vie éternelle et a enseigné aux autres à connaître, aimer, faire confiance et servir Dieu », a déclaré Mgr Amani à propos du Spiritain défunt, décédé à 55 ans.

Le prélat a noté que « l’enseignement et l’exemple du Père Nolasco demeurent vivants chez ceux qui l’ont entendu et qui gardent sa mémoire ».

« Même dans sa dernière souffrance », a rappelé Mgr Amani, le Père Nolasco « a accepté la coupe de la maladie avec foi et patience », offrant une leçon sur l’usage sage de la santé : non pas pour nous nuire ou nuire aux autres, mais pour servir Dieu et notre prochain dans l’amour.

« Le travail que ce prêtre a accompli était de conduire beaucoup de personnes à vivre dans la justice : dans nos mariages, dans nos familles, au travail, en politique, dans l’économie, à vivre dans la droiture », a encore dit l’archevêque au sujet du Spiritain, ordonné prêtre en mai 2006.

Dans son homélie du 21 août, lors de la Messe de funérailles, Mgr Amani a insisté sur la nécessité, pour le peuple de Dieu, d’embrasser la justice comme véritable fondement de la paix, sans laquelle, a-t-il dit, tout effort n’est que bruit et lutte, sans paix durable.

Nicholas Waigwa