Un évêque kényan rend hommage au Père John Kaiser, assassiné il y a 25 ans, comme « conscience morale » de l’Église

Critique du gouvernement de Daniel Moi, il avait témoigné devant une commission en accusant l’État d’avoir alimenté la violence ethnique de 1991 à 1993 dans la province de la Vallée du Rift. Originaire du Minnesota, âgé de 72 ans au moment de sa mort, il est décédé cinq mois après avoir reçu le Prix annuel des droits humains de la Law Society of Kenya pour son courage, sa détermination et son sacrifice au service des faibles et des opprimés.

Ordonné prêtre MHM en 1964 et envoyé au Kenya, il a exercé dans les diocèses de Kisii et Nakuru avant de se rendre à Ngong’.

Mgr Kamomoe a déclaré : « En marquant 25 ans depuis la mort du Père Kaiser, réengageons-nous dans sa vision : un Kenya où la vérité est dite sans peur, où la dignité humaine est respectée et où la paix repose sur la justice. »

Il a également rendu hommage au Père Allois Cheruiyot Bett, du diocèse catholique d’Eldoret, « agressé et abattu par des assaillants armés » en revenant de la messe dans sa communauté le 22 mai.

Selon Mgr Kamomoe, le Père Kaiser, le Père Bett et d’autres victimes dans des circonstances similaires restent des modèles de courage et d’intégrité pour la société contemporaine.

« Même s’ils n’ont pas été tués pour leurs convictions, ils restent des symboles de courage dans la lutte contre la dictature, la corruption et les violations des droits humains », a-t-il ajouté.

Il a rappelé que la lutte pour la justice continue avec les jeunes Kenyans, souvent appelés la génération Z, qui exigent bonne gouvernance, fin de la corruption et respect de la dignité humaine. Certains ont déjà perdu la vie lors des manifestations récentes.

« Leur sacrifice nous rappelle de garder la flamme de la vérité vivante. Les vies de ces hommes et femmes courageux, passés et présents, nous imposent un devoir sacré : ne pas rester indifférents face à l’injustice », a insisté Mgr Kamomoe.

« Nous ne pouvons pas laisser la corruption, les violations des droits humains et le mépris de la dignité humaine devenir la norme. Comme personnes de foi et de bonne volonté, nous devons défendre la vérité, promouvoir l’intégrité du leadership et soutenir les pauvres et les opprimés », a-t-il poursuivi.

« Continuons le combat – non par la haine ou la violence, mais avec un engagement inébranlable envers l’Évangile, un courage pacifique et la conviction que justice et paix ne sont pas de simples rêves, mais la volonté de Dieu pour Son peuple », a souligné Mgr Kamomoe.

Il a conclu : « Que la mémoire du Père Kaiser et de tous ceux qui ont suivi ce chemin nous inspire à persévérer, même quand la route est difficile. Et que le Dieu de justice et de paix nous donne la grâce d’être des témoins fidèles en notre temps. »